L’Iceberg



Dimanche 30 juin 2006 à 20h45

Cinéma Mercury – 16 place Garibaldi – Nice

Un film de Dominique Abel, Fiona Gordon, Bruno Romy – Belgique – 2005 – 1h24

Fiona est manager de fast-food dans une grise banlieue. Elle habite un petit pavillon banal avec son mari, Julien, et ses deux enfants. Tout va désespérément bien pour elle. Jusqu’au jour où elle se retrouve enfermée toute une nuit dans la chambre froide du fast-food. Ce choc va faire naître chez Fiona un irrésistible désir de glace, de neige… Un beau matin, elle quitte mari, enfants et travail. Elle veut voir un iceberg pour de vrai. Et pour ce faire, elle met le cap vers le grand Nord, accompagnée d’un vaillant marin sourd et muet…

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L’Iceberg est le fruit de la collaboration entre Dominique Abel, Fiona Gordon et Bruno Romy à la fois auteurs et réalisateurs du long-métrage. Leur rencontre s’est déroulée lors d’une tournée théâtrale en Normandie au début des années 90. Depuis, ils collaborent régulièrement sur des projets théâtraux et cinématographiques.

L’Iceberg est la première production de la société Courage mon Amour Films créée par Fiona Gordon et Dominique Abel, mais des financements complémentaires ont été nécessaires. La région de Basse-Normandie ainsi que la Belgique comptent parmi les producteurs du film, dont le coût total s’élève à 750 000 euros.

Dominique Abel, Fiona Gordon et Bruno Romy, à la fois scénaristes, réalisateurs et interprètes ont mis quatre ans pour écrire L’Iceberg. Ils s’expriment sur le propos du film :  » L’Iceberg parle de notre héroïsme dérisoire, notre prétention naïve, notre besoin fondamental d’amour, de surpassement et du cortège d’échecs, de ratages, de désarrois temporaires qui égratignent notre optimisme sans jamais en venir à bout.« 

 » Comédie sur l’évasion et la poursuite désespérée du bonheur, L’Iceberg louche tout à la fois du côté de l’absurde, du burlesque à la Buster Keaton et de la tendresse pour des personnages bancals.

Du cinéma belge, deux tendances lourdes se dégagent: d’un côté, le cinéma social et réaliste des frères Dardenne, de l’autre, l’humour noir d’un Poelvoorde époque C’est arrivé près de chez vous et Les convoyeurs attendent. Au pays du bouffon du roi Noël Godin, alias l’Entarteur, on sait ne pas se prendre au sérieux. Les trois réalisateurs de L’Iceberg ont érigé cet état de fait comme un principe, principe qui guide leur premier long-métrage, ponctué par un ton burlesque du début à la fin.

À la vision de la bande-annonce et de sa déferlante de gags, beaucoup basés sur le comique de geste et de situation, on s’attendait à n’être qu’un éclat de rire tout au long du film. Mais en fait, L’Iceberg tire plus du côté de la poésie burlesque que de la franche rigolade. Véritables clowns amoureux de Chaplin et de Keaton, Fiona Gordon et Dominique Abel s’en donnent à cœur joie dans la contorsion des corps et les situations loufoques: Fiona, en pleine nuit, fait tomber brutalement Julien du lit et se met à prendre des pauses d’iceberg, cachée sous le drap, comme un fantôme endormi. Julien, au radar le matin, se lève en faisant signe à Fiona de ne pas se réveiller, ne se rendant pas compte de son absence (elle gèle dans la chambre froide cette nuit-là…), et vient machinalement enfiler son immense slip en guise de tricot de corps, et son tricot de corps en grande culotte. Fiona, prise d’une violente crise de larmes, se réfugie dans son lit, et l’on voit seulement, en gros plan, ses pieds secoués de sanglots dépasser de la couette. Fiona s’embarque à l’arrière d’un camion, et dans le compartiment obscur, on voit juste ses yeux clignoter, puis une kyrielle d’autres paires d’yeux, qui sont en fait des clandestins africains.

De même, le scénario basé sur l’enchaînement de situations, laissant de côté la psychologisation des personnages (très peu de dialogues, jeu très physique et extraverti), participe du même univers « d’à côté » de L’Iceberg. Le talent de cette bande d’acteurs, qui ont monté des pièces ensemble (jouées au festival d’Avignon) et plusieurs courts métrages, servis par leurs physiques atypiques dont ils savent jouer, contribue à rendre le film drolatique et sympathique. Les trucs et astuces – pas de grands effets spéciaux ici! – pour les scènes de mer et le côté studio fabriqué dans un garage accentuent l’aspect décalé d’un film qui a décidément décidé de ne pas se prendre au sérieux. » (critikat.com)

Comme le budget de L’Iceberg était peu élevé, l’équipe technique à quelques astuces pour les effets speciaux. Elle a utilisé un rétroprojecteur avec des ventilateurs et des sceaux d’eau pour faire les embruns … Même pour le studio, ils ont du improviser en aménageant un garage en studio.

L’Iceberg est découpé en plans séquences fixes. Une technique qui représente des difficultés quand le plan n’est pas réussi de bout en bout. Au final, il a fallu 12 semaines à l’équipe du film pour tourner 150 plans.

Le tournage de L’Iceberg a duré six semaines durant lesquelles l’équipe du film est, entre autres, passé par le port de Barfleur, un des derniers ports à l’échouage en activité en France, et par Gatteville-Le-Phare.

L’Iceberg a été présenté en première mondiale au festival de San Sebastian et dans plusieurs festivals dans le monde. Le long métrage a entre autres remporté le prix du Meilleur film au festival du film de Zagreb, à celui de Bogota et de Kiev.


Présentation du film et animation du débat avec le public : Josiane Scoleri.

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La parole est à vous !

Entrée : 7,50 € (non adhérents), 5 € (adhérents CSF et toute personne bénéficiant d’une réduction au Mercury).

Adhésion : 20 €. Donne droit au tarif réduit à toutes les manifestations de CSF, ainsi qu’à toutes les séances du Mercury (hors CSF) et à l’accès (gratuit) au CinémAtelier.
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