Ceci n’est pas un film



Vendredi 28 septembre 2011 à 20h30

Cinéma Mercury – 16 place Garibaldi – Nice

Films  de Jafar Panahi et Mojtaba Mirtahmasb – Iran – 2011 – 1h15 – vostf

Carrosse d’ or de la quinzaine des réalisateurs du festival de Cannes 2011

Depuis des mois, Jafar Panahi attend le verdict de la cour d’appel. A travers la représentation d’une journée dans la vie de Jafar Panahi, Jafar et un autre cinéaste iranien, Mojtaba Mirtahmasb, nous proposent un aperçu de la situation actuelle du cinéma iranien.

Sur le web

Ceci n’est pas un film est présenté en Sélection officielle du Festival de Cannes 2011, en Séance spéciale. Le réalisateur avait également été convié sur la Croisette l’année précédente, en tant que membre du jury, mais n’avait pu s’y rendre en raison des pressions exercées par le régime iranien.

Par un curieux hasard du calendrier cannois, Ceci n’est pas un film fut présenté juste après Pater d’Alain Cavalier. Si les deux films sont formellement similaires (auto-mise en scène dans un huit clos), ils sont motivés par des causes strictement inverses : l’un a adopté cette forme par choix, l’autre, par nécessité.

C’est dans un contexte tout à fait particulier que le film fut présenté sur la Croisette. En effet, à l’instar de Mohammad Rasoulof et son film Au revoir, Jafar Panahi a fait l’objet d’une condamnation dans son pays d’origine, l’Iran, en raison du thème abordé par le long-métrage, à savoir les manifestations ayant fait suite à la réélection du président Mahmoud Ahmadinejad, en juin 2009. Le cinéaste a été infligé d’une interdiction de quitter le pays et d’exercer son métier, son film fut par conséquent tourné en résidence surveillée, et passé sous le manteau jusqu’aux marches de Cannes pour être projeté au moyen d’une dérisoire clé USB.

Ce film fait preuve d’un grand sens de la dénonciation, mais également d’un certain sens de l’humour. En effet, quoi de mieux, pour dénoncer les menaces pesant sur la réalisation des films iraniens, que de filmer cette interdiction ? Ainsi, à l’opposé d’un making-of traditionnel, le cinéaste filme le rien quotidien auquel sont cantonnés les réalisateurs dans ce pays. Néanmoins, ces petits riens de tous les jours deviennent objets de contestation dès lors qu’ils sont soumis à l’objectif d’une caméra, et c’est précisément ce qu’entend montrer Jafar Panahi. Ce film qui n’a pas le droit d’exister est donc, comme l’indique la négation de son titre, un documentaire en négatif sur la maison qu’il ne peut quitter, le scénario qu’il ne peut réaliser, etc.

Plusieurs associations cinéphiliques niçoises et Amnesty International ont organisé les 7, 8 et 9 janvier au cinéma Mercury à Nice, des journées de soutien aux cinéastes iraniens Jafar Panahi et Mohammad Rasoulof.et une soirée au Rialto le 7 avril autour du film de Raffi Pitts The  hunter. Conformément à leur engagement, les associations cinéphiliques locales réunies en Collectif de soutien et de solidarité à Jafar Panahi et Mohamad Rasoulof ont étendu leur action à l’ensemble du département 06, les 1,2,3,5,8 et 9 mai, en présentant les deux films de Jafar Panahi: Hors-jeu et Le cercle et le film de Mohammad Rasoulof: La vie sur l’eau à Carros, La Gaude, Vence, Mouans Sartoux, Valbonne et Cannes.

Les deux réalisateurs ont été condamnés par la justice de leur pays à six ans d’emprisonnement, Jafar Panahi se voyant de plus interdit de tournage, de voyage à l’étranger et d’interviews pour une période de vingt ans, autrement dit pour le restant de sa vie professionnelle. Le chef d’accusation – « participation à des rassemblements et propagande contre le régime » – ne tient évidemment pas la route et ne fait que renforcer l’absurdité et l’inanité du jugement. A travers ces deux cinéastes, c’est toute la liberté artistique du cinéma iranien qui est aujourd’hui, plus que jamais, menacée de disparaître. Le milieu du cinéma international a aussitôt réagi en exigeant la libération immédiate et inconditionnelle des deux cinéastes qui sont actuellement à leur domicile en attente du résultat de l’appel du jugement.


Présentation du film et animation du débat avec le public : Comité de soutien des associations cinéphiles 06 aux réalisateurs iraniens privés de liberté.

Merci de continuer à arriver suffisamment à l’avance pour être dans votre fauteuil à 20h30 précises.

N’oubliez pas la règle d’or de CSF aux débats :
La parole est à vous !

Entrée : 7,50 € (non adhérents), 5 € (adhérents CSF et toute personne bénéficiant d’une réduction au Mercury).

Adhésion : 20 €. Donne droit au tarif réduit à toutes les manifestations de CSF, ainsi qu’à toutes les séances du Mercury (hors CSF) et à l’accès (gratuit) au CinémAtelier.
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