Vendredi 04 Octobre 2024 à 20h
Cinéma Jean-Paul Belmondo (ex-Mercury) – 16 place Garibaldi – Nice
Film de Lino Brocka, Philippines, 1980, 1h28, vostf
Jeune fille issue de la classe moyenne philippine, Bona a cessé de fréquenter le lycée. Elle préfère suivre Gardo, acteur second couteau sur des films à petit budget. Son attitude finit par exaspérer son père, qui la met dehors. Bona part s’installer chez Gardo. Alors qu’elle pense pouvoir enfin vivre une histoire d’amour avec lui, la jeune fille devient sa bonne à tout faire, obligée de supporter le défilé incessant de ses nombreuses conquêtes…
« Quand j’étais jeune, j’ai vu Les nuits de Cabiria de Fellini et Jeux Interdits de René Clément. Dans la salle j’ai pleuré toutes les larmes de mon corps. D’avoir approché les personnages de façon aussi intime que les membres de ma famille, a fait que je me suis senti faire partie intégrante de l’humanité. Je me suis senti justifié. Alors, voir des films est devenu une obsession. J’en ai vu tant et tant que j’ai été forcé d’en faire. Je voulais toucher des gens que je ne connaissais pas, que je n’avais jamais vus, que je ne verrais jamais. Je voulais faire pleurer les gens des salles. Les emplir d’humanité. Je voulais travailler avec des gens: acteurs, réalisateurs, monteurs, qui voyaient aussi le monde en termes de sons et d’images immenses qui nous parlent dans l’obscurité. Je voulais privilégier le pouvoir de créer des idées et des sentiments.. Plus tard quand j’ai compris ce qui se passait dans la vie de mes compatriotes, j’ai décidé que moi aussi je voulais faire partie de ceux qui disent la vérité. Je voulais pleurer, je voulais déranger, mais surtout, je voulais être compté parmi les autres. » (Lino Brocka, 1984)
Né le 3 avril 1939 à San José, petite bourgade au nord de Manille, Lino Ortiz Brocka ne s’était pas immédiatement destiné au cinéma, bien qu’il fût un fervent de films noirs américains et de ceux de son compatriote Gerardo de León (1913-1981). Un moment, il a connu à l’université une crise de mysticisme, qui l’a transformé en missionnaire mormon, soignant les malades d’une léproserie. Cependant, la scène l’attire et il devient, très jeune, directeur du Théâtre pédagogique philippin, pour lequel il monte des pièces de Sartre, de Tennessee Williams et d’Arthur Miller. Ses premiers films sont des commandes à caractère strictement commercial, dont il déclare lui-même qu’il n’y a rien à retenir (Stardom, en 1971, lui vaut pourtant une flatteuse réputation). En 1974, il fonde avec quelques amis une maison de production indépendante, Cine Manila, dont l’objectif est la réalisation de films ambitieux, d’inspiration réaliste. Son premier essai dans ce domaine est un coup de maître : il s’agit de Maynila sa mga kuko ng liwanag (littéralement « Manille dans les griffes du néon », 1975), projeté en France en 1982 sous le titre Manille. Le protagoniste de cet âpre mélodrame est un jeune paysan brutalement affronté aux mirages, aux désillusions professionnelles et à la promiscuité de la « grande ville ». Le film est surtout l’histoire d’une révolte, d’une douloureuse prise de conscience des inégalités sociales, qui n’est pas sans rappeler Les Raisins de la colère.
Les autres films de Lino Brocka sont de la même veine : Insiang (1976), tourné en deux semaines, en décors réels, retrace le poignant itinéraire d’une jeune fille de dix-sept ans dans les bidonvilles de Manille ; Jaguar (1979) décrit les sanglants combats de rues que se livrent des bandes rivales de petits délinquants ; Bona (1980) est un voyage au bout de l’humiliation, accompli par une femme soumise à une totale dépendance sociale et psychologique ; Bayan Ko (1984) relate la crise morale que traverse un ouvrier imprimeur pris dans l’engrenage d’une grève. Partout, toujours, la violence, le sexe, l’oppression, le mépris de l’autre, avec l’unique alternative de la révolte ou du désespoir. Mais, surtout, un art consommé de la narration filmique, une direction d’acteurs stupéfiante de tension, une mise en scène nerveuse et contrôlée, un lyrisme à fleur de peau, qui rapprochent Brocka des grands réalisateurs américains classiques : Ford, Fuller, Nicholas Ray, avec un détour par le néo-réalisme italien. Ce cinéma, écrit Michel Perez, « nous renseigne et nous passionne, parce qu’il est narratif avant d’être politique, dramatique avant d’être informatif ».
Sur le web
Marqué par le régime autoritaire de Ferdinand Marcos, le cinéaste Lino Brocka réussit à créer des films très contrôlés, combinant à la fois une mise en scène directe et des relations de pouvoirs définis. Au cœur de ses films, il dénonce l’écart de pouvoir et de contrôle entre les classes aux Philippines. Ce pays a un passé culturel très riche qui a été influencé par son passé en tant que colonie.
Les Philippines est un pays insulaire qui a été colonisé durant l’ère coloniale en Asie du Sud-Est. Tout d’abord les Espagnols ont pris le contrôle dès 1565 et ont créé la première colonie sur le territoire. Ils vont rester sur le territoire des Philippines pendant environ trois siècles jusqu’au traité de 1898. Après ce traité, les Américains prennent le contrôle de la colonie et deviennent donc les nouveaux colonisateurs des Philippines. Ils vont maintenir le pouvoir pendant une cinquantaine d’années et ensuite les Philippines sera laissées à eux-mêmes. Après des centaines d’années en tant que colonie, l’identité philippines devient difficile à reformuler. Des nouveaux mouvements vont naître et se poser ses questions. Quelques années plus tard, Ferdinand Marcos va prendre le contrôle du pays (1965). Marcos va développer un plan pour améliorer l’économie du pays. Ce plan est basé sur le développement majeur d’infrastructures. Or, seulement les grandes villes, spécialement Manille, avaient droit à ce développement. Cela crée une chaîne de conséquences qui aboutiront à une situation économique, sociale et politique en détérioration. En 1969, les Philippines connaissent un des pires moments de son histoire à ces trois niveaux. En 1972, Ferdinand Marcos passe la loi martiale et le peuple est choqué. Au niveau du cinéma, la loi martiale empêche la liberté cinématographique que les réalisateurs avaient avant 1972. On tombe dans une phase de production de film de propagation du régime politique. Cependant, les réalisateurs réussissent à créer des films qui dénoncent la corruption, la violence et autres vers la fin des années 70. Cela est dû au fait qu’en 1976, Marcos pousse les artistes à créer du contenu qui affecte la conscience sociale. Les cinéastes vont donc prendre ce discours et l’utiliser contre le régime.
Pièce maîtresse de l’oeuvre de Lino Brocka sélectionnée en 1981 à la Quinzaine des réalisateurs, Bona est indissociable de son actrice et productrice, Nora Aunor. Première comédienne non métissée à accéder au rang de superstar, la jeune femme, alors âgée de 28 ans, était vénérée par les classes populaires dont elle est issue. La dévotion de ses fans était sans limites. Ainsi, son rôle dans Bona, qu’elle a elle-même produit pour enfin apparaître dans un film « sérieux », est un curieux renversement de situation, dans lequel Lino Brocka désacralise son statut de star en lui offrant le rôle d’une fille qui sacrifie tout ce qu’elle a (sa famille, sa classe sociale) pour se rapprocher de son idole.
Comme dans Insiang ou Manille, le cinéaste excelle à ancrer ses mélodrames dans un contexte social bien réel (la vie quotidienne dans un bidonville filmée en quasi huis clos), tout en évitant l’écueil du misérabilisme. Face à un Phillip Salvador (Jaguar) impressionnant en monstre d’égoïsme, Nora Aunor crève l’écran en petite sœur d’Adèle H., aveuglée par un amour sans retour.
Présenté en avant-première au Festival de Cannes 2024 (sélection Cannes Classics), Bona est enfin visible au cinéma dans sa splendide restauration 4K !
Tourné en 1980, Bona est l’un des films majeurs de Lino Brocka. Il est resté invisible depuis sa sortie. Beaucoup le croyaient même perdu. En 2023, Carlotta Films et Kani Releasing ont acquis les droits du film auprès de sa productrice, actrice et artiste nationale, Nora Aunor, et retrouvé le négatif original. Car, dans un souci de préservation et de diffusion, l’un des plus grands amoureux du cinéma philippin, Pierre Rissient, avait fait déposer le négatif original du film au laboratoire LTC (Paris). La redécouverte de Bona est rendue possible grâce au travail du professeur José B. Capino (University of Illinois Urbana- Champaign) qui, dans le cadre de ses recherches, a interviewé Pierre Rissient un an avant sa disparition. Lors de cet entretien en 2017, Rissient lui a confié des informations sur la localisation des éléments filmiques de plusieurs films de Lino Brocka, dont Bona. Capino a ensuite partagé ces informations avec Kani Releasing et Carlotta Films, qui ont confirmé la localisation des éléments originaux avec LTC (maintenant Cité de Mémoire). Grâce aux efforts conjugués des distributeurs/éditeurs
Carlotta Films et Kani Releasing, ainsi que de Cité de Mémoire, Bona connaît une nouvelle vie pour les générations d’hier, d’aujourd’hui et à venir. Un grand merci à Gil Quito, Victoria Belarmino et Jojo Devera, sans qui l’aventure Bona n’existerait pas non plus.
Bona s’ouvre sur une scène de foule ; une procession religieuse s’avance au milieu de centaines de participants en transe. Filmée sur un mode documentaire, la séquence pourrait évoquer, pour le spectateur français, le cinéma « ethnographique » d’un Jean Rouch (La Chasse au lion à l’arc, la série des Sigui), voire un essai poétique de Chris Marker (Sans soleil). Pourtant, elle se poursuit avec une scène de tournage d’un « film dans le film » : on passe alors sans crier gare – et sans que le spectateur s’en rende immédiatement compte – à une autre temporalité, un autre lieu, grâce à la simple juxtaposition de deux plans similaires sur Nora Aunor, qui incarne le personnage de Bona et établit un lien entre les deux espaces. Ainsi, Lino Brocka nous signale que le ton de la suite du film aura beau se révéler tout autre (dans un espace clos plutôt qu’ouvert, où l’intimité tiendra lieu de foule, et le cinéma – dont les stars constituent littéralement des « icônes » – de religion), la question centrale n’en demeure pas moins la même. À la passion du Christ, illustrée par la procession religieuse, succède la vénération de Gardo par Bona. Mais l’impulsion humaine, le besoin intime pour l’individu de se trouver une divinité à adorer, même sous les traits d’un acteur de seconde zone, restera identique. En revanche, le sacrifice changera d’objet : ce ne sera plus Jésus qui souffrira pour les hommes – mais Bona pour Gardo.
Avec son patronyme qui renvoie ironiquement à des figures du cinéma aussi séduisantes que mythiques (on y entend à la fois « Brando » et « Bardot »), Gardo évoque un personnage à prendre à la fois aux premier et second degrés : Narcisse des bidonvilles pris au piège du miroir aux alouettes de la célébrité, et incapable de s’en extirper […]. Monstre d’égocentrisme, monument
d’ordure ou simple pauvre type paumé, Gardo apparaît comme le double inversé de Bona, son humble victime auto-sacrificielle. À la destinée tragique de Bona (en rupture de ban et de famille, comme toute bonne Antigone), répond le caractère comique, trivial, obscène et parfois carnavalesque de Gardo. En slip coloré, avec une perpétuelle gueule de bois ou une bière à la
main, Phillip Salvador incarne, pour le spectateur de Bona, l’autre grande révélation du film – dont il contrebalance la dureté par son humour noir, souvent jubilatoire.
Présenté à la Quinzaine des Cinéastes au Festival de Cannes en 1981, et pour la première fois cette année en version restaurée, Bona de Lino Brocka marque le retour à Cannes Classics d’un film invisible depuis sa sortie. Dans les années 80, le cinéaste philippin avait par deux fois prétendu à la Palme d’or : en 1980 avec Jaguar, et en 1984 avec Bayan Ko.
Comme Insiang, Bona est en partie tourné dans un bidonville, décor récurrent chez le cinéaste, dont la filmographie sociologique et populaire traite généralement des classes moyennes philippines. Dans Bona, la jeune protagoniste abandonne ses études et ses parents pour suivre Gardo, un acteur de seconde zone dont elle s’est entichée. Ce dernier la tolère chez lui, à condition qu’elle supporte le défilé incessant de ses nombreuses conquêtes, et se plie à des travaux domestiques rabaissants. Malmenée de toutes parts, y compris par son père qui, excédé, la répudie, elle tente malgré tout de rester digne.
La protagoniste est incarnée par une superstar nationale : l’actrice et chanteuse Nora Aunor, également productrice du film. Cette dernière souhaitait faire évoluer sa carrière populaire vers davantage de films d’auteurs. Bona représente pour elle un curieux renversement de situation, dans lequel Lino Brocka désacralise son statut de vedette. Pour ce rôle dans lequel elle est presque muette, elle subit une situation humiliante sans jamais réagir ni se défendre. Le jeu de l’actrice est d’un grand dépouillement expressif, jusqu’au point de révolte final, magistral.
« Révélé avec Insiang, Lino Brocka s’est imposé comme un maître du cinéma philippin. Au carrefour du mélodrame populaire et du néoralisme, il a signé des films majeurs qui ont pu être distribués en France, à l’instar de Manille (1980) et Bayan Ko (1984). Sa disparition prématurée, en 1991, a sans doute privé les cinéphiles d’autres pépites. Bona est un cas particulier dans sa filmographie. Présentée à la Quinzaine des Réalisateurs en 1981, cette œuvre tournée un an plus tôt n’a jamais connu de sortie commerciale en France, et est demeurée invisible pendant quatre décennies. Le film avait été produit par Nora Naur, star philippine des années 70, qui incarne le rôle-titre. L’actrice, alors au creux de la vague, tentait de relancer sa carrière en étant dirigé par un cinéaste de renommée internationale. Les cinéphiles ont pu la revoir dans Taklub (2015) de Brillante Mendoza. Elle campe dans Bona une jeune fille vivant avec sa famille dans un quartier de la classe moyenne de Manille.
Celle-ci voue une admiration sans bornes à Gardo (Phillip Salvador), un acteur raté qui joue les figurants dans de piètres productions, et se prend pour la star locale. Pour être au plus près de son idole, Bona quitte le domicile de ses parents et squatte chez Gardo. Elle devient sa bonne à tout faire, et sa maîtresse occasionnelle, tout en devant supporter la présence des multiples conquêtes féminines qu’il ramène chez lui. Le scénario joue la carte du mélodrame en mettant l’accent sur le déni de Bona, amoureuse refusant d’admettre que l’homme dont elle s’est entichée est d’une rare médiocrité et ne s’intéresse aucunement à sa groupie. En même temps, certaines touches de comédie, glissant même vers le burlesque, conduisent à des ruptures de ton étonnantes, comme dans cette incroyable séquence où Gardo, ivre mort, défonce la porte d’un voisin apeuré…
Le long métrage comporte également des passages quasi documentaires (la procession religieuse), une brève scène de « film dans le film », et a recours aux contrastes visuels et sonores, d’une fête de mariage traditionnelle à un passage en boîte de nuit dévoilant l’influence de la culture pop mondialisée sur la jeunesse de Manille. Cette diversité d’approches de Bona, dont la proposition oscille entre le premier et le second degré, le désir de conter un drame sentimental et la tentation de la mise en abyme, n’est pas la moindre qualité du film… » (avoir-alire.com)
« Voilà un film authentiquement féministe, au sens que prenait le mot avant sa mise à sac par les Amazones du woke.
Rejeton de la classe moyenne philippine, Bona, une cruche de bonne famille, se brouille avec son paternel, vieux con colérique qui traite sa fille de pute parce qu’elle a découché avec Gardo, un adipeux « jeune premier » qui, aux heures où il ne traîne pas entre quatre murs sa nudité paresseuse, à peine vêtu d’un éternel slip rouge, cachetonne comme figurant sur des navets, en se rêvant star du grand écran. Chassée du domicile familial, Bona élit domicile dans le gourbi de Gardo, tout en croyant au grand amour. Sauf que Gardo est un coureur, et ne tarde pas à la traiter comme sa bonniche. Dans le rôle de Bona, une star du cinéma philippin, Nora Aunor, actrice fétiche du grand réalisateur Lino Brocka, également productrice du film, vénérée des classes populaires dont elle est elle-même issue. Comme le souligne Carlotta (le distributeur de ce petit joyau de 1980 restauré en 4K, que Cannes Classics puis l’Etrange festival de Paris, présentaient en avant-premières), par un singulier renversement de situation, Lino Brocka désacralise le statut de Nora Aunor en lui offrant le rôle d’une fille qui, aveuglée par l’amour, sacrifie tout ce qu’elle a (sa famille, sa classe sociale) pour se rapprocher de sa piteuse idole.
Comme dans Insiang ou Manille, le cinéaste excelle à ancrer son mélodrame dans le décor bien réel d’un bidonville philippin, filmé en quasi- huis clos sans jamais verser dans le misérabilisme, et de façon presque documentaire. Dans Bona, il est beaucoup question d’ablutions : les gosses barbotent dans les flaques ; il n’y a pas d’eau courante ; on se lave comme on peut, avec des brocs. Mais tout le monde n’aime pas l’eau froide. À commencer par Gardo, qui exige de son esclave qu’elle lui chauffe d’abord son bain, le frictionne, etc. Ayant mis en cloque une adolescente, il ira jusqu’à rançonner Bona pour payer l’avorteuse, laquelle, ponction accomplie, recommande des lavements tièdes à la mioche vacillante sur ses guibolles.
Jusqu’au bout, Bona subit – révolte rentrée, qui explose parfois, se reportant sur les salopes que s’envoie le raté, veule au point de s’apitoyer sur lui-même à chaudes larmes. Mais quand in fine il prétend la chasser, mettre en vente son taudis et, flanqué de sa dernière pouliche, s’exiler aux States, la bouilloire chauffée au gaz fait des bulles… Le dénouement, soudain, abrupt, tragique, sans phrases, laisse pantois. (causeur.fr)
Présentation du film et animation du débat avec le public : Bruno Precioso.
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