Kitchen stories



Vendredi 02 juillet 2004 à 20h45

Cinéma Mercury – 16 place Garibaldi – Nice

Film de Bent Hamer – Norvège – 2003 – 1h35 – vostf

Dans les années cinquante, durant le boom industriel de l’après-guerre, un groupe d’observateurs suédois du Home Research visite un village norvégien en vue d’étudier la routine des hommes célibataires dans leur cuisine. En aucun cas, les observateurs ne doivent parler à leurs hôtes. Il en résulte une fable pleine d’humour sur l’amitié et l’éternel désir humain d’échapper aux classifications.

Sur le web

Né en 1956 à Sandefjord, en Norvège, Bent Hamer a étudié le cinéma et la littérature à l’université de Stockholm et suivi les cours de l’école de cinéma de Stockholm. Créateur de sa propre société de production, BulBul Film, il passe à la réalisation en 1995 avec un premier long métrage intitulé Eggs, l’histoire de deux frères de 75 ans vivant ensemble et dont la tranquille existence va être perturbée par l’arrivée du fils de l’un d’eux.

Bent Hamer a eu l’idée du film en tombant sur une enquête ménagère publié dans un numéro du Foyer et nous, un magazine datant des années 50. Dans le chapitre « La mère au foyer a plusieurs tâches » se trouvait une étude suédoise portant sur les déplacements de la mère au foyer, dans sa cuisine et au cours de son travail ménager quotidien. Ce texte bref relatait l’analyse systématique effectuée par l’Institut de Recherches sur le Foyer ( I.R.F). En analysant sur une période donnée les trajets fréquemment utilisés par la mère au foyer, il était possible de planifier une organisation nouvelle et rationnelle de la cuisine. C’est autour de ce thème que le cinéaste a construit cette fiction.

Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, le travail de la mère au foyer commençait à être considéré comme un métier à part entière en Norvège. Des entreprises privées confiaient à des experts le soin de démontrer, études scientifiques à l’appui, que la cuisine était le lieu privilégié du ménage et qu’une cuisine bien organisée était la garantie d’un ménage en bonne santé. Des psychologues du comportement ont été mis à contribution afin d’observer le quotidien de la mère au foyer. Ces études ont eu pour effet l’avènement dans les années cinquante de la cuisine moderne, désormais déclarée d’intérêt public et commercial.

En réalisant Kitchen stories, Bent Hamer souhaitait montrer, avec humour, ce qui se produit quand on s’introduit dans la sphère privée de l’individu. Il voulait ainsi décrire et clarifier les mécanismes intra-humains en démontrant comment les parties les plus intimes de l’individu se révèlent lors d’un processus inévitable de socialisation. « Le film peut aussi être vu comme une critique à tendance positiviste avec des références aux reality show d’aujourd’hui » ajoute le réalisateur.

« Par son thème (le « fordisme » social), sa nationalité, son affiche (sur un fond orange criard, un bureaucrate, tout de gris vêtu, du veston aux chaussettes, surplombe une enfilade de caravanes vertes d’un goût douteux), les partis pris graphiques hurlés par ses photogrammes promotionnels (acteurs à tronches, formalisme kitsch et bouts de ficelle), Kitchen stories s’annonce a priori comme un film-programme, dont on connaît les ressorts, et dont on peut s’amuser à flairer les tenants et aboutissants. Un terrain connu, donc, qui de Tati au cinéma de Roy Andersson (On pense à Quelque chose est arrivé), en passant, pourquoi pas, par Brazil, s’apprête à nous nourrir de ses accents kafkaïens et savoureux. Une pointe de cynisme enneigée, une poignée de balourds grotesques donc touchants, de l’incongruité visuelle par petites touches, peu de dialogues… » (filmdeculte.com)

Kitchen stories a été présenté au Festival de Cannes 2003 dans le cadre de la Quinzaine des Réalisateurs.


Présentation du film et animation du débat avec le public : Philippe Serve.

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