Vendredi 05 mai 2006 à 20h45
Cinéma Mercury – 16 place Garibaldi – Nice
Film de Kenji Mizoguchi – Japon – 1954 – 2h04 – vostf
Au Moyen-Age, une famille est dispersée et martyrisée pour avoir défendu les paysans contre un ordre inique du gouverneur.
Sur le web
L’Intendant Sanshô est un des films produits par une personnalité majeure du cinéma japonais, Masaichi Nagata. Producteur de Mizoguchi dès les années 30 au sein de sa société Daiichi, il sera notamment directeur des studios de Kyoto en 1936. Six ans plus tard, il est à la tête de la « Société cinématographique du Grand Japon », bientôt connue sous le nom de DAIEI, qui regroupe plusieurs sociétés. C’est la DAIEI qui produit Rashomon de Akira Kurosawa, mais également des films populaires comme la série des Zatoichi. Mêlé à des affaires de corruption, Nagata règnera néanmoins sur la DAIEI jusqu’à la faillite de la firme en 1971.
» Entre Contes de la lune vague après la pluie en 1953 et Une Femme dont on parle en 1954, Mizoguchi réalise l’une de ses plus belles œuvres cinématographiques, L’Intendant Sansho, un classique de l’âge d’or des studios de cinéma japonais de cette époque, à la même période que les plus belles réussites de réalisateurs tels que Akira Kurosawa, Yasujiro Ozu ou encore Mikio Naruse, qui de leurs cotés, réalisent à cadence régulière et enchainent les succès cinématographiques. Avec L’Intendant Sansho, Mizoguchi Kenji transporte le spectateur à une époque particulière, le Japon du Xième siècle, où l’on suit la tragique histoire d’une famille déchue, dont les enfants serons réduits en esclavage et la mère en tant que courtisane forcée. En effet, Mizoguchi nous montre qu’à cette époque, les paysans japonais étaient pour la plupart vendus et exploités comme des esclaves, enfermés dans des camps de fortune, soumis à des conditions de travail effrénés, même pour les plus jeunes, où la notion de dignité humaine avait complètement disparue, encore plus flagrant lorsque l’on apprend que ceux qui tentaient de s’échapper du camp étaient tous simplement marqués, un fer brulant sur le front, pour montrer à tous, ce que l’on risquait à s’y tenter. C’est ainsi que Zuchio et Anju, les deux enfants ayant été séparés de leur mère par des brigands, marchands d’esclaves, se retrouvent être victime de L’Intendant Sansho et de son enclos à esclaves pendant plus de 10 ans d’humiliations, même si une lueur d’espoir brûle toujours dans le coeur d’Anju, contrairement à son frère Zuchio. » (kurosawa-cinema.com)
A la sortie du film, les critiques se sont montrés très élogieux. Pierre Marcabru écrivait ainsi dans Combat : « Poème barbare, et pourtant d’une délicatesse triomphante, film dur et brutal, et pourtant d’une étonnante douceur dans sa dureté et sa brutalité, L’Intendant sansho ouvre sans cesse des perspectives mystérieuses, que la perfection de ses images, le raffinement de leur composition, et la franchise de leurs traits, accusent encore plus franchement. » De son côté, Jean Douchet affirmait dans Arts : « Du mélodrame. Mais tout est dans la manière. celle de Mizoguchi est inimitable. Presque insaisissable aussi, tant son art du récit est d’une concision, d’une simplicité et d’un raffinement extrêmes. Tout ici est décanté (…) Dépouillées de toute contingence, les apparences retrouvent alors leur beauté première«
Le Directeur de la photographie de L’Intendant Sanshô est Kazuo Miyagawa. Ce chef-opérateur, né à Kyoto en 1908 et décédé en 1999, travailla avec les plus grands cinéastes japonais, de Mizoguchi (huit longs métrages, dont Les Contes de la lune vague après la pluie à Yasujiro Ozu (Herbes flottantes) en passant par Akira Kurosawa (Rashomon) et Kon Ichikawa (Le Pavillon d’or).
La musique de L’Intendant Sanshô est signée du grand compositeur Fumio Hayasaka, fidèle collaborateur de Mizoguchi (il composa la musique de sept autres de ses films, dont Les Amants crucifiés) mais aussi de Akira Kurosawa : on lui doit la musique de huit longs-métrages du réalisateur japonais, parmi lesquels Rashomon et Les Sept samouraïs.
Présenté à la Mostra de Venise en 1954, L’Intendant Sanshô y a décroché le Lion d’argent, une récompense que Mizoguchi avait obtenue un an plus tôt pour Les Contes de la lune vague après la pluie. En 1952, La Vie d’Oharu, femme galante avait reçu à Venise une « récompense internationale« .
Présentation du film et animation du débat avec le public : Philippe Serve.
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