Historias Minimas



Vendredi 02 mai 2003 à 20h45

Cinéma Mercury – 16 place Garibaldi – Nice

Film de Carlos Sorin – Argentine – 2003 – 1h34 – vostf

A des milliers de kilomètres du sud de Buenos Aires, trois personnages voyagent le long des routes désertes de la Patagonie du Sud.Don Justo, retraité de 80 ans et ancien propriétaire d’une droguerie dirigée par son fils, s’enfuit de son domicile pour échapper à son emprise. Il part retrouver son chien disparu qu’un ami prétend avoir aperçu à San Julian… Roberto, un représentant de commerce d’une quarantaine d’années, accomplit le même périple à bord de sa vieille voiture, emportant avec lui une charge bien encombrante : un gâteau à la crème, cadeau d’anniversaire destiné au fils d’une jeune veuve qu’il convoite… Le même jour, Maria Flores, 25 ans, se retrouve avec sa petite fille sur cette même route. Cette jeune femme est arrivée gagnante pour participer à la finale d’un jeu télévisé. Chacun voyage de son côté, mais ces histoires et illusions vont s’entrecroiser.

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Historias minimas marque le retour de Carlos Sorin au cinéma après treize d’absence. Très affecté par l’échec de son deuxième film, Eternas sonrisas de New Jersey (1989), le cinéaste a préféré se consacrer durant cette période à la réalisation de films publicitaires. Celui-ci s’explique : « C’est un domaine qui m’offrait des moyens à la fois économiques et techniques, mais ne me laissait pas le temps de me consacrer à autre chose. Pour moi, c’était en quelque sorte une cage dorée.« 

Pour la mise en scène de ses personnages, Carlos Sorin a été influencé par Une histoire vraie de David Lynch et par Où est la maison de mon ami? d’Abbas Kiarostami.

Le titre Historias minimas se réfère au nom de la caméra Aaton Minima. Carlos Sorin explique : « C’est une caméra qui a été développée par son constructeur afin de s’adapter à ce type de cinéma plutôt artisanal. « 

Carlos Sorin a tenu à ce que son film conserve un caractère documentaire. C’est dans ce même souci de réalisme que le réalisateur a fait appel à des acteurs non professionnels. Celui-ci confie : « Visuellement, je souhaitais que l’image saute un peu, comme dans certains documentaires, et c’est pourquoi j’ai utilisé le Steadycam (…) En fait, c’est la situation qui a conditionné la mise en scène, en aucun cas la caméra.« 

La plupart des interprètes provenait du nord de l’Argentine. Seul le vieil homme est originaire de Montevideo, la capitale de l’Uruguay.

«L’histoire d’un robot ménager échangé contre une trousse de maquillage. D’un gâteau chocolaté en forme de ballon de football, transformé en tortue verdâtre. Et d’un chien, conscient du crime et du châtiment. Le robot, c’est Maria qui risque de le gagner, puisque la voilà finaliste d’un jeu télé minable. Le ballon de foot-tortue, Roberto veut l’offrir à l’enfant d’une jeune veuve dont il est tombé amoureux. Le chien, surnommé « Sale Gueule », c’est celui du vieux Don Justo, disparu trois ans auparavant. Pas disparu, en fait. « Sale Gueule » était parti, tout simplement, déçu par le manque d’honneur de son maître. Grâce à un voisin, Don Justo vient de retrouver sa trace…
Voilà donc que Maria la timide, Roberto l’amoureux et Don Justo le vieil homme se mettent en route, chacun de leur côté, pour San Julian, à 300 kilomètres du village. Leurs routes se croisent, par moments. On est en Patagonie, à des heures et des heures de Buenos Aires. Immuables, les paysages semblent sortis d’un western barbouillé d’ocre ou d’un road-movie fatigué. Entre deux stations-service qui servent de fast-food, il n’y a que la route. On l’emprunte, en voiture ou en bus, pour tenter de s’échapper, mais on finit toujours par la reprendre en sens inverse. Cette route, c’est un cul-de-sac. Impossible de ne pas se fracasser contre elle.
 C’est un petit film magnifique, constamment proche des personnages, qui les accompagne dans leurs espoirs, leurs doutes, leurs résignations. On n’est pas très loin du néoréalisme d’autrefois. Pas celui de Rossellini, sombre et mystique, mais de Vittorio De Sica, plus humain et chaleureux. Tous ces êtres sont banals, mais lumineux. Il ne leur arrive presque rien, mais le regard que pose Carlos Sorin sur ce presque rien est empli de tendresse et de complicité rigolote. Une hésitation sur un prénom (faut-il écrire René ou Renée sur le gâteau d’anniversaire ?) provoque des scènes de comédie délicieuses et légères. Et le simple plan où le réalisateur montre, pour la première fois, le chien moraliste donne le frisson. Le vieil homme regarde « Sale Gueule » comme si sa vie en dépendait, comme s’il attendait un pardon qui tarde à venir.
Ni les bons, ni les grands sentiments ne font peur à Carlos Sorin. Il en use mais n’en abuse jamais, avec un naturel désarmant. Exactement comme il dirige ses comédiens, tous non professionnels (sauf un, Javier Lombardo, qui joue Roberto) et tous époustouflants. Le seul mensonge du film, en fait, c’est son titre : elles ne sont pas minuscules, ces histoires. A chaque instant, au contraire, elles font affleurer l’essentiel » (telerama.fr)


Présentation du film et animation du débat avec le public : Philippe Serve.

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