Vendredi 30 octobre 2009 à 20h et 22h30
Cinéma Mercury – 16 place Garibaldi – Nice
Le Cauchemar de Dracula: Film de Terence Fischer – USA – 1958 – 1h22 – vostf
Dr Jekyll et Sister Hyde: Film de Roy Ward Baker – Royaume-Uni – 1971 – 1h37 – vostf
Le Cauchemar de Dracula
Jonathan Harker se rend dans les Carpates chez le comte Dracula qui l’a engagé comme bibliothécaire. Mordu par une femme-vampire, il devient vampire à son tour…
Notre critique
Par Eric Escoffier (exposant des affiches)
Après le succès de Frankenstein s’est échappé réalisé en 1957 par Terence Fisher, James Carreras directeur de la firme Hammer décide de porter à l’écran le roman de Bram Stoker : Dracula. Nous sommes à l’automne 1957 et Jimmy Sangster écrit un scénario dans lequel il a adapté une histoire totalement différente de celle imaginée par Stoker. En effet, le héros Jonathan Harker se rend au château de Dracula afin de le détruire, mais il se retrouve vampirisé avant que le Docteur Van Helsing le délivre de cette malédiction et entame une chasse sans merci afin d’anéantir à tout jamais l’horrible vampire! Avec un budget de 70.000 livres, le tournage débute le 11 Novembre 1957 pour s’achever le 24 Décembre. L’oeuvre de Fisher restera une énorme réussite dans le domaine du personnage cinématographique de Dracula. En effet, depuis Nosferatu de Murneau, l’acteur Max Schrek était pourvu de canines proéminentes. Dans le Dracula de Tod Browning, Lugosi campe un vampire très sage jouant un génie du mal d’une façon plus intellectuelle. Ici, Christopher Lee interprète un hallucinant vampire dont malheureusement la présence à l’écran ne se borne qu’à une vingtaine de minutes. Il représente un vampire hyper-actif possédant une force extraordinaire. Malgré sa silhouette aristocratique, il est un être sensuel qui développe ses charmes et le sang qui jaillit à chaque morsure est le signe de la virilité, de l’attirance sexuelle à laquelle il est particulièrement attaché. Face à lui, il y a le bien représenté par Peter Cushing, alias le Docteur Van Helsing qui dans le roman est décrit comme un petit homme moustachu d’origine hollandaise. Côté esthétique Le Cauchemar de Dracula bénéficie d’une excellente photographie due au chef opérateur Jack Asher, frère du réalisateur Robert Asher. Il est vrai que depuis Frankenstein s’est échappé, la couleur a joué un rôle primordial. Le sang synonyme de vie et de mort est omniprésent dans les films Hammer. Ici c’est le sang rouge vif qui coule sur le cercueil au début du film et c’est le même qui suinte aux commissures des lèvres de Dracula. Jack Asher nous offre des dominantes de rouge de bleu, de vert et de mauve qui s’harmonisent merveilleusement bien avec les décors signés Bernard Robinson qui baignent dans une atmosphère totalement victorienne. Ajoutons la talentueuse musique de James Bernard qui martèle l’écran avec ses cuivres et ses percussions et vous obtiendrez de tous ces ingrédients un film difficile à oublier même plus de 40 ans plus tard.
Sur le web
Le Cauchemar de Dracula est la nouvelle adaptation du roman de Bram Stoker après le Dracula de Tod Browning réalisé vingt-sept ans plus tôt.
C’est après le succès de Frankenstein s’est échappé (1957, Terence Fisher) produit par la Hammer que la Universal Pictures céda à la firme britannique les droits sur ses films fantastiques, faisant de cette transaction la plus grosse affaire conclue entre deux sociétés de production. La Hammer sortira ainsi Le Cauchemar de Dracula, La Malédiction des pharaons (1959), La Nuit du loup-garou (1961) ou encore Le Fantôme de l’Opéra (1962), tous réalisés par Terence Fisher.
Pour des raisons d’économie, le budget du film étant assez limité, Le Chien des Baskerville a ré-utilisé une partie des décors construits en 1958 pour Le Cauchemar de Dracula de Terence Fisher. Les deux films ont été en grande partie tournés dans les studios Bray de la Hammer.
Le réalisateur Terence Fisher et les acteurs Christopher Lee et Peter Cushing ont tourné à six reprises ensemble. Ils avaient fait équipe une première fois l’année précédant Le Cauchemar de Dracula dans Frankenstein s’est échappé et se retrouveront par la suite dans La Malédiction des pharaons (1959), La Gorgone (1964), Dracula, Prince des Ténèbres (1966) et La Nuit de la grande chaleur (1967).
Le succés du Cauchemar de Dracula entraînera six suites toutes interprétées par Christopher Lee : Dracula, Prince des Ténèbres (1965, Terence Fisher), Dracula et les femmes (1968, Freddie Francis), Les Cicatrices de Dracula (1970, Roy Ward Baker), Une messe pour Dracula (1970, Peter Sasdy), Dracula 73 (1972, Alan Gibson) et Dracula vit toujours à Londres (1974, Alan Gibson). L’acteur britannique incarna également le comte transylvanien dans Les Nuits de Dracula (1970, Jesus Franco), Vem var Dracula ? (1975, Calvin Floyd) et les comédies One more time (1970, Jerry Lewis) et Dracula père et fils (1977, Edouard Molinaro).
Christopher Lee fut l’un des acteurs principaux de la société de production Hammer pour laquelle il tourna 21 films de 1957 à 1976 dont neuf réalisés par Terence Fisher : Frankenstein s’est échappé (1957), Le Cauchemar de Dracula (1958), Le Chien des Baskerville (1959), La Malédiction des pharaons (1959), The Man who Could Cheat Death (1959), Les Deux Visages du Docteur Jekyll (1960), La Gorgone (1964), Dracula, Prince des Ténèbres (1966) et Les Vierges de Satan (1968). Il joua également dans L’ Empreinte du dragon rouge (1961, Anthony Bushell), Hurler de peur (1961, Seth Holt), L’ Attaque du San Cristobal (1962, John Gilling), Les Pirates du diable (1964, Don Sharp), La Déesse de feu (1965, Robert Day), Raspoutine, le moine fou (1966, Don Sharp), Dracula et les femmes (1968, Freddie Francis), Les Cicatrices de Dracula (1970, Roy Ward Baker), Une messe pour Dracula (1970, Peter Sasdy), Dracula 73 (1972, Alan Gibson), Dracula vit toujours à Londres (1974, Alan Gibson) et Une Fille… pour le diable (1976, Peter Sykes).
Peter Cushing a interprété à cinq autres reprises le professeur Van Helsing. Dans Dracula, Prince des Ténèbres (1966), Dracula 73 (1972) et Dracula vit toujours à Londres (1974) il jouait aux côtés de Christopher Lee. Mais il a également incarné le chasseur de vampires dans Les Maîtresses de Dracula (1960) et Les Sept Vampires d’or (1974) qui étaient aussi produits par la Hammer.
Dr Jekyll et Sister Hyde
À Londres, dans le quartier où travaille le reclus Dr. Jekyll, des jeunes femmes sont assassinées. En pleine recherche sur un elixir repoussant les limites du genre humain, le fameux docteur décide de s’injecter des hormones féminines, puisque les femmes vivent plus longtemps que les hommes. Ces hormones sont prélevées sur des cadavres fournis par les meurtriers Burke and Hare. Jekyll va bientôt se transformer en une séduisante et diabolique jeune femme, se faisant alors passer pour Mrs.Hyde, sa prétendue soeur devenue récemment veuve. Le docteur va devoir lutter entre ses désirs et ceux, beaucoup plus sombres, de Mrs. Hyde…
Notre critique
Par Eric Escoffier (exposant des affiches)
Docteur Jekyll et Sister Hyde arrive à une époque où la Hammer est en perte de vitesse au point de vue scénarios. C’est à dire tous les grands mythes ont été exploités et la Hammer subit des pertes considérables de budget puisque les dernières productions n’ont pas été fructueuses : Creatures the world Forgot, Blood from the Mummy’s Tomb, Countess Dracula ainsi que le début du triptyque consacré à la Comtesse Carmilla (d’après le roman de Shéridan Le Fanu) Vampires Lovers, Lust for a Vampire. De plus, depuis le départ de Michael Carréras, les producteurs se succèdent. Ici c’est deux producteurs connus au petit écran pour produire la fameuse série télévisée CHAPEAU MELON ET BOTTES DE CUIR qui vont imaginer une nouvelle aventure du personnage imaginé par Robert Louis Stevenson. Connu pour devenir par ses expériences monstrueux, rajeuni par la suite avec Terence Fisher pour LES DEUX VISAGES DU DR JEKYLL, et bien Brian Clemens et Albert Fennell vont produire ce fameux DR JEKYLL ET SISTER HYDE. C’est Brian Clemens qui va signer un script qui va révolutionner le cinéma fantastique anglais et rajouter à nouveau une pincée d’érotisme dans une ambiance totalement victorienne. Alors que tous les deux avaient optés pour incarner cette sister Hyde deux actrices, Kate O’Mara ou Julie Ege, la Hammer film leur imposera l’actrice cubaine Martine Beswick dont la beauté plastique va enflammer l’écran. Quand à l’acteur pressenti pour le rôle du Dr Jekyll ce sera le futur dauphin de Peter Cushing : Ralph Bates qui campe ici un convaincant Dr Jekyll.
C’est à nouveau Roy Ward Baker (Les Monstres de l’Espace, Les cicatrices de Dracula, les 7 Vampires d’Or) qui signe ce film qui remportera un succès énorme en Angleterre et qui malheureusement en France passa inaperçu, jugé pour un côté ambigu dans le personnage de Jekyll.
Présentation du film et animation du débat avec le public : Philippe Serve et Eric Escoffier (exposant des affiches).
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