Distant Voices, Still Lives




Vendredi 25 Avril 2008 à 20h30

Cinéma Mercury – 16 place Garibaldi – Nice

Film de Terence Davies- Royaume-Uni – 1987 – 1h25 – vostf

L’histoire d’une famille de Liverpool dans les années 50 à travers les souvenirs du réalisateur. Distant Voices est le portrait détaillé du mode de vie traditionnel de la classe ouvrière qui a marqué son enfance.

Sur le web

« Terence Davies dresse le portrait d’une famille ouvrière dans le Liverpool des années 50, soit une évocation de son enfance qui est, et ce dès ses trois premiers courts métrages, la grande antienne de son cinéma. Antienne prise dans le sens premier du mot, ses films étant des poésies chantées, des chœurs, des cantiques, mais aussi dans son sens dérivé, son œuvre étant faite de répétitions et de ressassement.

Davies met quatre ans à réaliser ce film. Après une période de balbutiements et d’apprentissage marquée par trois courts métrages, il met en pratique une technique qu’il reproduira de film en film : une longue et minutieuse préparation aboutissant à un découpage technique et artistique d’une incroyable précision. Pour Distant Voices, il accumule les notes pendant un an avant d’entamer la (longue) écriture du scénario. Il fait fabriquer des décors qui correspondent exactement à ses souvenirs d’enfance et recherche des acteurs collant parfaitement aux membres de sa famille, leur faisant travailler encore et encore les gestes et les intonations pour retrouver les images de son passé. Il tourne le film en deux fois, en 1985 et en 1987, un découpage qui structure également un récit divisé en deux chapitres. Distant Voices évoque la figure paternelle qui écrase la famille sous son poids tandis que Still Lives est le récit d’une émancipation après la disparition de cette figure autoritaire et violente.

Davies a été profondément marqué par les comédies musicales et son cinéma repose sur les chants populaires qui donnent la pulsation de ses films. Distant Voices, Still Lives est ainsi rythmé par des chansons qui sont autant de moyens pour les familles ouvrières de tenir un peu à distance la dureté du monde et pour sa famille en particulier de s’évader du poids de la présence du père. Tout le monde chante, dans les foyers, dans les rues, dans les pubs, et Davies sait admirablement faire renaître le climat de l’Angleterre d’après-guerre à travers cette utilisation de standards de la chanson. Le cinéaste rejette l’image sépia des habituels récits biographiques pour une palette tournant autour du marron. Chaque cadre est minutieusement travaillé et prend parfois l’apparence de véritables photographies qui mettent quelques secondes à s’animer. Afféterie de mise en scène ? Oui, certainement, Davies étant un grand maniériste, mais c’est surtout un beau moyen de traduire à l’écran la façon dont les souvenirs nous reviennent. De la même façon, Davies structure son film d’incessants allers-retours dans le temps, au sein même des deux grands blocs narratifs. Une construction qui évoque les méandres de la mémoire, le passé que l’on recompose à la manière d’un puzzle, les souvenirs qui émergent par les sensations et non sous la forme d’une temporalité linéaire. Il y a toujours chez Davies, un peu à la manière d’Alain Cavalier, une quête de l’instant privilégié. Celui ci est souvent fugace, il se terre subrepticement au recoin d’un lent travelling, il apparaît au détour d’un léger effet de lumière… beautés éphémères à peine entraperçues qui illuminent le film de l’intérieur.


Extrêmement écrit, précis et travaillé, on peut trouver Distant Voices quelque peu rigide et mécanique. Si l’on s’attache aux personnages, si les drames nous bouleversent, le film perd effectivement en émotion. Mais l’émotion, Davies s’en méfie, aussi cette construction est une sorte de barrière protectrice, une autre forme de ce refus systématique du réalisateur à se laisser aller au misérabilisme, à la complaisance, ou à chercher une identification artificiellement poussée du spectateur. Le film trouve ainsi sa propre voie, à la fois dans la distance au sujet et dans la proximité avec les personnages. Si l’on s’éloigne parfois un peu d’eux à cause de la froideur du dispositif, les chants reviennent alors et emportent le film dans un souffle lyrique. L’émotion qui nous saisit alors n’est pas feinte et Davies sait nous toucher au plus profond du cœur. Une petite merveille. » (dvdclassik.com)


Présentation du film et animation du débat avec le public : Philippe Serve.

Merci de continuer à arriver suffisamment à l’avance pour être dans votre fauteuil à 20h précises.

N’oubliez pas la règle d’or de CSF aux débats :
La parole est à vous !

Entrée : 7,50 € (non adhérents), 5 € (adhérents CSF et toute personne bénéficiant d’une réduction au Mercury).

Adhésion : 20 €. Donne droit au tarif réduit à toutes les manifestations de CSF, ainsi qu’à toutes les séances du Mercury (hors CSF) et à l’accès (gratuit) au CinémAtelier.
Toutes les informations sur le fonctionnement de votre ciné-club ici


 

 

Partager sur :