Fermer les yeux



Vendredi 08 Septembre 2023 à 20h

Cinéma Jean-Paul Belmondo (ex-Mercury) – 16 place Garibaldi – Nice

Film de Victor Erice, Espagne, 2023, 2h49, vostf

Julio Arenas, un acteur célèbre, disparaît pendant le tournage d’un film. Son corps n’est jamais retrouvé, et la police conclut à un accident. Vingt-deux ans plus tard, une émission de télévision consacre une soirée à cette affaire mystérieuse, et sollicite le témoignage du meilleur ami de Julio et réalisateur du film, Miguel Garay. En se rendant à Madrid, Miguel va replonger dans son passé…

Avec Fermer les yeux, Victor Erice explore l’identité et la mémoire. Il s’est autant nourri de son vécu que de son imagination pour élaborer son film :

« Quel est le film que je veux faire et pourquoi ? Essayant d‘être bref et précis, je réponds : celui qui se dégage du scénario que j’ai écrit ; et aussi celui que j’ai besoin de faire. Mais comme je crains que cela ne suffira pas, je vais essayer d’évoquer quelque peu de ce que Fermer les yeux peut contenir. Bien entendu, cela revient à entrer dans le terrain du conceptuel, de la déclaration d’intentions – dans ce cas, inévitablement bonnes – dont, comme il est bien connu, l’enfer est pavé. Mon impression est que, au-delà des détails de son argument, la fiction que le film va proposer au spectateur tourne autour de deux sujets intimement liés : l’identité et la mémoire.

Mémoire de deux amis, qui un jour déjà lointain furent un acteur et un réalisateur. Au fil du temps, l’un d’eux l’a tout à fait perdue, au point qu’il ne sait plus ni qui il est, ni qui il a été ; l’autre, cherchant à oublier, et malgré avoir trouvé refuge dans un petit coin perdu, constate à nouveau qu’il la porte encore en lui avec son fardeau de douleur.

Mémoire contenue aussi dans les dépôts de la télévision, un média qui représente comme aucun autre la pulsion contemporaine de transformer l’expérience humaine en archives.

Mémoire enfin du Cinématographe : des copies gardées dans leurs cercueils de laiton, loin des salles qui l’ont vu naître, fantômes d’une histoire unique usurpée par l’Audiovisuel.

Mémoire déjà longue, comme celle de celui qui écrit ces quelques lignes. Le récit surgit à mi-chemin du vécu et de ce qui a été imaginé. Comme pour tous mes films, on peut penser que le sujet a un rapport avec mes préoccupations et mes intérêts vitaux les plus intimes, ceux propres à une poétique où l’expérience du cinéma acquiert un rôle de premier plan. En ce sens, Fermer les yeux mettra en relation deux styles différents : celui du cinéma classique, avec son canon illusionniste, tant dans les atmosphères que les personnages; et un autre, chargé de réel, celui du cinéma moderne. Ou, en d’autres termes, deux types de récit : l’un qui raconte la vie moins comme elle était que comme elle devrait être ; et l’autre, à la dérive, contemporain, sans mémoire ni avenir certains. » (Víctor Erice)

En plus de cinquante ans de carrière, Victor Erice n’a réalisé que quatre longs-métrages : L’Esprit de la ruche, Le Sud, Le Songe de la lumière et Fermer les yeux.

En 1974, son premier long-métrage L’Esprit de la ruche est présenté à la Semaine de la critique au Festival de Cannes, et reçoit la Coquille d’Or au Festival international du film de San Sebastian en 1973. Son deuxième long métrage, Le Sud, a été présenté en Compétition officielle à Cannes en 1983. En 1992, Víctor Erice reçoit les prix du Jury et de la Critique internationale au Festival de Cannes pour Le songe de la lumière.

Fermer les yeux a été présenté à Cannes Première au Festival de Cannes 2023.

Notre article

par Bruno Precioso

Combien faut-il avoir réalisé de films dans une vie pour être considéré comme un cinéaste ? Un réalisateur à éclipse, à si longues éclipses que l’est Victor Erice, tisse-t-il un fil continu avec le brin de chacun de ses métrages, longs ou courts, ou réalise-t-il des objets indépendants les uns des autres qu’on aurait peine à tresser ensemble pour faire œuvre ? Le cinéma de Victor Erice est au cœur de cet étrange rapport au temps et à la discontinuité, qui n’auront au fond jamais cessé d’être son unique préoccupation. Il est vrai que son parcours personnel et professionnel se coule dans la douloureuse histoire espagnole qui impose, en quelque sorte, de ménager une relation choisie à la mémoire et une conscience aigüe de la fragilité. Le réalisateur basque naît en 1940 avec l’installation de la dictature phalangiste, et fait ses débuts de cinéaste dans le contexte d’un franquisme plus rigide que jamais, à l’heure du procès de Burgos qui aboutit en 1970 à la condamnation à mort de 6 militants de l’ETA. Son premier long-métrage indépendant (après 4 courts pour son cursus à la Escuela Oficial de Cinematografía de Madrid et l’épisode de Los desafios dont il est chargé en 1969) est un coup de maître : l’Esprit de la ruche sort en Espagne en 1973, un mois avant l’assassinat du dauphin de Franco Luis Carrero Blanco par l’ETA, primé à San Sébastien et sélectionné à Cannes en 1974. Ana Torrent n’y a que 7 ans et ignore encore tout de la carrière qui l’attend ; tout des retrouvailles que lui réserve le tournage du 4e film de Victor Erice aussi, à 50 ans de distance.

« Le cinéma, c’est l’art de sculpter dans le temps. » (Andreï Tarkovski, Le temps scellé)

Le succès de l’Esprit de la ruche (classé en 2012 comme meilleur film du cinéma espagnol et parmi les 100 films les plus importants de l’histoire du 7e art) confirme les espoirs placés en Victor Erice et lui promet un certain confort pour sortir en 1983 El sur (Le Sud), d’après un roman d’Adelaida García Morales, son épouse d’alors. Le projet creuse le sillon des préoccupations d’Erice : une prédilection pour le monde de l’enfance, la difficulté de faire admettre une personnalité propre, les relations de transmission ou d’incompréhension entre enfants et adultes… mais El Sur restera un poème inachevé. Effrayé par le coût du projet initial, le producteur Elías Querejeta impose au réalisateur d’interrompre le tournage pour proposer un 1er montage centré sur la 1ère partie déjà enregistrée ; c’est précisément toute la partie consacrée au Sud du titre qui est ainsi définitivement escamotée alors même que le projet reposait sur le contraste poétique entre lumière et obscurité, entre amour passionnel et famille, entre la vie et la mort… bref entre le Sud (associé ici à l’Andalousie, terre de chaleur, de sensualité, de profusion et d’extraversion) et le Nord (en l’occurrence la Castille , terre de froid, de rigueur, d’austérité et d’introversion) dont le montage final annule toute l’ambition. Outre ce vaste projet amputé – par ailleurs fort bien reçu par le public et la critique en son temps – Victor Erice charrie d’autres regrets comme cette adaptation d’une nouvelle de Juan Marsé, El embrujo de Shanghái, dont le projet est abandonné au moment de commencer le tournage en 1999 pour finalement se réaliser avec un autre, et donner naissance au Sortilège de Shanghaï de Fernando Trueba (2002). Sous la plume de Juan Marsé, un homme au soir de sa vie commandite une enquête pour retrouver sa fille disparue en Chine… une fois encore la relation filiale, l’enjeu de mémoire, la course contre le temps et l’imminence de la disparition sont les ingrédients qui eussent nourri ce film finalement absent. Le songe de la lumière (prix du jury à Cannes en 1992) est tout entier absorbé par la question du temps face à la création, mais l’isolement social et familial de l’artiste y est souligné par touches avant donc de redevenir le cœur de Fermer les yeux. Pour Erice le créateur, le père sont tantôt somnambules, tantôt des sortes de passager clandestin, qui vivent arrachés au présent dans la pénombre et le chuchotement, et c’est la relation à l’enfance qui sauve et ancre ; mais cette fois-ci le regard de l’enfant n’ouvre plus le monde car l’âge d’idolâtrer le père en lui prêtant des pouvoirs magiques a passé, et on ne peut désormais plus ignorer que miracles, magiciens et héros n’existent pas.

« Que philosopher, c’est apprendre à mourir », (M. de Montaigne, Essais, I, 19)

Sur le plan formel, Victor Erice devenu homme-orchestre avec le temps, puisqu’il est ici réalisateur, scénariste et producteur, limite son art si puissamment déployé dans Le Sud ou dans le Songe de la lumière à quelques fulgurances qui déchirent une trame volontairement triviale, comme pour souligner que tout est volontaire et que l’épure n’est pas atonie : excepté l’ouverture, une poignée de plans symboliques magnifiques se succèdent au cœur de l’évocation de la disparition/réapparition et rassurent quant à la maîtrise cinématographique d’Erice. A l’évidence la splendeur picturale à l’œuvre dans El Sur, sa lumière caravagesque (due au génial Jose Luis Alcaine) oscillant entre le clair-obscur et le bleu-nuit eurent eu toute leur place dans ce Fermer les yeux, mais c’est bien par choix qu’il reste en retrait la majeure partie d’un film qui s’organise ainsi, pendant près de trois heures, autour d’une série de retrouvailles, de redécouvertes d’objets, voire de répliques qui peuplent le film comme autant de fantômes, surgis de la mémoire vive des films d’Erice ou de celle, universelle, du cinéma. Vertigineux exercice de funambule autour de la fragilité, de la disparition et de la mémoire, d’une maîtrise formelle totale, Fermer les yeux soupçonne que l’existence pourrait bien ne constituer qu’un apprentissage de la disparition finale. Et le cinéma, lorsqu’il mérite le culte qu’on lui rend encore parfois, pourrait bien receler un fabuleux antidote : celui de la faire resurgir à volonté, comme Ana apprend à invoquer, en se présentant, d’invisibles alliés dans L’Esprit de la ruche. Lorsqu’il accepte en 2002 à la demande de Wim Wenders de participer au film collectif Ten minutes older le titre de son brin est Alumbramiento : dévoilement mais surtout naissance… Ou l’art, en mêlant autobiographie, créations présentes ou disparues, mémoires et archives, de faire confiance à la faculté du réel à « réinventer la fiction », selon le mot de Jacques Rancière.

Sur le web

« …le nouveau film de Víctor Erice fait montre d’une très grande mélancolie. Miguel, qui est rappelé à ses premiers pas de réalisateur où il a fait tourner son ami de longue date, doit se replonger dans un passé tortueux. Aujourd’hui, il habite dans une baraque de fortune, ne réalise plus de film, n’écrit plus de livre. Son existence s’entasse dans des souvenirs de l’homme qu’il a été hier avec, en toile de fond, le traumatisme d’un être très proche disparu accidentellement. Quand il est rappelé par une journaliste de la télévision pour retrouver le comédien disparu, c’est surtout la reconstruction de lui-même et de son propre récit qu’il entreprend.

Le long-métrage aborde des thèmes très puissants comme le deuil, la perte de mémoire, le vieillissement, et, pour reprendre le titre d’un ouvrage célèbre, la fatigue d’être soi. Il s’agit d’un film très complet mais qui ne verse pas dans le sentiment d’une encyclopédie. Le réalisateur prend le temps pendant presque trois heures de suivre son héros dans des dialogues qui ne s’interrompent pas et permettent aux différents personnages de s’éclairer les uns les autres.

Deux parties très importantes structurent la fiction. Il y a d’abord toute la recherche de l’ami comédien, apparemment disparu de façon accidentelle. Cette quête est en réalité une réflexion profonde que Miguel engage sur lui-même, et par voie de conséquence que le spectateur peut ouvrir pour lui. Se pose la question du sens de la vie, et du minimalisme en termes de matérialité et d’occupation qui peut aider un être humain à se structurer. Les images, la mise en scène se veulent délibérément dépouillées, comme si le long-métrage devait se détacher à l’instar du protagoniste, de toutes formes de superflu. La seconde partie révèle les retrouvailles, sinon que le comédien disparu a été perdu à sa façon à tout jamais. Le récit convoque alors les notions d’empathie, de réparation et de deuil face à un être qui a perdu l’identité qu’on lui connaissait après par exemple un traumatisme crânien.

Fermer les yeux est une œuvre éblouissante qu’il s’agit d’appréhender avec la patience et l’humilité qu’elle impose. Le spectateur doit admettre de partir en quête avec le héros principal d’un autre que soi-même et donc de prendre le temps de cette reconstruction… » (avoir-alire.com)

« … Inviter les fantômes du passé et les vivants, les réunir pour faire en sorte qu’un lien se noue entre eux, qu’un sortilège puisse advenir: Erice rend hommage aux origines du cinéma en même temps qu’il boucle de fort belle manière sa fiction par une retrouvaille de plus. Car le film en comporte plusieurs, chacune très troublante, au bord du surnaturel. Un instant de face-à-face, de regard les yeux dans les yeux, avant que l’un des protagonistes ne ferme les siens, tant il est débordé par le vertige d’une émotion particulière. Celle d’avoir vu un revenant. (telerama.fr)

« Un dédale avec sablier pour seule boussole, un abyme de souvenirs et d’absences, un entrelacs d’ombres. Dans la plus grande clarté, Fermer les yeux est tout cela à la fois. Temps et cinéma n’ont peut-être jamais été noués avec autant de force. On parle parfois de film somme, expression qui traduirait ici le résultat d’une bête arithmétique ou d’un vulgaire fourre-tout. Au contraire, Victor Erice signe, à 83 ans, un film élixir au capiteux parfum de spleen…

… C’est une histoire de perte, de brisure, de renoncement mais aussi de liens indéfectibles, de partage et ô combien de cinéma à laquelle nous sommes conviés…

… Il faut souligner l’extrême douceur dans laquelle le film avance. Tel un chalutier, il attire dans ses filets des références qui ne surchargent en rien le récit. Mais c’est probablement par sa construction en échos que Fermer les yeux constitue un vertige et une ivresse. Échos internes à ses propres fictions mises en abime. Échos internes encore à la filmographie du cinéaste. Revoir Ana Torrent, 50 ans après L’esprit de la ruche, dans un film de Victor Erice est une cadeau du ciel. Elle y interprète à nouveau un personnage nommé Ana. On s’en voudrait de dévoiler trop de choses mais on jure que se logent dans les résonances entre les deux films mille et une raisons de croire à la puissance d’évocation du cinéma. Croyance d’autant plus sidérante qu’elle possède ce paradoxe de sembler tenir à un fil et révéler une persistance rétinienne inoxydable. Avec ces deux tremblements d’âmes distants d’un demi-siècle, Erice vient alors battre en brèche un trait d’esprit adressé par Max à Miguel : « Les miracles au cinéma, c’est fini depuis que Dreyer est mort ». Faut-il nommer écho le son qui résulte du silence ? Il y a, dans la filmographie de Victor Erice, une plaie ouverte. L’adaptation qu’il n’a pu mener à bien, faute de financement, d’un roman de Juan Marsé, Les Nuits de Shanghaï. Fermer les yeux vient poser un pansement sur cette blessure…

… Ce film inachevé qu’est Le regard de l’adieu, celui de Victor Erice au cinéma, n’est pas seulement d’une profonde beauté, il a valeur de testament, le mot amour en guise de codicille. Que cette dernière séance soit placée sous le signe du rituel en dit long sur la sacralisation de la salle. Max et Miguel plaisantent en s’appropriant le vocabulaire religieux : croyant, pratiquant, mécréant. Ce que, dans une salle de cinéma, nous cherchons à vivre ensemble, ce que nous recevons dans toute notre singularité, doit rester une énigme. Fermer les yeux pour ne pas subir le choc des lumière rallumées. Sortir à l’aveugle, inconsolables et transportés. Derrière les paupières, nos épiphanies scellées. Heureux les héritiers de ce poète (qui a glissé dans le décor d’une scène, le dessin d’une palme d’or). » (lebleudumiroir.fr)

« … Vertigineux exercice de funambule autour de la disparition et de la mémoire, d’une maîtrise formelle impressionnante, Fermer les yeux semble délivrer ce message : l’existence pourrait bien constituer un apprentissage de la disparition finale. Et le cinéma, un certain cinéma pourrait bien receler un fabuleux contre-pouvoir, celui de la faire apparaître et ré-apparaître à volonté. Bouclant la boucle magistralement initiée avec L’Esprit de la ruche, l’un des plus grands films sur l’enfance, ainsi qu’avec son premier film inachevé, Fermer les yeux signe l’un des plus grands films sur la vieillesse et le temps. Ode magnifique au cinéma, il nous livre l’œuvre crépusculaire et testamentaire d’un artiste aussi rare que radical et son dernier plan, emblématique et poignant, nous hantera longtemps. » (culturopoing.com)

« …Victor Erice est un cinéaste des apparitions, des disparitions et des réapparitions dont la phénoménologie a pour jeux d’optique l’exposition assumée des appareils du cinéma, du projecteur à l’écran de projection en passant par la caméra. Ses histoires préférées ont en commun les motifs croisés de l’absence et de la fuite, motifs modernes, antonioniens mêmes, en motivant qu’il y a des évanouissements comme des ravissements…

… Métonymie des disparitions, tantôt enlèvements, tantôt évanouissements : ce qui chez Victor Erice s’évanouit tiendrait dès lors du ravissement. Les raptus sont effectivement déterminants dans ses films, la fugue d’Ana dans L’Esprit de la ruche, la fuite précédant le suicide du père de la petite Estrella dans Le Sud, la disparition sans explication de l’acteur Julio Arenas dans Fermer les yeux. Y participe même la peinture à l’huile inachevée du cognassier du Songe de la lumière parce que les pluies de saison, abondantes et répétées, brouillent la saisie des fruits que l’automne mordore.

L’évanouissement se déduit donc des ambivalences du ravissement, qui ont à avoir avec la séduction du cinéma et la duplicité de ses envoûtements, la petite fille littéralement ravie par la projection de Frankenstein dans L’Esprit de la ruche, l’autre fillette souffrant dans Le Sud qu’une starlette de cinéma lui ait ravi son père, le tournage du film suspendu de Fermer les yeux avec la mystérieuse disparition de son acteur, et qu’achèvent après bien des errances ses retrouvailles avec lui. On a encore en tête cet autre exemple important, le second rêve du peintre du Songe de la lumière où une caméra éclaire le cognassier du jardin en jetant sur le pourrissement de ses fruits la lumière jaune d’une interrogation portant sur la participation de l’appareil quant à leur décomposition. On pense encore à toutes ces identités recomposées et décomposées, masquées ou divisées, à toutes ces vies réinventées et reprisées, l’Ana de L’Esprit de la ruche qui préfère à l’ombre dure de Franco le spectre phosphorescent de Frankenstein, l’actrice réelle (Irene Rios) et son personnage en noir et blanc sur l’écran (Laura, évidemment) dans Le Sud, le peintre Antonio Lopez suppléé par son ami Enrique dans Le Songe de la lumière, l’acteur amnésique qui s’appelle Gardel parce qu’il a oublié s’être un jour appelé Julio Arenas, et que recherche son ami réalisateur, Miguel.

La lumineuse rareté des films a dans l’ombre que son dos prodigue bien des récits d’empêchements, des interruptions qui font destin des inachèvements contraints par le destin, avec la seconde partie non tournée du Sud faisant que le sud reste à imaginer, et l’adaptation non tournée d’El Embrujo de Shangai, une nouvelle de Juan Marsé (le scénario a été publié en 2001 sous le titre La promesa de Shangai), ce film fantôme dont le spectre hante Fermer les yeux. Revenir c’est avoir disparu dans la coupe, avoir été ravi dans l’intervalle, et puis réapparaître avec la trace des blessures de l’intermittence. Revenir c’est rappeler que la revenance est l’autre versant, l’envers de la partance… » (rayonvertcinema.org)


Présentation du film et animation du débat avec le public : Bruno Precioso.

Merci de continuer à arriver suffisamment à l’avance pour être dans votre fauteuil à 20h précises.

Entrée : Tarif adhérent: 6,5 €. Tarif non-adhérent 8 €. Adhésion : 20 € (5 € pour les étudiants) . Donne droit au tarif réduit à toutes les manifestations de CSF, et à l’accès (gratuit) au CinémAtelier et à l’atelier Super 8. Toutes les informations sur le fonctionnement de votre ciné-club ici


 

 

 

 

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