Dimanche 05 juin 2011 à 20h30 – Festival de Cinéma Créole
Films de Guy Deslauriers – France – 2008 – 1h50
Dans le cadre du Festival créole du Cercle Méditerranée Caraïbe et de l’Année de l’Outre-Mer.
Antilles. Colonie de la Martinique, dans les années 30. Un simple militant communiste, André Aliker, malgré l’opposition effrayée de ses proches, va prendre la direction de la feuille imprimée que son parti fait paraître, vaille que vaille. Par une intuition extraordinaire, Aliker devinera la force d’impact que pourrait atteindre ce moyen d’expression, et il transformera très vite la petite feuille militante, « Justice », en un véritable journal, appliquant des méthodes d’investigations et une éthique dignes de la presse moderne. Dans cet univers colonial, hiérarchisé et clos, soumis à la toute-puissance des usiniers et des planteurs, ce nouveau journalisme aura l’effet d’un cyclone. Aliker s’attaquera directement au plus puissant des usiniers : Le Dragon. Ce dernier a la réputation de détruire tout ce qui s’oppose à ses intérêts. Mais, André Aliker, affrontant sa propre peur, défiant sa propre mort, avec juste l’idée qu’il se fait du journalisme, ira jusqu’au bout de son intransigeant souci d’information et de vérité. De liberté aussi.
Sur le web
Aliker est inspiré d’une histoire vraie: celle d’André Aliker. Né en 1894 en Martinique, il obtient à l’âge de 13 ans son certificat d’études et de travaille durant 3 ans comme charpentier puis employé de commerce. Il est exempté de service militaire en 1913, mais lorsque la guerre éclate, il tient à s’engager et au bout de la troisième tentative réussi à se faire engager comme volontaire. L’expérience de la guerre aura chez lui un impact considérable et irrémédiable. Après la guerre, il ouvre rapidement son propre commerce. Parallèlement il s’engage dans la lutte aux côtés des travailleurs dans une période où la Martinique est émaillée de conflits sociaux et de luttes politiques. C’est dans ce contexte qu’André Aliker accepte de prendre la gérance du journal « Justice« . Par le biais du journal il ne cesse de mettre en avant et de dénoncer scandales, injustices et abus des patrons dont il devient la bête noire. Il dessine ainsi les contours d’une notion nouvelle: l’information. Cette nécessité de vérité est loin d’être appréciée par les patrons et surtout le plus terrible d’entre eux, Monsieur Eugène Aubert dit « Le Dragon« . André Aliker fait l’objet de nombreuses menaces et d’agressions. Mais malgré les mises en garde il continuera son combat pour la vérité, au péril de sa vie. Le 12 janvier 1934, deux enfants le découvriront sur la plage, les deux bras attachés dans le dos, mort. Le point de départ d’Aliker est la prise en charge de la gérance du journal « Justice » par André Aliker et va peindre sa volonté déterminée pour la vérité marqué par les restes d’une guerre inoubliable.
Pour pouvoir retranscrire au mieux la vérité, le scénariste (dont Aliker marque la troisième collaboration avec le réalisateur Guy Deslauriers) à souhaiter élucider le mystère du décès d’André Aliker. Malgré la masse de recherches faites à travers les nombreux documents, procès-verbaux, lettres, articles, photos, les témoins directs… le mystère n’a pas pû être explicité. « Il ne s’agissait pas de dissiper les ombres de ce mystère mais au contraire de bien les souligner, les amplifier, en soupeser l’intense complexité qui est la marque même du grand hérostragique » raconte le scénariste Patrick Chamoiseau.
Aliker marque la troisième collaboration du directeur de la photographie Jacques Boumendil et du réalisateur Guy Deslauriers. Pour les précédents films, Boumendil raconte que »nous avions la volonté de ne pas nous laisser déborder par la couleur afin d’éviter l’aspect carte postale souvent associé à l’image de la Martinique et des caraïbes. » Il ajoute que pour Aliker « le problème ne se posait pas de la même façon. Malgré l’omniprésence du pays, Aliker est avant tout un film urbain: le centre de l’action est une imprimerie en ville« . Du coup avec le chef décorateur et la costumière, ils ont décidé que le film seraient dominé par des teintes sourdes, parfois sombres. Mais inversement, pour la scène du cimetière, le soleil est aveuglant. Les expressions des comédiens s’en trouvent renforcées, permettant ainsi de mieux percevoir la douleur.
Présentation du film et animation du débat avec le public : Philippe Serve.
Merci de continuer à arriver suffisamment à l’avance pour être dans votre fauteuil à 20h30 précises.
N’oubliez pas la règle d’or de CSF aux débats :
La parole est à vous !
Entrée : 7,50 € (non adhérents), 5 € (adhérents CSF et toute personne bénéficiant d’une réduction au Mercury).
Adhésion : 20 €. Donne droit au tarif réduit à toutes les manifestations de CSF, ainsi qu’à toutes les séances du Mercury (hors CSF) et à l’accès (gratuit) au CinémAtelier.
Toutes les informations sur le fonctionnement de votre ciné-club ici