Im Juli



Vendredi 02 octobre 2009 à 20h30

Cinéma Mercury – 16 place Garibaldi – Nice

Film de Fatih Akin – Allemagne – 2000 – 1h41 – vostf

PRESENTÉ DANS LE CADRE DE LA SEMAINE DE CINEMA ALLEMAND DU MERCURY.

Deuxième long métrage du cinéaste allemand d’origine turque, futur réalisateur des très acclamés Head On et De l’autre côté.
Excellente comédie, inédite à Nice.

Daniel Bannier est le prototype de l’enseignant célibataire, range, timide et candide qui s’est trop voue a son travail. Un jour, Julie, une belle marchande de bijoux, jette son dévolu sur le jeune homme. Elle lui fait croire que sa nouvelle bague lui permettra de rencontrer un amour place sous le signe du soleil et elle compte se présenter elle-même comme cette envoyée du destin. Daniel guette ainsi une apparition feminine marquée par le sceau solaire. Au grand désespoir de Julie, une autre jeune femme, Melek, répond à ce critère.

Notre critique

Par Hans Günther Pflaum (Goethe-Institut)

Im Juli raconte comme la plupart des road-movies, un voyage éducatif, sauf qu’il ne s’agit pas de l’éducation comme la donnent les écoles. Daniel, le professeur, apprend enfin à connaître la vie en dehors de sa salle de classe : dans des lieux et des situations dans lesquels il ne peut pas se reposer sur l’autorité que lui confère sa situation de prof. Dès le début du film, l’éclipse visiblement artificielle réalisée à l’aide du diaphragme de la caméra montre clairement que l’auteur et réalisateur Fatih Akin n’a pas l’intention de vouloir décrire l’évolution que connaîtra son héros, en recourant à des procédés réalistes.

Du début à la fin, Im Juli est un pur film de genre. Un symbole solaire accompagne le film comme un fil rouge. Daniel ne cherche pas la connaissance, lais il court un bonheur dont il supposait jusqu’alors à peine l’existence. Le réalisateur lui-même a trouvé un peu suspecte cette façon d’aborder les choses :« Beaucoup de gens vont dire : mais qu’est-ce qu’Akin nous a fabriqué là comme bêtise, quelle platitude débile, des personnages purement artificiels, etc. Tout ce que je peux leur répondre, c’est que le soleil m’appartient tout comme le drame, le rire tout comme les larmes et ce qui est turc, tout comme ce qui est allemand. Il s’agit là d’un film d’amour, et je ne le ferai avec rien d’autre qu’avec amour. »

Fatih Akin a mis en scène son deuxième long métrage de façon bien plus décontractée et anodine que son premier film ; comparé à Kurz und Schmerzlos, Im Juli est à classer dans la catégorie poids-légers. Le réalisateur, né en 1973 à Hambourg de parents turcs, ne voulait pas se laisser ranger définitivement dans un tiroir : « Im Juli était la chose la plus logique que je pouvais faire après Kurz und Schmerzlos car ce film est exactement le contraire de mon premier long-métrage : un film d’amour riche en couleur, dans lequel personne ne meurt, avec deux héros allemands, joués par des stars. Dans Kurz und Schmerzlos, il était question de réalité, dans Im Juli, c’est l’illusion. Je ne veux pas qu’on me range dans un tiroir, je veux le cross-over, sortir de mon petit coin et devenir un réalisateur qui fait recette. J’essaie de montrer autant de facettes que possible. »

La caméra semble être tombée amoureuse de trois actrices à la fois, et ne veut jamais se mettre au service du film dans son ensemble, mais seulement de chaque prise de vue. Quand il s’agit de produire des effets, Akin les met en scène sans la moindre hésitation et sans crainte que le spectateur qui connaît ses films puisse avoir un sentiment de déjà vu. Quand Daniel fume un joint avec Juli, sa nouvelle conquête, tous deux se retrouvent soudain planant à un mètre du sol ; plus tard, une voiture passera à côté de la Lune, comme jadis chez Méliès, sauf qu’après lui, de nombreux autres réalisateurs ont régulièrement eu recours à cette image du décollage et de l’apesanteur, y compris le jeune cinéaste allemand Thorsten Schmidt dans Schnee in der neujahrsnacht. La consommation de drogue ne doit pas non plus être vue ici de façon réaliste, mais comme un élément de genre qui va chercher ses origines jusque dans des films comme Easy Rider. « Je ne crois pas, dit le réalisateur, que je glorifie par là les drogues, je donne une image de la vie. L’alcool et la violence sont aussi présentés tout à fait naturellement dans les films. Daniel, mon personnage principal, ne fait pas seulement un voyage en Turquie, il part aussi à la découverte de sa propre personnalité. Le LSD que Luna, sa deuxième rencontre de voyage, lui verse dans son Coca dans la seconde scène de drogue, produit chez Daniel un grand bond dans son voyage, dans son subconscient, c’est donc aussi un élément de dramaturgie. »


Présentation du film et animation du débat avec le public : Philippe Serve.

Merci de continuer à arriver suffisamment à l’avance pour être dans votre fauteuil à 20h30 précises.

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Entrée : 7,50 € (non adhérents), 5 € (adhérents CSF et toute personne bénéficiant d’une réduction au Mercury).

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