La petite fille à la terre noire



Vendredi 29 mai 2009 à 20h30

Cinéma Mercury – 16 place Garibaldi – Nice

Film de Jeon Soo-Il- Corée du Sud – 2007 – 1h27 – vostf

Dans un village minier de la province de Kangwon, la petite Young-lim, neuf ans, vit avec son père et son frère. Elle aime chanter des comptines, danser devant la télévision et jouer avec son grand frère, un peu attardé.

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With the Girl of Black Soil (La petite fille à la terre noire) a été présenté à la Mostra de Venise 2007, dans la section Horizons.

Jeon Soo-II a créé sa société de production en 1995 afin de ne pas être totalement dépendant de l’industrie cinématographique coréenne et de pouvoir produire en partie ses propres films ainsi que les courts-métrages et les documentaires de ses étudiants. Enseignant la mise en scène à l’Université de Pusan, il ne tourne que deux mois par an, pendant ses vacances d’hiver.

Les producteurs Abderrahmane Sissako et Franck-Nicolas Chelle avouent avoir été séduits par le pari que leur a proposé le cinéaste. « Nous avons été touchés par le personnage de cette petite fille originaire d’une toute autre région du monde et porteuse d’un concentré d’humanité tour à tour empreinte de légèreté, de gravité, d’innocence et de détermination muette tel un passage aux forceps à l’âge adulte d’un jeune coeur d’enfant aux accents universalistes. »

Le tournage a eu lieu dans un bassin minier de Kangwon. Jeon Soo-II, qui voulait filmer une région sur le point de disparaître afin d’en conserver une trace, a élaboré le scénario du film lors de ses multiples trajets en voiture entre Pusan et les lieux de tournage: « La période d’écriture a duré six mois en tout. En fait, je construis mes histoires au cours des repérages et en m’appuyant sur mes entretiens avec les gens du cru. C’est ma façon de faire des films. C’est comme ça que je trouve l’inspiration. »

Les séquences dans la mine ayant été filmées à plus de 800 mètres de profondeur, le tournage s’est avéré difficile, notamment pour l’acteur Jo Yung-Jin qui joue le père de la jeune Young-lim: ce dernier « a dû suivre un entraînement spécial. Il a fallu recommencer plusieurs fois les prises à cause de l’humidité et de la poussière. Un jour, une explosion s’est même produite et, comme on n’y voyait plus rien, on a dû remonter« , raconte le réalisateur.

Le cinéaste a été marqué à la fois par la retenue et l’intensité du jeu de la jeune Yu Yun-Mi : « Il était capital pour moi de trouver une petite fille qui sache jouer et chanter comme une enfant ordinaire pendant ses moments de joie en famille. Mais je voulais surtout qu’elle soit capable d’intérioriser son jeu. J’ai trouvé en Yu Yun-mi une fillette très douée et très concentrée« , dira t-il.

Jeon Soo-II a choisi de filmer certains protagonistes du film selon une approche documentaire, notamment  » les anciens mineurs malades qui se retrouvent dans le café du village [et qui] viennent boire et manger du porc grillé pour enlever la poussière de leurs poumons. Le cinéaste avoue avoir pris plaisir à faire interagir des comédiens professionnels et des acteurs non professionnels « d’autant plus quand les ex-mineurs se sont mis à chanter comme à leur habitude. »

Le premier film de Jeon Soo-II intitulé L’Echo du vent en moi a été primé à Cannes dans la catégorie Un Certain Regard en 1997. Très attaché au cinéma européen, le cinéaste a pour modèles Michelangelo Antonioni, Robert Bresson et Andrei Tarkovski avec lequel il a travaillé lors de ses études à Paris. Il avoue avoir décidé d’être cinéaste au lycée, juste après avoir vu le plan marquant d’un film politique coréen « où un étudiant seul dans sa classe de cours hésite à rejoindre ses camarades qui protestent contre la dictature. (…) [L]’hésitation est une des choses qui m’intéressent le plus au cinéma. »

N’aimant pas utiliser les éléments qui donnent trop d’indications, comme les dialogues, le cinéaste a étouffé volontairement ceux des scènes de conflit entre le père et ses employeurs: « Ne pas tout entendre, ne pas tout voir, ça met le spectateur dans un état d’inquiétude. C’est pour ça que j’utilise la caméra à l’épaule aussi. Comme ça les plans vibrent. Ils ne sont pas fixes. Ça donne une vie à l’image. Et ça crée un sentiment d’incertitude qui renvoie à la quête d’identité des personnages« , commente t-il.


 Présentation du film et animation du débat avec le public : Hervé Goitschel.

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