Samedi 25 mars 2006 à 16h30
Cinéma Mercury – 16 place Garibaldi – Nice
Film de Elia Suleiman – Palestine – 2002 – 1h32 – vostf
Es, un Palestinien vivant à Jérusalem, est amoureux d’une Palestinienne de Ramallah. L’homme est partagé entre son amour et la nécessité de s’occuper de son père, très fragile. En raison de la situation politique, la femme ne peut aller plus loin que le checkpoint situé entre les deux villes. Les rendez-vous du couple ont donc lieu dans un parking désert près du checkpoint.
En collaboration avec Amnesty International dans le cadre de ses journées cinéma.
Sur le web
» Elia Suleiman milite à sa façon, avec ses propres armes, qui sont l’humour, la drôlerie, la poésie et l’amour. « intervention divine », est un film superbe, truffé d’inventions, d’une drôlerie irrésistible. L’humour est noir et le rire qui en découle est souvent jaune. Scènes burlesques, comique de répétition, fréquente utilisation du hors-champ, quasi absence de dialogues, on pense irrésistiblement au cinéma de Jacques Tati ou de Buster Keaton. Suleiman s’intéresse plus à l’image qu’au son, préférant le côté contemplatif et sa puissance de suggestion. « Le silence m’intéresse particulièrement, explique Suleiman, cela devient pesant lorsque les personnages ne cessent de parler à l’écran, le temps consacré à écouter le texte est du temps perdu dans la contemplation et l’admiration de l’image. Puisqu’il s’agit de la composition des images, pourquoi ne pas se concentrer plus sur le tableau qui prend différentes formes dans l’espace.(…) Je suis très troublé, a
joute-t-il, lorsque je vais voir un film dans lequel les acteurs parlent sans fin et prêchent de façon purement linéaire, selon moi, c’est une attitude politique car on ne vous laisse pas prendre position par rapport à ce que vous voyez. On vous bombarde de paroles, c’est surtout très élitiste, on vous dit quoi penser et vous devez l’accepter, c’est un vrai supplice, vous payez pour voir le film, mais vous devez aussi écouter ce qu’on dit sans avoir le plaisir d’être réactif aux images. Par conséquent, pour moi, le silence permet de participer, mais également de partager du rêve. »
Intervention divine s’articule en deux parties. La première situe son action à Nazareth, la ville natale du réalisateur, où les habitants évoluent dans une douce folie ordinaire, taquineries de voisinage, violences quotidiennes. Dans la seconde, Elia Suleiman se met lui-même en scène pour incarner ce jeune homme, qui vient chaque jour retrouver sa fiancée à un check point de Jérusalem, et y observer le ballet incessant des voitures qui se présentent au poste de contrôle. Le réalisateur confie: » L’amour est effrayant car on ne peut pas l’enfermer pour le garder. Dans mon film, c’est précisément ce que j’ai voulu mettre en scène, deux personnes qui s’aiment à un check-point. D’où l’idée de transgression, la possibilité de passer de l’autre côté, et c’est exactement ce qui se passe dans mon film, on leur interdit de traverser physiquement la frontière, mais ils peuvent en rêver car à deux ils sont plus forts. Une fois de plus, l’amour est comme la poésie, c’est un espace poétique qu’on ne peut jamais identifier, désigner« .
Il ajoute: « Sur le plan narratif, je montre comment, pour survivre au désespoir d’une double perte (son père et la femme qu’il aime), mon personnage de cinéaste peut s’inventer une victoire fantasmatique: d’où l’humour au second degré. Je pense que les gens gênés par cette scène se sentent confrontés à un fantasme brut du réalisateur: ils auraient voulu que je garde mon sens de la mesure et de la litote. Je voulais aussi prouver que, dans un film d’auteur, pouvait figurer une scène d’action aussi réussie que dans le cinéma commercial! «
Elia Suleiman signe un film exceptionnel. Au-delà de l’aspect politique, militant, Intervention divine est un film drôle, inventif et poétique, parfaitement maîtrisé, tourné dans un style tout à fait original. A ne pas manquer! » (dvdclassik.com)
Le film a été sélectionné au Festival de Cannes 2002 et a remporté le Prix du jury.
Présentation du film et animation du débat avec le public : Amnesty International et CSF.
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