L’étrangleur



Samedi 23 janvier 2016 à 20h30

Cinéma Mercury – 16 place Garibaldi – Nice

Film de Paul Vecchiali  – France – 1972 – 1h33

Emile est un jeune homme marqué par un terrible traumatisme: plus jeune, il assiste à un meurtre par strangulation sur une jeune femme en larmes avec une écharpe blanche. Aujourd’hui trentenaire, Emile reproduit ce meurtre sans se rendre compte de l’horreur de son acte et compte cinq victimes à son actif. L’inspecteur Simon Dancrey suit la piste du meurtrier et se fait passer pour un journaliste auprès d’Émile afin de le prendre au piège.

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L’étrangleur est le deuxième film de Paul Vecchiali, qu’il réalise quatre ans après Les Ruses du Diable (1965).

Paul Vecchiali propose dans son autobiographie, et plus particulièrement dans le tome 5 intitulé les aléas de la sieste, un texte qui corrobore l’état d’esprit dans lequel il se trouvait lors de la préparation de ce film. En voici un extrait : « Pelotonné dans le fauteuil, je laissais vaquer mon imaginaire qui, entre deux siestes abruptes, affinait les personnages, leur rapport, cimenté la structure. Le soir qui suivi ma dernière dérive, je sus que le film était prêt. Il persisterait en travers de ma route, exigeant et létal.« 

Paul Vecchiali a toujours considéré qu’il lui était primordial de réaliser L’Etrangleur. Non pas uniquement parce que son sujet l’intéressait, mais aussi parce que le film est nourri de choses étranges et étrangères à lui et qu’en réalité, le réalisateur est passionné par l’inconnu.

…Le pari dans L’Étrangleur était donc de rendre la dimension poétique d’un acte meurtrier, de refuser le sordide et la complaisance qui rassurent toujours le spectateur dans sa représentation du mal. Ici, Émile (interprété par le troublant Jacques Perrin), impressionné par une strangulation à laquelle il a assisté lorsqu’il était enfant, reproduit à l’envi cet acte. Mais pas sur n’importe qui.  Le jeune homme choisit en effet ses victimes parmi les femmes esseulées et mélancoliques qu’il accompagne dans leur dernier souffle, tel un ange de la mort. Et là où Paul Vecchiali réussit un pari plutôt inouï, c’est lorsqu’il vide le propos de toute sordidité pour faire de son film un étrange chant funèbre…Évidemment, en voyant les meurtres perpétrés par l’étrangleur, il est difficile de ne pas penser aux nombreux films d’Alfred Hitchcock (La Corde, L’Inconnu du Nord-Express, Frenzy) où la strangulation était toujours investie d’une forte symbolique sexuelle, traduisant généralement une impuissance qui, hypothèse confortée par le fait que le premier échec criminel survienne avec une prostituée, est peut-être le mal qui ronge Émile…Entre la réalité et les fantasmes que l’on plaque sur celle-ci par refus d’une médiocrité qui semble continuellement trahir les espoirs de chacun, L’Étrangleur existe quelque part entre amoralité et conscience du conformisme, réussissant le pari totalement fou de transformer la laideur en œuvre d’art.(Critikat.com)


Présentation du film et animation du débat avec le public : Josiane Scoleri, Bruno Precioso et Vincent Jourdan

Merci de continuer à arriver suffisamment à l’avance pour être dans votre fauteuil à 20h30 précises.

N’oubliez pas la règle d’or de CSF aux débats :
La parole est à vous !

Entrée : 7,50 € (non adhérents), 5 € (adhérents CSF et toute personne bénéficiant d’une réduction au Mercury).

Adhésion : 20 €. Donne droit au tarif réduit à toutes les manifestations de CSF, ainsi qu’à toutes les séances du Mercury (hors CSF) et à l’accès (gratuit) au CinémAtelier.
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