Vendredi 20 janvier 2006 à 20h45
Cinéma Mercury – 16 place Garibaldi – Nice
Film de Eric Khoo – Singapour – 2005 – 1h30 – vostf
Un mariage d’histoires construites autour des thèmes de l’amour, de l’espoir et du destin. Les personnages de Be with me mènent des vies séparées, mais sont liés par un même désir : vivre auprès de l’être aimé.
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Be with me est le troisième long métrage d’Eric Khoo, réalisateur et producteur de Singapour, auteur en 1995 de Mee pok man et en 1997 de 12 Storeys, présenté en Sélection officielle au Festival de Cannes dans le cadre de la section Un Certain Regard.
C’est une femme de 61 ans, Theresa Chan, sourde et aveugle depuis l’âge de 14 ans, qui a inspiré le réalisateur pour son film. « Elle est la figure phare du film, le symbole de la force et de l’espoir « , dit Eric Khoo à propos de Theresa Chan, qui joue son propre rôle dans le film.
Le réalisateur se souvient : « Amour, espoir et destin. Pendant plus d’un an, mon co-scénariste, Wong Kim Hoh et moi-même, avons bataillé pour écrire un scénario autour de ces trois thèmes. A l’été 2003, le hasard a fait entrer Theresa Chan (…) dans nos vies, à l’occasion d’un dîner. Quand elle a appris que j’étais réalisateur, elle m’a immédiatement dit que je devrais faire un film sur l’espoir. Je me suis dit : « C’est drôle… c’est ce qu’on essaie désespérément de faire. » Enthousiasmé par sa personnalité et son goût de vivre, je lui ai demandé si elle accepterait un rôle. Sans l’ombre d’une hésitation, elle a a levé son verre de vin et a dit tout fort : « Et comment ! » Nous avons commencé par nous échanger des lettres. J’ai découvert qu’à elle seule, elle représentait tout ce que je voulais dire dans le film. Puis, elle m’a offert un stylo Parker pour Noël 2003 et une montre en mars 2004 pour mon anniversaire. J’ai compris l’allusion… J’ai commencé à écrire et cessé de perdre un temps précieux. »
A propos des différents récits qui composent son film, Eric Khoo précise : « Be with me est constitué de trois histoires tissées autour de l’amour, de l’espoir et du destin. Bien que les personnages principaux viennent d’horizons divers, ils rêvent tous de vivre avec l’être aimé. La première histoire évoque un commerçant vieillissant aux prises avec la solitude. Au moment où il va abandonner tout espoir, il tombe sur une autobiographie qui change sa vie. La deuxième histoire décrit la vie ordinaire d’un agent de sécurité quinquagénaire qui a deux amours dans la vie : la gastronomie et une femme, cadre supérieure pleine d’ambition, qui travaille dans le même immeuble que lui. S’il s’adonne à sa première passion avec ferveur, la seconde, hélas, il ne peut que l’admirer de loin. Il décide de combler ce fossé en lui écrivant une lettre. La troisième histoire est la chronique douce-amère d’une idylle adolescente entre deux jeunes filles. Sans se connaître, ces différentes personnes vont se retrouver sur une même scène qui aborde les thèmes de l’amour, de la tragédie et de la rédemption.«
« Be With Me rappelle la propension d’Eric Khoo à évoquer des personnages atomisés et des histoires fragmentaires, réunis par la seule grâce du film. En fait, quatre récits cohabitent ainsi dans Be With Me. Celui d’un vieil épicier qui vit seul en compagnie du fantôme de sa femme, dont il se refuse à accepter la disparition. Celui d’un agent de sécurité glouton et obèse, amoureux d’une jeune femme qui travaille dans le même immeuble que lui et à laquelle il tente d’écrire une lettre. Celui de deux adolescentes branchées dont la romance sucrée tourne à l’aigre dès lors que l’une d’elles passe sans sommation à une autre histoire, laissant son amie dans le plus cruel désarroi. A ces trois éléments d’ordre fictionnel, qui se déroulent quasiment sans dialogue, se combine une quatrième histoire, documentaire, qui joue un rôle central dans le film. Theresa Chan, une femme sourde et aveugle depuis l’âge de 14 ans, en est le personnage principal, elle confie un manuscrit autobiographique à l’assistant social qui s’occupe d’elle. Manière subtile de suggérer que la rupture avec un être cher équivaut à un effondrement sensoriel des liens qui nous rattachent au monde, tout en assumant les implications que cette faillite des fonctions primordiales – surdité de ceux qui partent, aphasie de ceux qui restent, aveuglement des uns et des autres – impose au médium cinématographique, plus ou moins converti en surface d’écriture. A cette dialectique expérimentale de l’écrit et de l’image correspond aussi bien celle du proche (gros plans sur les visages, inserts sur les objets) et du lointain (plans généraux sur la ville), ou de la fiction et du documentaire.
L’affiche originale de Be with me sur laquelle on peut voir deux jeunes femmes allongées et enlacées, a été interdite à Singapour, le Media Development Authority (MDA) considérant qu’une telle photographie fait la promotion de l’homosexualité, ce qui est interdit dans ce pays. Une autre affiche, sur laquelle figurent un homme et une femme, a donc été conçue en vue de l’exploitation du film à Singapour.
Be with me a été très remarqué lors de sa projection au Festival de Cannes en 2005, dans le cadre de la Quinzaine des Réalisateurs.
Présentation du film et animation du débat avec le public : Josiane Scoleri.
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