CinémAtelier : L’heure des madeleines/Regard sur une perle oubliée ou méconnue/Histoire du cinéma français



Samedi 15 Octobre 2022 de 14H30 à 17H30 – CinémAtelier

Maison des Associations Nice-St-Roch, 50 Bd St-Roch (TRAM: St-Roch)

Animation : Philippe Serve, fondateur et animateur de CSF (2002-2012)


Avant-propos

L’HEURE DES MADELEINES

Deux anciens grands films ramenés à la mémoire à partir de résumés-montages de quelques minutes proposés par l’animateur.

Aujourd’hui : THE BARBER (The Man Who Wasn’t There, Joël Coen, 2002, premier film présenté par CSF le 4 octobre 2002)

et

TAXI DRIVER (Martin Scorsese, 1976)

 


Première partie

Regard sur une perle oubliée ou méconnue 

Aujourd’hui autour du film :

LA JEUNE FILLE AU CARTON A CHAPEAU

de

Boris BARNET (1927)

Pour beaucoup de cinéphiles, les noms des grands cinéastes de l’époque soviétique n’ont guère de secrets, de S.M. Eisenstein (Le Cuirassé Potemkine, Ivan le Terrible, Octobre…) à Nikita Mikhalkov (Oblomov, Les Yeux Noirs, Urga, Soleil trompeur), en passant par Dziga Vertov (L’Homme à la caméra), Vsevolod Poudovkine (La Mère, Tempête sur l’Asie, Les derniers jours de St Petersbourg), Alexandre Dovjenko (Arsenal, La Terre), Grigori Kozintsev (Don Quichotte, Hamlet, Le Roi Lear), Andrei Tarkovski (L’enfance d’Ivan, Andrei Roublev, Solaris, Stalker…), Andrei Konchalovski (Le Premier Maître), Mikhaïl Kalatozov (Quand passent les cigognes, La lettre inachevée, Soy Cuba), Serguei Paradjanov (Les chevaux de feu, Sayat-Nova), Vitali Kanevski (Bouge pas, meurs, ressuscite), et d’autres encore…

Mais celui de Boris BARNET demeure encore très largement ignoré, même si la critique cinéphilique l’avait ramené à la lumière il y a déjà bien longtemps, notamment via Georges Sadoul et Serge Daney, puis Jean-Luc Godard qui s’avouait volontiers grand admirateur de ses films. C’est que Barnet a profondément marqué le cinéma soviétique des années 20 et 30. Si ses œuvres tournées les décennies suivantes – il réalise son dernier film, La petite gare, en 1963- perdront en partie le charme de celles d’avant-guerre, celles-ci demeurent parmi les plus importantes du cinéma soviétique et, de là, du cinéma mondial.

Boris Barnet confia en 1959 que son intérêt portait sur le rendu de la vie quotidienne de l’homo sovieticus pris dans son contexte contemporain. Mais pas question pour lui de tourner des pensums propagandistes. Son goût pour la comédie éclate à chaque instant, sans pour autant faire abstraction d’enjeux dramatiques. « J’aime les choses drôles dans un drame, et les éléments tragiques dans la comédie », affirmait-il. Ce jeu d’équilibre, si difficile à mettre en place et à réussir, fait merveille tout au long de ses œuvres principales. Et ce, dès son premier film, La jeune Fille au carton à chapeau.

Réalisé en 1927 – nous sommes encore à l’époque du cinéma muet – à partir d’une commande du Commissariat du peuple aux finances pour mettre en valeur les emprunts à lots de l’État, le film se révèle une comédie assez irrésistible. Si les critiques y ont relevé les influences de son maître Lev Koulechov, ainsi que du laboratoire à but expérimental nommé Fabrique de l’acteur excentrique, on ne peut aussi s’empêcher d’évoquer Ernst Lubitsch qui triomphe au même moment en Allemagne avec ses comédies (situées dans un milieu social néanmoins différent) ou à un certain cinéma hollywoodien contemporain, celui de Mack Sennett ou encore de Buster Keaton.

L’histoire n’a pas une grande importance, même si une vraie réflexion sociale vient se mêler à une intrigue sentimentale. Mais la manière de la traiter est pleine de finesse et de drôlerie. Barnet porte sur ses personnages non seulement un regard amusé, mais aussi plein de tendresse. Même ceux a priori les moins sympathiques ne sont jamais montrés en purs méchants. Et sa mise en scène, sans cesse inventive, est un régal pour les yeux. Notons en passant que Nikita Mikhalkov ne commençait jamais à tourner l’un de ses propres films avant d’avoir revu celui-ci.

Boris Barnet enchaînera entre autres avec les très notables La maison de la place Troubnaia (1928), Okraïna (1933) – considéré comme son œuvre majeure -, ou encore Au bord de la mer bleue (1936).

Il se suicidera pour des raisons demeurées mystérieuses le 8 janvier 1965 dans une chambre d’hôtel de Riga (Lettonie, alors république socialiste d’URSS). Il avait 63 ans.

Philippe Serve


Deuxième partie

HISTOIRE DU CINÉMA FRANÇAIS, DES ORIGINES À LA NOUVELLE VAGUE

(Huitième saison )

Épisode 22

L’ÂGE D’OR

(1930-1939, 5e partie)

LE RÉALISME POÉTIQUE (Suite)

 JULIEN DUVIVIER

     Ses premières années, celles du muet avec notamment LE MYSTÈRE DE LA TOUR EIFFEL (1928) Plusieurs extraits du film seront montrés, dont les scènes tournées à Nice !

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