Vendredi 05 septembre 2008 à 20h30
Cinéma Mercury – 16 place Garibaldi – Nice
Film de Jaime Rosales – Espagne – 2007 – 2h13 – vostf
Récits croisés de deux destins urbains :
Adela a décidé de commencer une nouvelle vie. Elle quitte sa petite ville de province pour s’installer à Madrid avec son bébé. Malgré les difficultés qu’implique un tel changement, elle trouve un travail et noue de nouvelles amitiés. C’est alors qu’un attentat terroriste brise sa vie. Antonia est propriétaire d’un petit supermarché à Madrid. Elle mène une vie tranquille, entourée de son compagnon et de ses trois filles. La paix familiale se brise lorsque sa fille ainée lui demande de l’argent pour s’acheter un appartement.
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Pour le réalisateur Jaime Rosales, La Soledad a commencé par une émotion: « Une émotion diffuse sur la vie, sur le monde qui nous entoure, sur les relations qui nous unissent les uns aux autres. Cette émotion est devenue un besoin de faire un film, de partager avec le spectateur des préoccupations. Une angoisse aussi. D’une certaine façon, la mort est au coeur de cette angoisse. Nous sommes à la fois destinés à souffrir et à surmonter la souffrance. Nous sommes à la fois durs et sensibles mais au bout du compte, notre dureté prend le pas sur notre sensibilité. Dans le film, la vie malmène les personnages, elle les montre dans des moments où ils sont forts et dans d’autres où ils sont vulnérables. Puis elle poursuit son chemin à travers le temps« .
Les relations humaines ont toujours été un sujet très intéressant pour le réalisateur: « L’étrange façon que nous avons de nous comporter les uns avec les autres me fascine. Nous plaisantons de sujets sérieux. Nous dissimulons nos intentions pour tromper l’autre et tout ce que nous obtenons, c’est une plus grande confusion encore. Ainsi, nous pouvons aller jusqu’à haïr la personne que nous aimons le plus au monde. Nous accordons beaucoup d’importance à l’argent. L’argent est au centre de la plupart de nos conversations et de nos actions. Je pense que nous sommes généralement guidés par de bonnes intentions mais que nous ne sommes pas toujours prêts à montrer ce que nous pensons ou ressentons réellement« .
Le réalisateur Jaime Rosales a souhaité pour son long métrage raconter non pas une mais deux histoires, de femmes: « Nous sommes habitués à ce que les films nous racontent une histoire. Ici, il s’agit de l’histoire de deux femmes : Antonia et Adela. Le film suit les événements qui leur arrivent. Les émotions qui découlent de ce qu’elles font ou cessent de faire et la façon dont tout cela rejaillit sur leur entourage est au coeur du film. Pourtant, de mon point de vue, faire un film ne se borne pas à raconter une histoire au moyen d’une certaine technologie. Sans y renoncer, le réalisateur a également la responsabilité de donner une plus grande ampleur à son travail. Faire du cinéma implique de chercher de nouvelles manières de percevoir les choses. De trouver de nouvelles façons de montrer et de connecter les images entre elles« .
Jaime Rosales a fait le choix de tourner 30% de La Soledad en polyvision, qui consiste à diviser l’écran (format scope) en deux parties égales: « Chaque partie correspond à un point de vue différent sur une même scène. Derrière ce procédé et les règles que nous lui avons appliquées il y a l’idée de créer un code dont la fonction est d’apporter une perception distincte à celle induite par un format classique. Le défi et la difficulté ont été d’obtenir une certaine distanciation et une rupture vis-à-vis de la lecture habituelle sans que cette rupture ne soit un frein à l’émotion« .
Sonia Almarcha, diplomée de l’Ecole Royale Supérieure d’Art Dramatique de Madrid et interprète d’Adela, parle avec beaucoup d’affection de son personnage: « Adela est une femme courageuse, déterminée, qui n’hésite pas à faire des choix radicaux pour changer sa vie. C’est une mère qui a grandi sans la sienne. Elle est solitaire, peu bavarde. C’est une femme que le silence n’effraye pas. Je comprends bien son enthousiasme pour la vie, son amour pour son fils, son assurance. C’est une femme qui ne se résigne pas et en cela on se ressemble. Si je vis mal une situation, j’essaye d’y remédier en cherchant des alternatives. Comme elle, j’essaye d’avancer coûte que coûte, même si dans ces circonstances, je ne sais pas si j’aurai sa force. Avant que les répétitions ne débutent , j’avais relevé quelques scènes qui me faisaient assez peur. Des scènes qui nécessitaient beaucoup de subtilité dans la façon de dire les choses. Où il fallait trouver le juste équilibre. N’en faire ni trop, ni pas assez. Depuis que le film est terminé, j’ai réalisé qu’indépendamment du résultat, je suis comblée par ce que j’ai vécu. Je crois avoir fait mon travail avec beaucoup d’amour et de dévouement. Personne ne pourra m’enlever ça« .
Petra Martinez, actrice espagnole de renom qui incarne Antonia, a été très émue à la lecture du scénario: « Je me suis pas mal interrogée sur moi-même. Les histoires qu’il raconte sont très crédibles. Ce sont des drames qui peuvent survenir dans la vraie vie. Le personnage d’Antonia est celui d’une personne ordinaire, quelqu’un que vous pourriez croiser dans votre rue. Je dirais qu’elle est tellement ordinaire qu’elle finit par nous sembler familière. Pour moi, elle représente l’archétype de la mère. Elle fait tout pour ses filles, souffre en silence, s’inquiète pour chacune d’elles et est toujours disponible. Je comprends très bien son amour pour ses enfants, un sentiment auquel je m’identifie clairement. L’originalité du film tient à la vision unique qu’a Jaime de la vie. Certains moments toucheront beaucoup le public mais parfois, il observera l’action avec plus de distance« .
La Soledad a remporté trois GOYA en 2008: MEILLEUR FILM – MEILLEUR REALISATEUR – MEILLEUR ESPOIR MASCULIN. La Soledad de Jaime Rosales a été présenté au Festival de Cannes en 2007 dans la catégorie « Un Certain Regard ».
Présentation du film et animation du débat avec le public : Philippe Serve.
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