Element of Crime



Samedi 29 mai 2004 à 20h45

Cinéma Mercury – 16 place Garibaldi – Nice

Film de Lars vonTrier – Danemark – 1985 – 1h45 – vostf

Un psychanalyste tente de faire revivre à l’inspecteur Fischer les événements qui l’ont traumatisé. Celui-ci mène une enquête sur des crimes atroces, et décide d’appliquer la théorie de son montor : un policier doit s’identifier à l’auteur du crime s’il veut espérer l’élucider.

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« …Il s’agit d’un voyage mental et Fischer patauge dans l’eau de sa mémoire qui participe à la déformation de ce monde fantasmé dans lequel il essaie de trouver l’origine de sa migraine. L’eau est associée à l’Europe et au passé alors que les flammes, le sépia, l’orange qui imprègne la pellicule sont peut-être une force du rappel de sa situation présente, au Caire. Comme si l’Egypte en dépit des imprécations du psychiatre (quittez le sable, le désert) n’était quand même jamais bien loin. Au sein du souvenir d’eau et de flammes de taches vertes (tubes fluorescents, lumière du gyrophare) et rouge (feux de la voiture de Grey, ampoule de la chambre, sang de Kim) se détachent alors que les surimpressions se multiplient. Autres éléments du rêve : déformations des postures, penché sous la table pour le téléphone ou petite voiture de police se transformant en vraie ;  comptines effrayante des enfants : « Voici la bougie pour aller vous coucher, voici le tranchoir pour vous couper le cou. Coupe, coupe, le dernier est un homme mort… » (cineclubdecaen.com)

« Premier opus donc du jeune (von) Trier en pleine période punk voire skinhead (il fait une apparition dans Element of Crime en tenancier au crâne rasé), bien avant sa période doloriste, angélique et mystique. A peine sorti de son école de cinéma le jeune danois fait déjà preuve d’un talent et d’une personnalité hors du commun. Lars von Trier prône un cinéma purement visuel, un cinéma de la fascination – tout en ayant conscience des limites et des dangers que cela implique – comme s’il s’agissait d’exploiter une dernière fois la grande machinerie des studios des années 30 et 40, sur un mode expérimental. Le cinéaste revendique alors un fétichisme et un maniérisme assumés, avec un usage ostentatoire de trucages photographiques et des mouvements de caméra amples et complexes. Le point culminant de cette démarche sera Europa – avant l’invention de formes nouvelles affranchies des références cinéphiliques et la volonté de violenter les diktats techniques et esthétiques de l’industrie du cinéma.

Element of Crime est le premier volet (avant Epidemic et Europa) d’un ensemble de trois films autour de l’Europe passée, présente et future, et les fantômes du nazisme.

Les premières images envoûtantes du film nous invitent à revivre avec son héros plongé sous hypnose l’étrange et terrifiante aventure vécue deux mois auparavant. Cet état de semi conscience cautionne l’ambiance onirique et comateuse du film, tout entier baigné dans une lumière couleur rouille, et témoigne de l’intérêt de Lars von Trier pour l’hypnose, à laquelle il aura recours sur le tournage de Epidemic.

Fisher, un détective exilé au Caire (le comédien anglais Michael Elphick, vu notamment dans Elephant Man) est sommé de retourner quelque part en Europe pour aider à la capture d’un tueur en série particulièrement retors qui assassine et mutile des jeunes filles. Dans un no man’s land embourbé et post apocalyptique, son enquête débouchera sur une vérité monstrueuse. Element of Crime est un voyage cauchemardé entre Stalker, La Soif du mal et Apocalypse Now, construit sur les ruines chancelantes du vieux continent et hanté par les ombres des grands cinéastes européens, en particulier le Fritz Lang de M le maudit. Les principes d’identification et la confusion malsaine qu’entretient un homme avec le meurtrier qu’il traque obsessionnellement situent aussi Element of Crime dans la lignée de thrillers tels que Cruising de William Friedkin, Ténèbres de Dario Argento ou Le Sixième Sens de Michael Mann, même si Lars von Trier s’inspire davantage de classiques du film noir hollywoodiens tels que Le Faucon maltais et Quand la ville dort de John Huston ou Le Troisième Homme de Carol Reed version steampunk.

La distribution très hétéroclite de Element of Crime réserve quelques surprises. L’acteur anglais Esmond Knight, vétéran de la scène, de la télévision et du cinéma britanniques, mémorable dans les films de Powell-Pressburger et Le Fleuve de Jean Renoir, y fait l’une de ses dernières apparitions à l’écran dans le rôle de Osborne, le mentor déchu de Fisher, criminologue auteur de la méthode controversée de « l’élément du crime ». Aveugle depuis de longues années, le vieil acteur y interprète un personnage voyant, ce qui créée un décalage étrange dans son jeu, à la grande satisfaction de Lars von Trier. Le rôle féminin principal est tenu par Me Me Lai, actrice née en Birmanie connue pour sa participation dénudée aux films de cannibales italiens signés Umberto Lenzi (Au pays de l’exorcisme) et Ruggero Deodato (Le Dernier Monde cannibale). » (arte.tv)


Présentation du film et animation du débat avec le public : Philippe Serve.

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Adhésion : 20 €. Donne droit au tarif réduit à toutes les manifestations de CSF, ainsi qu’à toutes les séances du Mercury (hors CSF) et à l’accès (gratuit) au CinémAtelier.
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