Samedi 18 Janvier 2014 à 20h30
Cinéma Mercury – 16 place Garibaldi – Nice
Film de Joseph Morder – France – 1987 – 1h30
Deux cinéastes hors normes présents à Nice pour une journée exceptionnelle au Cinéma Mercury. Cinéma sans Frontières et Regard Indépendant vous invitent à rencontrer Gérard Courant et Joseph Morder, deux réalisateurs hors des sentiers battus et des circuits commerciaux deux perles rares dans le paysage cinématographique français.
18h: Le journal de Joseph M (59′), documentaire de Gérard Courant (un portrait facétieux de Joseph Morder. Une ode à l’amitié et à la complicité en esthétique) suivi du court-métrage L’arbre cinéma de Joseph Morder (9′)
20h30: L’ Arbre mort (90 minutes). L’un des 4 films de fiction de Joseph Morder, le plus beau melo tropical jamais tourné à Nice!
« Depuis trente ans, le cinéaste Joseph Morder réalise un journal filmé tourné en Super 8 mm à la manière d’écrivains qui tiennent un journal écrit. Il filme ses amis, sa famille, son quartier (Belleville), des personnages de rencontres, ses voyages (ici, à Bruxelles) et toutes sortes d’évènements petits et grands, publics et privés. Sa passion du cinéma est telle qu’il va jusqu’à provoquer des situations insolites ou organiser des réunions d’amis pour créer des images et les intégrer dans son Journal filmé. (Gérard Courant)
Quand un filmeur rencontre un autre filmeur, qu’est-ce qu’ils se racontent ? Des histoires de filmeurs. Mais pas seulement, ils se filment aussi. C’est ainsi que Gérard Courant compose avec Le journal de Joseph M en 1999 un bien beau portrait du cinéaste Joseph Morder. Il faut prendre ici le mot portrait au sens qu’il a en peinture, comme on dit « un portrait équestre » c’est à dire avec le bonhomme à cheval. Joseph Morder est donc saisi dans quelques situations bien choisies, se livrant à l’occupation qui lui est devenue une seconde nature : filmer. Pas ou plutôt peu d’éléments biographiques, juste l’essentiel comme d’apprendre que sa mère lui a offert pour ses 18 ans sa première caméra super 8. Le film est plutôt une tentative de saisir son essence, de pointer quelques traits de caractères, d’approcher une façon de vivre, de dresser la carte d’un univers personnel.
Joseph Morder filme tout, mais pas n’importe quoi…la caméra super 8 au bout du bras, il filme sa vie, son monde : Les défilés du 1er mai (des archives, dit-il), les fêtes chez des amis, les amis beaucoup et lui bien sûr puisque sa grande œuvre, c’est un journal filmé, commencé en 1967 et qui compte à la date du film de Courant une cinquantaine d’heures. Véritable journal intime, il n’en montre que 14, bloc de temps qui cherche à redéfinir le rapport du spectateur au film. Il ne s’agit plus d’assister à une histoire mais de s’immerger dans une fraction d’histoire…
…Gérard Courant, très certainement en phase avec cette façon de faire (Jeu sur la durée avec les Cinématons, principe des carnets filmés), propose un équivalent pour ce portrait d’une heure. Il compose son film comme un fragment supplémentaire du journal de Joseph Morder. Quelques jours (semaines ?) avec lui, entre rencontres, entretiens, pure saisie d’évènements (la séance à la Cinémathèque) et des scènes qui flirtent avec la fiction. Nous découvrons Morder avec Florence Michaud, Morder avec ses amis : Luc Moullet, Noël Godin, Mara et Nele Pigeon, Marcel Hanoun, Roland Lethem, Dominique Païni… C’est un film de bonne compagnie, plein d’humour et de fantaisie. On s’y sent très vite à l’aise, entre le dialogue des deux cabots, Morder et Moullet aboyant à quatre pattes sur le gazon, la cérémonie Morlock, la découverte de la jungle du jardin de Godin en Belgique, l’étrange rencontre avec le cinéaste de La fée sanguinaire (1968). Les étagères sont remplies de livres et de bobines de film, les caméras et projecteurs font entendre leur ronronnement familier. C’est le bonheur.
Cette décontraction de ton n’empêche pas la précision de la description de l’homme au travail. On voit donc Morder filmer, la caméra comme une extension organique de sa main (Cronenberg, quelqu’un ?), mais aussi monter, projeter, se confronter à la recherche d’une production, commenter ses propres images et réfléchir sur le cinéma qu’il pratique. Il a une belle phrase lors d’une discussion avec Moullet qui rappelle une sortie de Jean-Luc Godard. « Si je prends ma caméra, c’est que j’ai envie de te filmer ». Manière de dire l’importance de l’acte. Le journal de Joseph M est aussi une très sérieuse réflexion sur la nature du travail de cinéaste. Que filmer, pourquoi et comment ? Et toutes ces sortes de choses… Il atteint par là un objectif essentiel, donner envie de découvrir les films de Morder.
Une autre dimension ajoute, si besoin était, de l’intérêt au film. Le jeu entre portrait et autoportrait. Au bout d’une dizaine de minutes, un superbe plan est tout à fait explicite. Joseph Morder filme à travers sa fenêtre. Sur le côté, dans une belle lumière de film noir, il y a un miroir qui reflète le filmeur, filmé par Courant. L’axe de la super 8 de Morder est assez proche de l’axe de la vidéo de Courant. Caché derrière son objectif, le reflet est autant celui du portraituré que celui du portraitiste. A travers cet homme dont le rapport intime au cinéma et au geste cinématographique est si proche, Gérard Courant fait son propre portrait, partage les mêmes réflexions et reprend ses figures de style favorite : les Cinématons consacrés à Morder, la projection de ses films, le couple, la rue de l’enfance. A de nombreuses reprises, il passe de l’image vidéo à l’image super 8, celle que l’on voit Morder filmer. Jeux d’emboîtement. Jeux entre réel et fiction quand Morder et Françoise Michaud semblent jouer à la sortie d’une séance de cinéma. Jeux des regards qui se superposent, ne font plus qu’un des deux frères en cinéma.
Moments entre amis, discussions allongés dans un parc, séances de cinéma, rencontres insolites, Douglas Sirk, soleil de mai, enfants, rêve de jungle dans un jardin, voyage en Belgique, femme admirée, grand champ s’étendant à l’horizon, François Truffaut avait professé que « Les films sont plus harmonieux que la vie ». Gérard Courant, avec Le journal de Joseph M, par une sélection habile de morceaux de temps puisés dans la vie de son modèle, montre une vie aussi harmonieuse qu’un film. (Vincent Jourdan de Regard Indépendant pour Inisfree, 5 février 2011)
L’ARBRE MORT
Peu après la fin de la seconde guerre mondiale, dans un bateau reliant la France à l’Amérique du Sud, Laura rencontre Jaime. Arrivés à destination, les deux personnages se séparent par accident. Laura cherche son amant, Ricardo et Jaime se prépare à épouser Sofia, sa fiancée. Par un soir d’orage et de coup d’Etat, le destin entre dans la vie de Laura et de Jaime, grâce à un arbre mort…
Notre critique
Par Josiane Scoleri
Avec L’arbre mort, nous sommes transportés dans la Côte d’Azur mythique, telle qu’elle restera à jamais gravée dans la mémoire de tous les cinéphiles, entre Belle Epoque et films de Hitchcock. Nous sommes en même temps dans les mélodrames hollywoodiens de la grande époque, chez Douglas Sirk ou Vicente Minelli, Couples flamboyants, belles dames énigmatiques et si élégantes, Décorum un rien guindé des belles demeures où évoluent comme dans un aquarium des familles distinguées et délicatement décadentes… Tous les lieux du film ont cette aura de « luxe, calme et volupté » qui rima longtemps avec French Riviera. Et pourtant le film a été tourné en super 8, comme on imaginerait un rejeton inattendu de l’Arte Povera au cinéma.
Joseph Morder se plait à jouer avec les codes et à déjouer l’attente du spectateur. D’abord, par la non- linéarité du récit, et là nous sommes dans l’anti-Hollywood par excellence. Nous ne savons pas toujours si nous sommes dans le récit au présent ou dans celui de la mémoire ; Ensuite par un remarquable travail sur le son, la voix off et les dialogues, souvent en décalage. La voix off se superpose volontiers aux dialogues et les rend inaudibles ou presque. Et tout est dans ce « presque ». qui renforce l’atmosphère de chaque scène en frustrant le spectateur qui espère un instant, par un regain d’attention, combler les lacunes ou les ellipses grâce aux échanges entre les personnages. Sans oublier l’intermède musical quelques part au milieu du film. Joseph Morder aime les voix de femmes et les chansons d’amour qui finissent mal dans les cabarets enfumés.
Mais peut être L’arbre mort est-il avant tout un film sur la couleur et la lumière. Là encore, nous sommes sur la Côte d’Azur élue de tous les peintes du début du siècle : Matisse, Bonnard ou Dufy pour citer d’entrée de jeu les grands coloristes. Certains plans sont d’ailleurs directement inspirés de ces tableaux qui ont fait de la lumière leur véritable matière (cf. la lecture de la lettre derrière les persiennes ou les scènes sur la Promenade des Anglais). Et très naturellement, avec cette sensibilité d’un homme qui a grandi dans le grand Sud, Joseph Morder joue avec subtilité des contrastes entre l’ombre et la lumière et va jusqu’à créer des ambiances de pénombres intimistes tournées à contre-jour (nous sommes très loin d’ Hollywood dans la forme et pourtant si près de l’esprit du mélodrame déployant tous ses artifices pour que la pellicule vibre du magnétisme qui traverse les couples seuls au monde, entièrement absorbés d’eux-mêmes). Laura presque toujours en blanc, Jaime en noir dans les bleus de la mer et du ciel. Le film offre une palette réduite qui revient comme un leitmotiv et contribue fortement à l’unité formelle du récit. Les plans fixes se succèdent rapidement, les clins d’oeil au cinéma aussi. Le super 8, de par ses contraintes propres, accentue le côté livre d’images ou faux film d’amateur. Et le puzzle prend forme peu à peu sous nos yeux. Et la Côte d’Azur devient le lieu de toutes les escales comme de la destination finale, quelque part en Amérique latine, dans une fluidité sans faille.
Des retrouvailles inespérées
C’est là que le rouge va entrer en scène. Rouge de la passion amoureuse bien sûr, (d’ailleurs la jeune fiancée délaissée porte une robe bleu un peu éteint à pois blanc) mais aussi – et de manière plus surprenante – rouge de l’ardeur révolutionnaire. Cette trame tardive vient ajouter une dimension totalement inattendue à ce qui était jusqu’ici la belle histoire stylisée d’un coup de foudre. La narration acquiert une profondeur soudaine et introduit pour la première fois des personnages autres, qui n’appartiennent pas au cénacle. D’abord l’ami en rupture de ban qui s’est retiré du monde et qui porte d’ailleurs un pull rouge – c’est la première fois que cette couleur apparait à l’écran – puis les domestiques qui sont les premiers à connaître la nouvelle du coup d’Etat et à l’annoncer aux maîtres. Le réel qui avait été si minutieusement tenu à l’écart fait violemment irruption avec le texte du communiqué de presse diffusé à la radio. A la fois grotesque et sinistre, il pourrait parfaitement être celui de Pinochet ou de Videla au moment du putsch, dans leur obsession de l’ordre et de la morale catholique. Tout d’un coup le film bascule et s’accélère, L’espace d’un instant nous ne savons pas à quelle bifurcation, à quel retournement nous allons avoir droit. Mais nous pouvons faire confiance à Morder. Il tient bon la barre et veille au grain. Bien vite nous retrouvons nos deux amants qui courent éperdus, elle en rouge, lui en noir. Des retrouvailles oh combien romantiques, certes mais s’agit-il d’une fuite, sont-ils en danger ? Des coups de feu retentissent, Nous sommes au cimetière, la mort rôde.L’arbre mort prend des faux airs de film à suspens sur toile de fond politique, qui l’eut cru? La maestria du réalisateur est tangible dans cette rupture de rythme aussi soudaine que fugace, car très vite tout s’apaise. Le mélodrame reprend tous ses droits. Les amants se sont retrouvés pour ne plus se quitter. La voie de l’amour est libre. Et pour boucler la boucle, la scène finale est le contre-point parfait de la si belle scène dans la chambre aux volets clos : à une lettre d’amour conjugal raisonnable et prévisible lue dans un intérieur douillet protégé d’une trop forte lumière et d’une trop grande chaleur répond une lettre de rupture plutôt froide lue dans la grisaille d’un square parisien.
Sous ces airs modestes, L’arbre mort se révèle être une grande et subtile leçon de cinéma.
Sur le web
Ce n’est qu’à 13 ans, après une enfance en Amérique latine, que Joseph Morder arrive à Paris (il est né le 5 octobre 1949 à Port of Spain, Trinidad et Tobago) et à 18 ans, après avoir reçu en cadeau une caméra Super-8, qu’il découvre le cinéma comme praticien. Il n’a pas cessé de tourner depuis, en variant (tout de même) les formats, utilisant tout autant sa caméra originelle que le 16 mm ou, récemment, le téléphone portable.
Alain Cavalier, avec qui il cultive bien des points communs, au point d’avoir établi avec lui une correspondance (Lettre filmée de Joseph Morder à Alain Cavalier, 2005), a intitulé une de ses dernières œuvres Le Filmeur.
L’appellation va comme un gant à Morder : il appartient à cette petite tribu de filmeurs impénitents, Gérard Coutant, Boris Lehman, sans oublier les lointains Américains Stan Brakhage ou Ernie Gehr, pour lesquels la vie et la captation de la vie se confondent, qui tournent sans discontinuer et font de leur quotidien le sujet de leur œuvre – un journal intime en images. Mais Morder ne se contente pas d’être un diariste, il sait également avoir recours à la fiction et aux acteurs professionnels en fonction de son inspiration.
Combien sa filmographie contient-elle de titres ? Selon les estimations, entre 80 et 800 – il est sans doute le seul à pouvoir répondre -, de durée variable, entre 3 et 90 minutes, dont il est souvent à la fois le réalisateur, le scénariste, le chef-opérateur, le monteur, le preneur de son et l’acteur. Bien peu, une poignée, ont été vus dans des conditions d’exploitation « normale ». La plupart d’entre eux sont demeurés à usage interne, plusieurs courts ont concouru dans les festivals français les plus importants, Clermont-Ferrand, Pantin, où sa réputation est solide et sa production bien accueillie.
C’est en 1987, après vingt années de pratique, que son long métrage L’Arbre mort bénéficie d’une sortie en salle, sortie certes confidentielle mais qui lui donne une audience un peu plus large que celle des amateurs du cinéma underground.
L’année suivante, c’est Mémoires d’un juif tropical qui entre à son tour en distribution. Exercice autobiographique, comme l’annonce le titre, auquel participe Françoise Michaud, encore sa complice aujourd’hui. Ce n’est que dix-huit ans plus tard, en 2006, que sortira El cantor. Entre temps, Morder aura signé, outre ses carnets intimes, de nombreux courts métrages, dont La Plage (1998, avec Hélène Lapiower) et La Gare de… (2000), comptent parmi les réussites en mineur.
El cantor est plus ambitieux. Pour la première fois, Morder fait appel à des comédiens reconnus, Lou Castel, Luis Rego, Alexandra Stewart, auxquels il ajoute sa bande d’amis fidèles, Françoise Michaud, Rosette, Patrick Zocco. Et l’argument n’est plus prétexte à exercice formel, mais traite de la transmission des traditions et de la mémoire, à travers l’histoire de ce petit-fils d’un célèbre chanteur de synagogue qui revient en France visiter sa famille et apprend, de son père, pourquoi on ne lui a pas appris à chanter et à continuer la tradition.
Sous le beau titre de son long métrage suivant (son dernier à ce jour), J’aimerais partager le printemps avec quelqu’un (2008), se cache la réponse à une commande, celle du Festival Pocket Films, réservé aux œuvres réalisées avec un téléphone mobile – procédé neuf à l’époque, qui avait déjà donné naissance, en 2006, à deux films de qualité, Nocturnes pour le roi de Rome (Jean-Charles Fitoussi) et God is in my pocket (Arnault Labaronne).
Le style de Morder s’inscrit naturellement dans cette pratique du cinéma à la première personne. J’aimerais partager… présente le journal de l’auteur entre février et mai 2007, ses rencontres, ses dérives, ses divagations au sens propre entre ville et campagne, façon pour lui habituelle d’habiter pleinement l’écran.
« Selon la position que le spectateur occupe, selon son acceptation ou son refus de la subjectivité ainsi proposée, le film peut être saisi comme une expérience empathique passionnante ou comme un déballage intime duquel rien n’émerge. En tout cas, il ne laisse pas indifférent, comme tout le cinéma de son auteur. » (Lucien Logette pour Universciné.com)
Pour L’arbre mort, au départ Joseph Morder voulait tourner en studio en 16mm avec une esthétique proche de celle des photos de plateau des studios hollywoodiens. La 2eme chaîne allemande donne de l’argent pour tourner en Super 8 en extérieur Le film est tourné à Nice. Chaque plan se veut un hommage à un cinéaste, un peintre ou un musicien. Ainsi, lorsque Laura lit une lettre dans sa chambre d’hôtel, c’est un hommage à Matisse qui vivait à Nice. Le thé sur le balcon avec la tante Pilar est un hommage au Gigi de Minnelli.
L’arbre mort est le plus atypique de son auteur : pour une fois, Morder n’y apparaît pratiquement pas, et il ne s’agit pas là d’une nouvelle page de son journal. Encore que, à la limite, on pourrait soutenir que c’est une reconstitution du journal d’autres, à plusieurs voix. Mais, il faut le préciser, le journal morderien, s’il a l’attrait d’une nouveauté relative, affronte un écueil inhérent à son principe, celui de la répétition, répétition interne et aussi d’un film à l’autre. L’Arbre mort est donc, très probablement, le seul film de Morder à avoir une individualité indiscutable, et cela parce qu’il s’agit d’un mélo, genre moribond que Morder revivifie de la façon la plus surprenante qui soit, comme on va le voir.
L’Arbre mort possède bien la plupart des caractéristiques du genre : il se situe dans un milieu de convention, très aisé et suranné, celui de la haute société de l’Amérique latine vers 1950, laquelle prend fréquemment le bateau pour l’Europe ou depuis l’Europe…Il y a un grand bal mondain, sur fond de coup d’Etat. Chacun des deux amants est en cours de rupture avec un mari ou une fiancée. Au débarquement, ils se perdent dans la foule. Le coup de foudre se concrétise au cimetière, sous l’orage, qui succède aux balles du putsch… L’héroïne court après son ami révolutionnaire, mystérieusement disparu. L’ensemble, avec partition musicale continue, peut évoquer les grands mélos de l’Amérique latine, ne serait-ce que par sa complète ignorance des masses populaires et par son regard très évasif sur les événements politiques…
« …Le film a été tourné en Super 8, et son style imite celui du cinéma d’amateur, où la durée des plans est brimée par la faible autonomie du ressort. Je dis bien qu’il l’imite, car Morder, qui a tourné quelques plans assez longs (la chanson, la course sur la jetée) disposait d’un matériel moderne, qui ne le contraignait nullement à ce genre de performance. Les plans sont si brefs, et les héros si immobiles que, malgré l’usage constant d’une caméra, on dirait un roman-photo, lequel est d’ailleurs l’ultime refuge du mélo contemporain. ..Morder réintroduit les stigmates du documentaire dans un genre fictif hyperconventionnel, l’expérimentation fauchée (parodie du film d’amateur, du montage de diapos) au lieu du professionnalisme qui a toujours marqué le mélo, genre très commercial ici voué a l’underground. » (Luc Moullet pour les Cahiers du cinéma)
Présentation du film et animation du débat avec le public : Josiane Scoleri, Vincent Jourdan, Joseph Morder et Gérard Courant.
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