Vendredi 10 juillet 2009 à 20h30
Cinéma Mercury – 16 place Garibaldi – Nice
Film de Henry Selick – USA – 2009 – 1h40 – vostf
Coraline Jones est une fillette intrépide et douée d’une curiosité sans limites. Ses parents, qui ont tout juste emménagé avec elle dans une étrange maison, n’ont guère de temps à lui consacrer. Pour tromper son ennui, Coraline décide donc de jouer les exploratrices. Ouvrant une porte condamnée, elle pénètre dans un appartement identique au sien… mais où tout est différent. Dans cet Autre Monde, chaque chose lui paraît plus belle, plus colorée et plus attrayante. Son Autre Mère est pleinement disponible, son Autre Père prend la peine de lui mitonner des plats exquis, et même le Chat, si hautain dans la Vraie vie, daigne s’entretenir avec elle. Coraline est bien tentée d’élire domicile dans ce Monde merveilleux, qui répond à toutes ses attentes. Mais le rêve va très vite tourner au cauchemar. Prisonnière de l’Autre Mère, Coraline va devoir déployer des trésors de bravoure, d’imagination et de ténacité pour rentrer chez elle et sauver sa Vraie famille…
Sur le web
Il aura fallu attendre près de 13 ans pour découvrir enfin le véritable troisième long-métrage d’animation d’Henry Selick, après L’étrange Noël de Monsieur Jack et James et la pêche géante.
Coraline est adapté du conte noir pour adultes et enfants de Neil Gaiman. Publié aux éditions Albin Michel et traduit en français par Hélène Colon, il a obtenu le prix Hugo du meilleur roman court en 2003. Neil Gaiman commença l’histoire de Coraline Jones au début des années 1990. En effet, à l’époque sa fille Holly avait 4 ou 5ans et souvent après l’école elle lui dictait des histoires comme celle d’une fillette prénommée Holly dont la mère était enlevée par de méchantes sorcières qui lui ressemblait comme deux gouttes d’eau. L’écrivain a cherché longtemps un livre dans ce style susceptible de plaire à sa fille mais en vain! Du coup, il décida de l’écrire lui même. « Coraline a d’abord été une histoire que mon père me racontait à la manière d’un feuilleton, quand j’étais très jeune. Il l’avait écrite spécialement pour moi, et personne n’en avait alors entendu parler. Cette histoire charmante m’a hantée et inspirée depuis l’enfance » se souvient Holly Gaiman. Après avoir écrit quelques chapitres, Neil Gaiman dû interrompre l’écriture du livre de Coraline pour se consacrer entièrement à sa carrière d’écrivain. Par la suite, un contrat fut signé, il se remit à l’écrire à raison de 5 ou 6 lignes par jour durant deux ans et l’ouvrage fut achevé fin 2000 et parut en 2002. Pour écrire Coraline, Neil Gaiman s’est inspiré de son enfance et de ses souvenirs. Enfant, il vivait avec ses parents dans un vieux manoir où une porte de salon condamnée donnait sur un mur de briques, il était alors convaincu qu’elle cachait un mystère et que s’il l’ouvrait il découvrirait un tunnel ou un couloir secret. C’est ce qui arrive à Coraline.
Dix-huit mois avant la parution du livre, l’écrivain Neil Gaiman fait parvenir le manuscrit au réalisateur Henry Selick dont il avait suivit avec intérêt le travail. Le réalisateur séduit, une semaine après avoir reçut le script, fit savoir à l’écrivain qu’il souhaitait réaliser Coraline. Le cinéaste affirme : « Neil Gaiman m’a laissé les coudés franches en matière d’adaptation. Cela m’a permis d’honorer ce qui compte le plus dans le livre, tout en restant libre d’inventer et de modifier « . Ainsi, Henry Selick s’est permis d’inventer pour les besoins du film le personnage de Wybie pour que Coraline puisse partager ses impressions avec quelqu’un de son âge. Auteur du scénario du film, Henry Selick a souhaité conserver les aspects amusants, effrayants et intelligents de la nouvelle, tout en lui donnant un ton très musical. Mise à part cette adaptation cinématographique, Coraline a déjà fait l’objet d’un court métrage réalisé par trois cinéastes italiens, mais également un spectacle de marionnettes monté par une troupe irlandaise, un spectacle monté en Suède par une troupe de jeunes artistes, une adaptation en roman graphique et une comédie musicale.
Lorsque Coraline passe dans l’Autre Monde, elle fait la connaissance de son Autre Mère et de son Autre Père, qui ont des boutons noirs à la place des yeux. Selon l’écrivain, il s’agit d’une métaphore qui se prête à de multiples interprétations. Pour lui, « les yeux sont les fenêtres de l’âme, les Romains par exemple disposaient des pièces de monnaie sur les yeux des morts« .
« Henry Selick fait ressurgir dans ce film notre âme d’enfant, selon l’expression souvent galvaudée mais ici totalement justifiée. Il le fait de la manière la plus simple et la plus efficace : en jouant sur nos peurs infantiles. La peur du noir, bien entendu, du vide, des vieux voisins excentriques, des animaux, d’un puits sans fond au bout du jardin, etc. Les thématiques du miroir, du double, de l’opposé et du monde parallèle ne cesseront jamais de fasciner les grands enfants que nous sommes devenus et restent des sources intarissables pour l’imaginaire nourri aux réflexions conditionnelles (« et si…? ») ». (avoir-alire.com)
« Enfantin certes, le film n’est jamais puéril, par ses manières sinistres de tordre le réel ou de dépeindre la solitude taille fillette. D’assumer à la fois la grisaille quotidienne et les couleurs trop séduisantes de l’imagination. Coraline est surtout un film très féminin, aux garçons et papa falots. Où, pour échapper à sa mère, une héroïne courageuse suit un tunnel ombilical pour tomber entre les griffes d’une autre maman, trop bonne pour être vraie . Coraline gratte bien la famille dans ses plaies. Rien de plus normal pour un univers où tout n’est que suture, mondes parallèles, corps déchirés et boutons cousus en place des yeux des personnages… Le film est une pure prouesse, impressionne par les nombreux détails cousus main de son univers forain-gothique ». (lesinrocks.com)
« Coraline est un dessin animé d’une exquise étrangeté (…) Le lieu commun veut que le regard enfantin soit émerveillé. Ici, il est perpétuellement étonné, confronté à la nouveauté du monde et donc à sa profonde étrangeté ». (lemonde.fr)
Le tournage de Coraline a duré plus de 18 mois à l »issue de deux années de préproduction. La production a occupé 52 plateaux et employa 130 décors fabriqués et peints à la main. Certains décors figuraient dans les deux mondes, avec un minimum de transformations. Les deux mondes diffèrent par leur accessoires, par la couleur du papier peint ou par certains paysages, mais tout en conservant les similitudes de bases. D’autres décors n’apparaissent que dans un seul monde, comme par exemple le Cirque aux Souris. D’ailleurs, l’animation de cette séquence, où évoluent simultanément 61 « souris sauteuses« , prit à elle seule 66 jours de tournage. Les lys du jardin sont des dés à coudre en silicone, retournés et peints à la main. La neige a été fabriquée à l’aide de colle forte et de levure boulanger. Le centre des fleurs du jardin fantastique est fait de balles de ping-pong. Les fleurs de cerisiers sont des grains de popcorn cuits, puis teintés à la mains.
Henri Selick a travaillé avec une équipe de 70 collaborateurs pour la fabrication et la conception des personnages. Les personnages sont des figurines en silicone, mousse de latex et résine, et montées sur des armatures en métalliques. Pour la fabrication d’une seule figurine de Coraline il a fallu mobiliser 10 personnes durant 3 à 4 mois. 28 figurines d’une vingtaine de centimètres de hauteur ont été créé pour un seul personnage de Coraline, avec 9 costumes différents reproduits à une demi-douzaine d’exemplaires.
Après avoir auditionné 70 actrices pour la voix originale de la mère de Coraline, c’est l’actrice Teri Hatcher qui s’est imposée par son timbre chaleureux et expressif. L’actrice, dont c’était le premier doublage, a dû donner corps non seulement à la Vraie Mère et à l’Autre. Sachant qu’avec l’Autre mère il existe deux déclinaisons, celle où elle est gentille, adorable, parfaite et une seconde où elle est maléfique. Ce qui fait au final trois doublages différents. Catherine Brunet, Geneviève Brouillette et Jean-Michel Anctil prêtent leurs voix à la version française québécoise du film. Les trois comédiens québécois interpréteront Coraline et ses parents.
Coraline est décrit par son réalisateur comme un mariage entre une old-fashion stop-motion animation et les dernières techniques 3-D. Coraline est le premier long métrage en stop-motion réalisé entièrement en 3D. Scénariste, réalisateur et producteur, Henry Selick a réalisé le poème de Tim Burton, L’Etrange Noël de M. Jack, remasterisé en 2008.
Focus Feature a lancé une campagne promotionnelle imaginative pour faire parler de Coraline. Une affiche originale a été attribuée à vingt-six sites, l’affiche et le site étant rattachés à une lettre de l’alphabet. L’ensemble sera repris dans un jeu de cartes à collectionner.
Présentation du film et animation du débat avec le public : Philippe Serve.
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