Les Démons à ma porte



Vendredi 02 Juin 2006 à 20h45 – 4ième  Festival

Cinéma Mercury – 16 place Garibaldi – Nice

Film de Jiang Wen – Chine – 2000 – 2h20 – vostf

Un petit village maritime au nord-est de la Chine en 1945, sous occupation japonaise. Une nuit, deux sacs sont confiés à Ma Dasan par des hommes invisibles. A l’intérieur, deux prisonniers, un sergent japonais et un interprète chinois. Ma Dasan reçoit mission d’obtenir des aveux. Mais quels aveux ? Et pour qui ?

« Une œuvre magnifique, souvent drôle, toujours cruelle et absurde, mieux, un chef d’œuvre dont on ne sait s’il faut glorifier davantage le fond ou la forme. Un film qui vous laisse secoué, sonné. » (Philippe Serve)

Sur le web

Né en 1963 dans la province de Hebei dans une famille de militaires, Jiang Wen grandit à Pékin à partir de l’âge de 10 ans. De 1980 à 1984, il étudie à l’Académie centrale d’art dramatique de Pékin. Sa ressemblance avec l’empereur Puyi, lui fait emporter le rôle pour La Dernière Impératrice (1986) de Chen Jialin. Il atteint une reconnaissance internationale avec son rôle de bandit amant de Gong Li dans Le Sorgho rouge (1987) de Zhang Yimou. Il s’est aussi imposé par ses rôles dans La Ville des Hibiscus (1986) de Xie Jin, Neige noire (1990) de Xie Fei, Li Lianying, eunuque de l’empereur (1991) de Tian Zhuangzhuang, The Emperor’s Shadow (1996) de Zhou Xiaowen, Keep Cool (1997) de Zhang Yimou, The Missing Gun (2002) de Lu Chuan, Letter from an Unknown Woman (2004) de Xu Jinglei, etc… Dans la communauté chinoise, il est très connu pour son interprétation d’ Un Pékinois à New York (1992), série télévisée de Zheng Xiaolong. Il joue le rôle de Baze Malbus dans Rogue One : A Star War Story (2016) de Gareth Edwards.
Il passe à la mise en scène avec Des jours éblouissants (1994), dont le style le rapproche momentanément des réalisateurs de la 6ème génération. Son second film, Les Démons à ma porte (2000), lui vaudra un Grand Prix à Cannes. Il est aussi l’auteur de Le Soleil se lève aussi (2007), Let the Bullets Fly (2010) et Gone with the Bullets (2014).

 » Tourné dans un très beau noir et blanc que l’on doit à Gu Changwei, chef-opérateur du même Zhang Yimou et de Chen Kaige, Les Démons à ma porte frappe d’abord par la beauté étrange de ses plans. Une étrangeté en adéquation avec le récit du cinéaste qui convoque plusieurs genres pour raconter la singulière aventure d’un petit village chinois en pleine Seconde Guerre mondiale… Jiang Wen filme avec l’art d’un conteur qui saurait aussi bien choisir ses mots (voir les truculents dialogues) que ses images. En multipliant les angles de vue et les cadrages, il insuffle une dynamique visuelle à son récit qui témoigne d’une aisance de surdoué (Les Démons à ma porte n’est que le deuxième long métrage de Jiang Wen) vis-à-vis de la mise en scène, qu’il sait rendre éloquente. Mais le film est aussi une très belle oeuvre sur la guerre dans laquelle chaque homme est sans cesse confronté à la pression de son milieu. Une influence qui peut expliquer bien des horreurs commises en ces temps mouvementés, fatalité parfaitement illustrée par la scène de l’exécution finale. Chez Jiang Wen, toute grandiloquence est cependant bannie au profit d’un humour qui désamorce la portée dramatique de certaines situations. Il utilise ainsi toutes les possibilités du quiproquo lors des scènes avec l’interprète chinois qui, pour sauver sa peau, remplace allègrement les insultes du prisonnier japonais kamikaze par des compliments. Il faut voir la gueule ahurie du soldat nippon lorsqu’il constate que les villageois répondent par des sourires à ses jurons. On mesure alors la dimension tragi-comique de cette fable humaniste à laquelle Jiang Wen insuffle un lyrisme audacieux. » (chronicart.com)


 

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