Vendredi 12 septembre 2008 à 20h30
Cinéma Mercury – 16 place Garibaldi – Nice
Film de Solveig Anspach – Islande – 2007 – 1h32 – vostf
Anna Halgrimsdottir vit à Reykjavik avec ses deux fils : Ulfur et Hrafn. Lassée du froid islandais, elle décide de vendre son commerce afin de pouvoir quitter l’île. Son commerce, la vente de marijuana, est plus que prospère, aussi veut-elle en obtenir un bon prix. Le « repreneur » auquel elle va céder son téléphone portable (objet magique qui contient les coordonnées de tous ses clients) lui demande 48h pour rassembler l’argent. Pendant ces 48 heures, Anna va se trouver entraînée dans tout un tas d’histoires ô combien islandaises ponctuées de rencontres inattendues et loufoques. Alors qu’elle sillonne l’île d’un bout à l’autre, sa maison se transforme en salle d’attente où ses clients, de plus en plus nombreux, s’impatientent de son retour afin de pouvoir acheter leurs grammes quotidiens.
Sur le web
Le cinéma de Solveig Anspach peut s’apparenter à une grande famille. Presque toute l’équipe présente sur le tournage de Back Soon avait déjà eu au moins une aventure dans l’univers décalé de la réalisatrice. Ainsi, côté interprétation on retrouve Didda Jonsdottir et Ingvar E. Sigurdsson, qui ont joués dans Stormy Weather (2003). Julien Cottereau avait lui déjà été croisé dans Haut les coeurs ! (1999). Ce dernier film avait également vu la participation du compositeur Martin Wheeler ainsi que de la costumière Marie Le Garrec. La palme de la plus longue collaboration revient à Anne Riegel, monteuse sur quatre films de Solveig Anspach
C’est la première fois que la réalisatrice s’essaie au genre comique. Elle avoue avoir voulu relâcher la pression après les déboires qui ont entouré l’élaboration de son projet précédent. Elle a voulu écrire pour les gens qu’elle aime dans les lieux qu’elle apprécie et rire un peu. De ses précdents films, les spectateurs ressortaient émus, cette fois-ci Solveig Anspach veut les entendre rigoler. La cinéaste avoue d’ailleurs que, dans son oeuvre, elle veut tendre vers le fait de « raconter des histoires qui font rire, et en même temps qui sont tristes, parce qu’au final c’est souvent de ça qu’est faite la vie.«
Dans Back Soon le téléphone portable est un personnage à part entière. Il est l’une des pièces importantes autour de laquelle les ressorts dramatiques s’articulent. Alors que dire de cette fameuse oie ! Solveig Anspach a eu très tôt, dans la construction du scénario du film, cette idée délirante du téléphone portable avalé par une oie. C’est à partir de cette situation saugrenue qu’elle a construit l’évolution de sa narration. Cette idée l’a beaucoup amusée avec Jean-Luc Gaget et, encouragés par le producteur français du film, Patrick Sobelman, ils ont pu construire toute leur histoire avec ce point de départ digne d’un film burlesque.
« A travers ces péripéties surréalistes, Sólveig Anspach brocarde gentiment l’étroitesse d’esprit provinciale de l’île, les schémas patriarcaux poussiéreux, défend avec humour une certaine liberté hédoniste, l’ouverture au vaste monde, à l’imaginaire et le droit de chacun à l’invention de soi-même. Le film est porté avec vigueur par un casting qui ressemble comme deux gouttes d’aquavit à la scène musicale indé locale, et par une Didda Jónsdóttir explosive : un genre de Nicole Garcia qui aurait le tempérament de Penélope Cruz, la sensibilité de Catherine Millet et la défroque d’un vieux rocker endurci. » (lesinrocks.com)
Back Soon est le deuxième film que Solveig Anspach tourne en Islande après Stormy Weather (2003). Après ce film, elle a écrit avec Jean-Luc Gaget le scénario d’un long métrage qui s’appelait Claire n’est plus au Guatemala. Solveig Anspach a essayé, sans succès, de produire ce film pendant deux ans. Elle avoue elle-même avoir été très déprimée après l’abandon de la production de ce film. Ne s’apitoyant pas sur son sort, accompagnée de son co-scénariste, elle s’est remis au travail. Solveig Anspach a alors immédiatement eu l’envie de refaire un film en Islande.
Pour ce film, Solveig Anspach a voulu avant tout travailler avec les personnes qu’elles souhaitaient. Elle ne voulait surtout pas que les acteurs lui soient imposés. Son producteur lui a proposé de faire un choix qui changerait le fond et la forme du film en profondeur. Soit elle décidait de faire le film en anglais avec des acteurs américains, ce qui permettrait au film de se comporter d’une manière bien plus confortable sur le marché. Soit elle s’engageait avec des acteurs islandais mais le budget et les conditions de travail s’en ressentiraient. Solveig Anspach a optée pour la seconde possibilité. Le film a dû se tourner en vingt cinq jours et la recherche de financements a été assez délicate, mais la réalisatrice ne voyait pas son film autrement qu’en Islande et en islandais. Elle dit que le tournage « a été très court et dense mais il y a eu du coup une vraie énergie. » Et de rajouter, « étrangement nous n’étions jamais vraiment fatigués, et pourtant les journées étaient très longues puisque le film a été tourné au printemps, période où en Islande il n’y a pas de nuit !«
La réalisatrice Solveig Anspach a baignée, dès sa plus tendre enfance, dans une ambiance que l’on peut aisément définir de multiculturelle. Son père est américain (né à Berlin), il a fait le débarquement en Normandie avec l’armée américaine puis s’est inscrit aux Beaux Arts de Paris. Sa mère est islandaise et a également fait ses études d’architectures aux Beaux Arts. Solveig Anspach et sa soeur sont nées en Islande mais ont grandi en France. Ses parents l’ont inscrite dans une école allemande. Ainsi, Solveig a grandi au sein d’un carrefour culturel. Ainsi, la réalisatrice avoue qu’elle ne se « sens rarement proche des films français » qu’elle voit. Elle trouve ses derniers « souvent (…) très formatés.«
Présentation du film et animation du débat avec le public : Philippe Serve.
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