La Forêt de Mogari



Mercredi 08 Février 2017 à 20h30 – 15ième  Festival

Cinéma Mercury – 16 place Garibaldi – Nice

Film de Naomi Kawase – Japon – 2007 – 1h37 – vostf

Shigeki vit dans une petite maison de retraite sous le regard bienveillant d’une aide-soignante, Machiko. Sans le savoir, tous deux partagent un lourd secret : la perte d’un être cher. A la suite d’un accident de voiture, Shigeki et Machiko se retrouvent seuls et désemparés. Lorsque le vieil homme s’enfonce dans la forêt voisine, Machiko n’a d’autre choix que de le suivre. C’est là, au coeur de cette nature protectrice, qu’ils vont à nouveau se sentir vivants.

Notre critique

Par Martin De Kerimel

Pour commencer, un petit clin d’oeil à la thématique « Couleurs » de notre festival : difficile de ne pas tenir compte de la couleur verte en évoquant ce film, tant elle y est omniprésente ! C’est pour vous parler de sa symbolique que les choses peuvent s’avérer plus compliquées. Par chance, nous ne sommes pas au théâtre, où cette teinte a longtemps été bannie, au point que certains artistes un peu superstitieux continuent de l’éviter, jugeant qu’elle porte malheur. Loin des planches, il reste encore quelques traces de cette vieille croyance. « Je suis vert ! » n’est-elle pas une expression courante pour exprimer son mécontentement et sa frustration ? C’est vrai aussi qu’optimiste ou daltonien, on peut voir les choses sous un autre jour. Exemple : se souvenir que le vert est aussi, parfois, présenté comme la couleur de l’espoir. Regarder autour de nous rappelle une évidence simple : il domine largement le monde végétal, auquel – faut-il encore le rappeler aux bonnes âmes écolo-sceptiques ? – nous devons toutes et tous la vie ! Pas convaincu ? Peut-être conviendrez-vous que le vert reste souvent lié à ce qui est autorisé, par opposition au rouge, traditionnellement associé à l’interdit.

De ces sujets, nous pourrions sans doute discuter de très longues heures. Le cinéma mondial offre lui-même mille exemples pour prouver la justesse de nos convictions… ou confirmer celles de nos contradicteurs. Maintenant, autant vous le dire franchement : dans les documents que j’ai compulsés pour vous présenter La forêt de Mogari, je n’ai pas trouvé trace de propos de la réalisatrice Naomi Kawase pour expliquer ce que représentait pour elle la couleur verte. Ce qu’il me semble toutefois possible d’affirmer, c’est que la cinéaste japonaise s’est sentie honorée de l’accueil réservé à son film à Cannes, en mai 2007 : une sélection en compétition officielle et un trophée, considéré comme le second plus important du Festival, le Grand Prix du jury. « Merci d’avoir apprécié mon film, merci d’avoir reconnu ce que je voulais dire dedans. Ce monde est formidable. » Ce sont ses mots. Ceux d’une femme qui revenait alors sur la Croisette, dix ans exactement après y avoir reçu la Caméra d’or pour son premier film de fiction. La symbolique du compte rond, elle est plutôt sympa aussi, vous ne trouvez pas ?

Puisque, chez Cinéma sans frontières, nous avons pour coutume de ne pas (ou pas trop) parler des films avant de vous les montrer, ce papier restera évasif sur le scénario proprement dit. Juste quelques mots pour simplement planter le décor : La forêt de Mogari nous embarque donc vers l’archipel nippon et, en apparence au moins, bien loin des grandes villes. Au coeur d’une campagne luxuriante, propre à apaiser les corps et les pensées, nous faisons rapidement la connaissance de Machiko, jeune aide-soignante dans une maison de retraite. D’abord tournée vers plusieurs pensionnaires, l’oeil de la caméra se rapproche progressivement de l’un d’entre eux, Shigeki, un vieil homme qui, semble-t-il, n’a plus vraiment « toute sa tête ». Veuf de longue date, il prononce encore, plusieurs fois par jour, le prénom de sa regrettée épouse. Et on comprend alors que ce deuil profond émeut celle qui s’occupe de lui, elle aussi touchée par une tragédie intime. La pudeur – et ma volonté de ne pas tout dévoiler – m’interdisent désormais d’en dire plus… Je crois cependant qu’il est utile de vous rappeler que Naomi Kawase, cinéaste de fiction accomplie et reconnue, s’est aussi (et d’abord) illustrée comme réalisatrice de documentaires. Même s’ils relèvent de la reconstitution, les premiers plans de La forêt de Mogari illustrent bien, je trouve, ce travail sur le réel. Cette maison de retraite, on s’y croirait ! Pas étonnant quand on sait que, pour donner vie à ces images, la femme derrière la caméra s’est inspirée d’un vécu familial : celui des soins apportés à une tante qu’elle considérait comme sa mère adoptive, atteinte de démence sénile. Une large partie de ce qui nous est montré à l’écran correspond aussi au mode de vie des Japonais de la région de Tawara, où se déroule le film. Cela a, bien entendu, demandé un important travail en amont du tournage. « Nous avons effectué de nombreuses recherches et sollicité les médecins afin de recueillir un maximum d’informations pour construire le décor et préparer les comédiens, confirme Naomi Kawase. Certains acteurs sont de véritables aides-soignants. » Ceux qui jouent les deux personnages principaux ont dû, eux aussi, donner de leur personne. En étant très audacieux, on peut dire qu’ils ont même prêté une partie… de leur identité ! Machiko est jouée par Machiko Ono : l’actrice, fidèle à Naomi Kawase, était déjà dans sa toute première fiction, dix ans auparavant. Shigeki, lui, prend les traits de Shigeki Uda, un interprète non-professionnel. « Il a séjourné trois mois dans une maison de retraite avant le tournage, prenant ainsi l’habitude de manger et de dormir avec les pensionnaires. C’est grâce à cette expérience qu’il a réussi à reproduire leurs gestes et leurs regards avec autant de justesse », précise la réalisatrice.

Tout cela vous touchera-t-il ? Je l’espère sincèrement, tout comme je souhaite que le film parvienne à vous surprendre – c’est un diptyque dont la deuxième partie est assez surprenante. D’après moi, le tout reflète parfaitement la personnalité de Naomi Kawase, aussi empathique que complexe. En dépit de son souci de réalisme, la réalisatrice laisse aussi une place importante à l’inattendu et à ce que les situations peuvent révéler, au coeur même du tournage. « Pour prendre mes décisions sur un plateau, je me fie toujours à mon intuition, assure-t-elle. Cela reste vrai, même si tout est minutieusement préparé en amont. Instinctivement, j’aime accorder plus de confiance à mes émotions que de me reposer sur un plan de travail détaillé. C’est d’ailleurs dans ces conditions que les comédiens peuvent également donner le meilleur d’eux-mêmes et jouer de manière vraiment naturelle. »

Et Naomi Kawase, elle, est-elle finalement aussi naturelle que ses comédiens ? Ce film objectivement très personnel est-il également caractéristique de sa personnalité ? Je le crois. Par sa douceur enveloppante, est-il aussi révélateur d’une pudeur spécifique, propre au peuple japonais ? Ou bien est-ce simplement de ma part une facilité d’esprit, liée à mes tropismes occidentaux ? J’aime supposer qu’il y a un peu de vrai dans chacune de mes deux hypothèses. Ouvrir le débat sur ce point me paraît d’ailleurs intéressant : j’ai tant de choses à apprendre ! Pour mettre un point final à cette modeste analyse, il me semble intéressant de souligner aussi combien les cinéastes asiatiques en général – et japonais en particulier – aiment donner corps aux fantômes. Impossible de l’occulter : il est très clairement question de la douleur du deuil et de la perte aimé dans La forêt de Mogari. Or, dans ce très beau film, je n’ai point croisé d’âme errante ou d’esprit malin assez habile pour tourmenter sans fin celles et ceux qui restent en vie. Bien au contraire : il m’a semblé que le récit m’invitait à croire en notre capacité (collective ?) de dépasser chagrins et malheurs pour, à la fin d’un parcours, retrouver la paix et le sourire. J’ai alors repensé aux arbres rencontrés en chemin, ce qui m’a permis tout à coup de boucler la boucle : je peux affirmer que, pour moi, le vert est bel et bien symbole d’espoir.

sur le web

Mogari désigne la période consacrée au deuil ou encore le lieu du deuil. L’étymologie de ce mot serait Mo Agari, la fin du deuil. La Forêt de Mogari est une oeuvre fragmentée en deux parties qui adosse la pulsion de mort et l’instinct de vie dans un voyage intérieur, agreste et flamboyante qui se suit avec une intensité égale. Le même cheminement que dans le déjà somptueux Shara, réalisé il y a trois ans, qui s’ouvrait sur une disparition et se terminait sur une naissance. Dans La Forêt de Mogari, la nature est un grand corps malade – le corps de deux protagonistes – que l’on cherche à soigner et à apaiser. En confrontant les morts et les vivants, les ombres et les lumières, le feu et la nature, la métaphysique et le physique, le corps et l’esprit, la naïveté et la démence, le jour et la nuit, le cinéma de Kawase, déploie toutes ses richesses, fonctionne sur le ressenti, laisse le temps au temps et lave le spectateur de ses stigmates. Réflexion sur la vieillesse, angoisse sourde de l’inconnu, peur de se perdre soi-même dans ses propres cauchemars, parole atrophiée pour toucher au plus juste des tourments de l’âme. Tout le prix d’une odyssée panthéiste et animiste sur le don de soi. (avoir-alire.com)

La cinéaste revient sur les origines du projet : « Je me suis inspirée d’événements tout à fait personnels. Mes parents étaient déjà divorcés quand je suis née, et ma mère, avant de se remarier, m’a confiée à ma grand-tante Kawase Uno. Lorsqu’elle a commencé à présenter des symptômes de démence sénile, j’étais complètement désarmée, je ne savais pas bien comment faire face à cette situation. On considère ces personnes séniles un peu de haut, avec de la pitié. On oublie que ça peut nous arriver. On les considère aussi comme des êtres qui sont à plaindre, alors qu’en fait, leur âme est restée intacte. Ils ont encore des âmes d’être humain avec des sentiments et on oublie l’importance que l’on doit accorder aux sentiments. Il faut replacer l’âme au centre de la relation humaine. Bien que traditionnellement les Japonais refusent de confier leurs problèmes familiaux à un étranger, j’ai eu le sentiment qu’il ne fallait pas craindre de se faire aider par un médecin sous peine de se débattre seul avec sa souffrance. J’ai alors fait appel à un spécialiste en gériatrie qui m’a expliqué le mode d’accompagnement qu’il proposait à ses patients. J’avoue avoir beaucoup d’admiration pour ce système de santé qui respecte autant le point de vue du patient. La maison de retraite que l’on voit dans le film s’en inspire directement. Dans ce processus d’accompagnement, je me suis aperçu que par moment, ma mère adoptive prenait autant soin de moi que moi d’elle. C’est dans ces moments de sérénité qu’elle m’offrait, malgré sa maladie, que l’image d’un vieil homme arpentant une montagne pour se rendre sur la tombe de sa femme s’est peu à peu imposée. En imaginant un autre personnage à ses côtés, j’ai tout de suite envisagé un aide-soignant. Et ce qui m’intéressait c’était de saisir le moment où la relation entre les deux s’inverserait. Je me suis aussi intéressée aux rites funéraires traditionnels. Dans la région de Tawara où se déroule le film, la tradition veut qu’on enterre les morts sans crémation. Encore aujourd’hui, les villageois perpétuent la tradition de la procession funéraire que l’on voit au début du film. J’ai été frappé par la force de cette communauté qui reste très proche de ses chers disparus par-delà la mort. Ce sont les villageois eux-mêmes qui s’occupent de l’enterrement de leurs voisins, sans passer par la crémation ni faire appel à des entreprises de pompes funèbres ».

« Le film se déroule dans la région montagneuse du canton de Tawara, à l’ouest du Japon. Nous avons effectué de nombreuses recherches et avons sollicité les médecins afin de recueillir un maximum d’informations pour construire le décor et préparer les comédiens. D’ailleurs, certains acteurs interprétant le personnel accompagnant sont de véritables aides-soignants. C’est au milieu de cette nature que nous avons entièrement reconstitué la maison de retraite comme un espace où cohabitent neuf personnages dans un environnement très proche de leur ancien cadre de vie. Autrement dit, je voulais que ce décor ne soit ni triste ni anonyme, mais que chaque personnage y ait son propre espace, tout en ayant la possibilité de se retrouver de temps en temps avec les autres pensionnaires dans une pièce commune. Grâce à ce principe, les pensionnaires forment une petite communauté solidaire, si bien que même les personnes âgées souffrantes peuvent mener une existence quasi normale. Il s’agit d’un système révolutionnaire au Japon consistant à offrir aux personnes âgés un cadre de vie plus humain. C’est d’autant plus important que notre société vieillit et que la longévité est plus élevée au Japon qu’ailleurs. Cependant la plupart des maisons de retraite sont encore installées dans d’immenses bâtiments sans âme, cette conception de « communauté réduite » est vraiment novatrice et reste une exception ».

« Uda Shigeki est un comédien non professionnel. Avant le tournage, il a séjourné pendant trois mois dans une maison de retraite, semblable à celle décrite dans le film. Il a pris l’habitude de manger et de dormir parmi les pensionnaires et c’est grâce à cette expérience qu’il a réussi à reproduire avec autant de précision et de justesse leurs gestes et leurs regards. Machiko a fait ses débuts dans mon premier long métrage Moe No Suzaku, en interprétant le personnage de Michiru. Tout ce qui se passe dans la maison de retraite est extrêmement fidèle au scénario. Dès le moment où les personnages pénètrent dans la forêt nous avons dû affronter les Éléments : un violent orage a éclaté entraînant des chutes d’arbres. Cela m’a semblé évident d’intégrer ces incidents au récit. Je ne crois pas que La Forêt de Mogari soit particulièrement différent des mes films précédents, dans la mesure où je privilégie toujours un style réaliste. Grâce à un monteur français qui est intervenu à la fin de la post-production, nous avons réintroduit une part de fiction ».

Au coeur du film il y cette marche dans la forêt. Une fois terminée, on réalisera que cette progression était faite de plusieurs étapes distinctes, des stations d’un chemin qui mène à l’abandon et à la sérénité. Mais en suivant le temps tel que le mesure Naomi Kawase, on ressent surtout une extraordinaire profusion de sensations : dans la forêt, tout être vivant prend une signification qu’il faut déchiffrer. C’est à ce moment que les deux personnages trouvent leur plénitude. Pour interpréter le vieillard, la cinéaste a fait appel à un non-professionnel. Pourtant le travail de Shigeki Uda est d’une complexité remarquable, réussissant à faire poindre sous les symptômes de la démence la profondeur des sentiments de cet amoureux inconsolable depuis trente-trois ans. Sa présence écrase parfois la silhouette gracile de Machiko Ono – qui, elle, est actrice de profession -, mais la scène qui les réunit la nuit, sous les arbres, après qu’un orage les a surpris, est l’un des plus beaux duos que l’on ait vu ces derniers temps. Dans les pas de ce couple, on se rend à l’évidence de l’animisme : chaque arbre, chaque ruisseau semble doué de pouvoirs et de traits qui vont bien au-delà de l’apparence physique. On croit avoir déjà remarqué ce trait chez d’autres cinéastes japonais, Kyioshi Kurosawa, par exemple. Mais là où l’auteur de Cure trouve dans la présence des morts et la vie des objets un motif de terreur, Naomi Kawase voit un monde accueillant où les vivants ont leur place. (le monde.fr)

Peu de longs métrages réussissent comme La Forêt de Mogari à dépasser le cadre même du cinéma pour toucher au mysticisme panthéiste. La Nature japonaise est littéralement magnifiée par la caméra tranquille de Naomi Kawase, sanctifiée par une photographie d’une beauté inouïe et un soin méticuleux apporté à l’environnement sonore. La fugue mélancolique des deux personnages principaux est ainsi comme accompagnée d’un souffle divin. Le ruissellement d’un torrent, une clairière ombragée, un simple tronc d’arbre, le vent, un feu de bois. Shigeki et Machiko font corps avec la forêt, libèrent en elle les douleurs enfouies. Scène sublime du réconfort de la jeune femme par le vieil homme comprenant subitement le passé traumatique de celle-ci. Douceur du regard de la cinéaste qui évite tous pathos et explications inutiles et lacrymales. Avec La Forêt de Mogari, la réalisatrice de Shara signe peut-être son plus beau film, en tout cas son plus abouti aussi bien sur le plan de l’écriture que de la mise en scène. Un chef d’œuvre d’une sensibilité absolue, lent crescendo vers une libération apaisante qui clôt la trilogie entamée par Moe No Suzaku. (filmdeculte.com)

On ne soulignera jamais assez l’incroyable travail sonore élaboré par Kawase et son ingénieur du son David Vranken. Ayant reconstruit en post-production quasiment tous l’environnement sonore du film (dialogue et ambiance), ils ont fait de la forêt un lieu hors de temps et de l’espace, une sorte de purgatoire pour ces deux êtres. Les gouttes de pluie tombant sur les feuilles d’arbres, le vent, les sons produits par la faune (en particulier par les insectes), tout est mis en oeuvre pour plonger les deux personnages dans un ailleurs. Livrés à eux mêmes dans une forêt au rôle exutoire, Machiko et Shigeki peuvent ainsi faire un retour sur eux-mêmes, faire le deuil de leurs proches et de ce passé atrophiant. Le vieil homme que l’on retrouvera à la fin du film recroquevillé comme un foetus contre la tombe de sa femme pourra ainsi « renaître ». (cinema.jeuxactu.com)

La Forêt de Mogari a été présenté en Compétition au 60e Festival de Cannes, où il a décroché le Grand Prix. Naomi Kawase avait déjà été primée à Cannes par la Caméra d’Or pour Moe No Suzaku (1997). La réalisatrice est une habituée du festival puisque, même s’il est reparti bredouille, Shara faisait lui aussi partie de la sélection officielle en 2003.


Présentation du film et animation du débat avec le public : Martin de Kerimel

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