L’Oeuf du Serpent



Vendredi 26 octobre 2008 à 20h30

Cinéma Mercury – 16 place Garibaldi – Nice

Film de Ingmar Bergman – Allemagne – 1977 – 2h – vostf

Berlin, dans la semaine du 3 au 11 novembre 1923. Un paquet de cigarettes coûte 4 milliards de marks. C’est l’inflation galopante, le chômage, la misère et le désespoir. Au milieu du chaos, Abel Rosenberg se sent triplement étranger puisqu’il est juif, américain et chômeur. Alors qu’il se perd dans l’alcool, Abel découvre le corps de son frère suicidé d’une balle dans la bouche. Interrogé par le commissaire, il a l’intuition qu’on le soupçonne de plusieurs meurtres perpétrés dans le quartier. Il se réfugie auprès de Manuela, ancienne compagne de son frère qui joue un numéro dans un cabaret des bas-fonds. Ensemble, ils font une rencontre perfide et s’égarent dans la peur, menacés par un mal innommable qui « tel un oeuf de serpent, laisse apparaître à travers sa fine coquille la formation du parfait reptile »…

Sur le web

« Peu habitué à la reconstitution historique, Ingmar Bergman réalise L’Œuf du serpent en 1977, l’un de ses films les plus politiques, l’un des seuls, alors que l’Allemagne s’est reconstruite sur une séparation de fait entre RDA et RFA depuis l’après-guerre. Comme pour faire écho à une Allemagne double, ruinée par la guerre en 1923, prompte à revenir à la vie mais laissant grandir en elle un des monstres les plus absurdes et terrifiants du XXe siècle, Bergman s’est attaché à dépeindre une société troublée, une société de suspicion, de dépression, où l’humain, perdu dans la masse, cherche à s’en extirper, même au prix du plus grand sacrifice, celui, justement, de son humanité. L’Œuf du serpent, dans ses thèmes et dans son fonctionnement interne, est un film assez particulier pour Bergman, mais on y retrouve une récurrence du réalisateur suédois : l’être spectateur de son propre malheur et du malheur d’autrui. » (critikat.com)

« En janvier 1976, Ingmar Bergman est arrêté par la police. On lui retire son passeport, on fouille son bureau, on l’interroge. Il est soupçonné d’avoir monté sa société de production domiciliée en Suisse pour frauder le fisc suédois et risque deux années de prison. Nous n’essayerons certainement pas ici de démêler le vrai du faux, de s’ériger en procureur ou en avocat, et on se contentera seulement de noter que Bergman est innocenté en 1979. Ce qui est intéressant dans cette affaire (du point de vue cinématographique), ce sont ses répercussions sur l’état mental du cinéaste et, ce faisant, sur ses créations. Au moment des faits, la presse suédoise s’empare de l’affaire, Bergman fait couverture sur couverture, et la population plonge dans d’interminables débats sur sa culpabilité et son innocence. Bergman, profondément meurtri, tombe dans une grave dépression nerveuse et il est hospitalisé. Une précédente hospitalisation avait abouti à la réalisation de Persona. Cette fois-ci, ce n’est plus une pneumonie qui le mène aux frontières de la mort mais une dépression pendant laquelle, sur-médicamenté, il pense à certains moments sombrer dans la schizophrénie. De cette expérience il accouche de L’Oeuf du serpent. » (dvdclassik.com)

Liv Ullmann a joué dans onze films du maître suédois Ingmar Bergman. Elle tient une nouvelle fois le haut de l’affiche dans L’Oeuf du serpent. Leur histoire commune a démarré en 1966 avec le superbe Persona qui est le premier long métrage important de l’actrice norvégienne. Leur collaboration s’étalera donc sur presque quarante ans avec notamment Cris et chuchotements, Scènes de la vie conjugale, Sonate d’automne et Saraband.

Ingmar Bergman avait prévu de montrer un cheval se faire tuer à l’écran afin de souligner le désespoir qui frappait la population allemande durant la crise de 1923 sous la République de Weimar. David Carradine a menacé de quitter le tournage du film si Bergman ne revenait pas sur sa décision. Finalement, le cheval a été tué hors caméra mais le corps apparaît tout de même dans le film. Cela rappelle l’histoire qui avait entouré le départ de John C. Reilly du tournage de Manderlay (Lars von Trier). L’acteur n’avait pas apprécié qu’un âne, condamné à mourir, soit tué pour les besoins du film. Il avait alors était remplacé par Zeljko Ivanek. Dans le montage du film, la fameuse scène n’avait finalement pas été conservée.

A l’origine, Ingmar Bergman souhaitait confier le rôle principal du film, Abel Rosenberg, à Dustin Hoffman mais celui-ci a refusé de participer au film. C’est ainsi que David Carradine a pu devenir l’interprète du personnage.

Dans le film, les voyous qui passent à tabac les gens portent les vêtements que l’armée allemande revêtait dans les années 40, la casquette en particulier est le modèle de 1943. Or, l’histoire du film se déroule en 1923…


Présentation du film et animation du débat avec le public : Philippe Serve.

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