Jeudi 25 Mai 2006 à 20h45 – 4ième Festival
Cinéma Mercury – 16 place Garibaldi – Nice
Film de Marco Bechis – Argentine – 2000 – 1h38 – vostf
1978, dictature militaire en Argentine. Maria est arrêtée pour ses activités militantes contre la junte. Elle retrouve, en tortionnaire, un ancien co-locataire qui éprouvait des sentiments amoureux pour elle.
« Pour son deuxième long métrage, Marco Bechis dénonce sans ambiguïté les horreurs de ce régime tout en montrant aussi la complexité de l’engagement et de la résistance. » (Marina Foxley)
Sur le web
Connu pour être un réalisateur engagé, Marco Bechis montre sa position sur le problème en Amazonie et prend le parti de dénoncer la déforestation. Victime de la dictature en Argentine, la majorité de ses films s’attardent sur les conséquences d’un régime totalitaire sur les familles (Garage Olimpo et Figli-hijos). De plus, suite à la sortie du film, l’organisation partenaire, Survival International et le réalisateur, ont mis en place un fonds spécial au profit des Guarani-Kaiowá. L’ensemble des fonds collectés permettra à la communauté de défendre ses droits, de se réapproprier ses terres ancestrales pour pouvoir les cultiver.
Né à Santiago du Chili le 24 octobre 1955 d’une mère chilienne et d’un père italien, Marco Bechis a grandi à Sao Paulo et à Buenos Aires. En 1977, il est expulsé d’Argentine pour des motifs politiques et s’installe à Milan. Il se partagera par la suite entre New York, Los Angeles et Paris.
Avant de se tourner vers le cinéma, il fait des études d’économie à l’université Bocconi de Milan, puis est instituteur en Argentine, photographe sur appareil Polaroid à Paris et vidéaste à New York.
En 1981, il intègre l’école de cinéma d’Albedo de Milan. En 1982, il est l’auteur, en collaboration avec Amnesty International, d’une installation vidéo intitulée Desaparecidos, dove sono? autour d’un camp de contentration. Cette oeuvre lui inspirera par la suite Garage Olimpo (1999) . En 1985, il écrit un scénario, Chip, tiré des nouvelles de J.L. Borges (1899-1986). Il en discute avec l’écrivain et s’attelle à la préparation du film, mais ce dernier décède l’année suivante et le projet est interrompu.
De 1983 à 1986, il travaille au sein du Studio Pontaccio de Milan, où il réalise et produit des courts métrages expérimentaux pour la RAI. En 1984, il tourne en vidéo Absent qui remporte le prix du festival de Salsomaggiore. En 1985, il est consultant vidéo sur Ginger et Fred de Federico Fellini.
En 1987, il signe pour la RAI Storie Metropolitane , série de courts métrages tournés dans sept villes du monde. En 1991, il réalise son premier long métrage, Alambrado (1991) sélectionné au festival de Locarno. De 1994 à 1996, il tourne en Inde un documentaire, Luca’s Film , autour de son ami Luca Pizzorno, scupteur, artiste et photographe qui est décédé la même année. Le film est également sélectionné au festival de Locarno.
En 1995, il écrit le scénario de Il Carniere, qui s’attache à la guerre de Bosnie. Le film décroche le Premio Amidei du meilleur scénario italien de l’année.
Il signe en 1999 son deuxième long métrage, Garage Olimpo (1999) : sélectionné au 52ème festival de Cannes, le film évoque un camp de concentration pendant la dictature militaire en Argentine.
Dans Figli-Hijos , son troisième film, il retrace le parcours des enfants de personnes disparues pendant la dictature argentine. Le film a été sélectionné à la Mostra de Venise en 2001. Les films de Marco Bechis ont remporté 14 prix internationaux. En 2004, le réalisateur crée Karta Film et commence la préparation de La terre des hommes rouges . Il s’agit de son premier film comme producteur.
» Le « garage olimpo », c’est là, juste dans un sous-sol de la ville. Lorsqu’on y est amené, on ne verra que les murs de sa cellule, et encore. Tous les détenus y passeront une grande partie de leur temps les yeux bandés. Par un témoignage avant tout sonore, Marco Bechis nous plonge, à travers son héroïne, dans ce passé noir de l’Argentine avec un réalisme déroutant. De son vécu, comme tous ceux de sa génération tombés dans les filets de la dictature, restent les sons : bruissement strident des portes, rebond de la balle de ping-pong des hommes de la dictature qui font passer le temps, et la radio…
Volume poussé à fond, son écho retentit dans les couloir du garage. Couvrir les cris, certainement. Car les souffrances des prisonniers ne sont pas portées crûment au regard du spectateur qui est malgré tout propulsé dans l’horreur vécu par près de 30 000 « desaparecidos ». Témoin d’une vie qui, là haut, suit son cours, la radio résonne de manière insolente entre les murs macabres de la prison comme une intruse dans ce qui n’a plus rien de vivant ni d’humain. Comme un lien rompu entre ces deux mondes, on transite du sous-sol à la surface par le son d’une chanson en vogue qui filtre dehors par les canalisations et résonne sourdement dans la rue. Un écho dont on ne saurait situer l’origine, une réalité bien présente mais inaccessible. Une dictature qui sévit, en silence, ou presque, dans un murmure, imparable. La vie au dehors, elle, est suspendue. Elle continue malgré tout, rythmée par les disparitions et l’insupportable silence qui les entoure. Police indolente et condescendante, Église souvent complice, les familles à la recherche de leur disparu se retrouvent rapidement confrontées à l’impuissance.
Garage Olimpo, film culte devenu incontournable en Argentine, se veut à la frontière avec le documentaire. Il a, à sa sortie en 1999, fait l’effet d’une bombe : incommodante pour certains, appréhension pour d’autres chez qui la peur était toujours présente. Indispensable au travail de mémoire, il constitue un précieux témoignage pour les familles des victimes, la société argentine dans son ensemble et les futures générations. » (univers-cites.fr)
Filmographie:
1991 Alambrado
1996 Luca’s Film
1999 Garage Olimpo
2001 Figli-Hijos
2008 La terre des hommes rouges
Présentation du film et animation du débat avec le public : Jac Forton d’Amnesty International.
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