Mon voisin Totoro



Dimanche 08 décembre 2002 à 14h30

Cinéma Mercury – 16 place Garibaldi – Nice

Animation de Hayao Miyazaki – Japon – 2002 – 1h27 – vostf

Deux petites filles viennent s’installer avec leur père dans une grande maison à la campagne afin de se rapprocher de l’hôpital ou séjourne leur mère. Elles vont découvrir l’existence de créatures merveilleuses, mais très discrètes, les totoros. Le totoro est une créature rare et fascinante, un esprit de la forêt. Il se nourrit de glands et de noix. Il dort le jour, mais les nuits de pleine lune, il aime jouer avec des ocarinas magiques. Il peut voler et est invisible aux yeux des humains. Il existe trois totoros : O totoro (gros), chu totoro (moyen) et chili totoro (petit).

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De l’aveu même d’Hayao Miyazaki, Mon voisin Totoro est en partie inspiré de l’enfance de son réalisateur. Celui-ci ne pouvait s’empêcher d’imaginer des monstres ou des êtres fantasmagoriques dans la maison où il passa les premières années de sa vie. Mei et Satsuki, les deux petites filles héroïnes du film, et les Totoros ne sont pas loin.

Comme dans la majorité de ses films, Hayao Miyazaki a inclus un message écologique dans Mon voisin Totoro. Ici, les humains, et plus particulièrement les enfants, vivent en harmonie avec les Totoros au milieu d’un décor campagnard idyllique. L’équilibre nature-civilisation est respecté, alors qu’il est menacé voir détruit dans d’autres oeuvres du maître de l’animation japonais tels Nausicaä de la vallée du vent ou Princesse Mononoké.

Mon Voisin Totoro constitue la troisième collaboration d’Hayao Miyazaki avec le musicien Joe Hisaishi, après Nausicaä de la vallée du vent et Laputa, le château dans le ciel. Ce dernier deviendra au fil du temps le compositeur attitré des oeuvres du sensaï (maître) de l’animation japonaise, avec des partitions marquantes telles que celles de Princesse Mononoké et du Voyage de Chihiro.

Deuxième film d’Hayao Miyazaki à être réalisé pour le studio Ghibli fondé en 1984 par Isao Takahata et Miyazaki lui-même, Mon voisin Totoro devient un succès emblématique du studio, au point que son personnage principal, le Totoro, prête depuis sa figure atypique au logo bleu du studio, qui apparaît devant chaque dessin animé estampillé Ghibli.

«…Mon voisin Totoro aborde les thèmes et combats chers au cinéaste, à commencer par la sauvegarde et la toute-puissance de la Nature. Jamais soumise à la moindre menace, rendue à sa souveraineté tranquille, celle-ci apparaît comme un cocon protecteur où l’enfance peut s’épanouir – une vision d’autant plus idyllique qu’elle s’inscrit dans le passé et les souvenirs du cinéaste. Le dessin soigné et gracieux, le trait tout en simplicité mais néanmoins inventif de l’animateur japonais, contribuent à magnifier une végétation splendide et une faune plus ou moins fantastique, afin de rendre appréciable le « message » qui sous-tend l’ensemble. Et pour rendre d’autant plus authentique cette immersion dans la Nature et ce pur éveil à l’émerveillement, Miyazaki privilégie une approche sensitive pleine de tact, faisant appel à la fois à nos yeux, à notre ouïe (subtil travail sur le son) et à d’autres sensations perdues (toucher, goût). Puisant tout autant dans les croyances ancestrales locales (la chat-bus bakeneko, variante de la réincarnation) que dans des références culturelles plus occidentales (la descente de Meï dans le terrier de Totoro rappelle Alice au pays des merveilles), Miyazaki atteint à l’universel et propose quelques idées visuelles propres à marquer durablement l’imaginaire enfantin ; en résultent quelques pépites, telle cette scène fantastique et quasi-muette à un arrêt de bus, ou encore ce rêve éveillé où les trois Totoro font pousser une forêt entière en une danse mystique et nocturne, en un hilarant ballet de parapluies – incontestable sommet poétique du film. Si les adultes pourront lui préférer les œuvres plus ambitieuses et plus noires de son auteur (type Le château ambulant), si la tendresse rieuse de Totoro n’a pas la puissance du souffle épique et désespéré d’un Nausicaä, ceux qui ont conservé leur âme de gosse reconnaitront ici une œuvre d’une grande qualité, atteignant à l’excellence avec la modestie des sages. Quant aux petits n’enfants, difficile d’imaginer spectacle plus pur et plus (discrètement) sophistiqué à leur mettre sous les yeux.» (avoir-alire.com)

«Ceux qui jadis criaient haro sur les dessins animés japonais (de Goldorak à Dragon Ball Z) pour cause de violence et/ou de pauvreté artistique étaient à côté de la plaque. Car s’il existe légion de sous-produits, les cinéastes d’animation nippons comptent parmi les meilleurs au monde. En voici un parfait exemple avec Mon voisin Totoro (1988), chef-d’œuvre du genre réalisé par Hayao Miyazaki, écologiste militant dont les productions raffinées tiennent au Japon la dragée haute à leurs concurrents américains.

Loin de l’anthropomorphisme criard et du moralisme hypocrite des studios Disney et consorts, Miyazaki fait surgir l’onirisme dans un contexte absolument réaliste, similaire à celui de nombreux films japonais récents qui célèbrent la vie à la campagne : un père et ses deux fillettes emménagent dans une vieille maison, pendant que la mère malade est à l’hôpital. La découverte de la nature par les enfants va immédiatement déboucher sur un univers fantastique : dans la forêt proche de la maison, la petite Meï découvre, entre les racines d’un arbre géant, des animaux chimériques, les Totoros, hybrides de chat et de chouette qui vont veiller sur son destin… Une métaphore simple de la vitalité magique du monde naturel, avec lequel les Japonais, fidèles à leurs traditions animistes, conservent des liens profonds.

Les enfants vont entrer de plain-pied dans ce vert paradis de leur imaginaire enfantin, s’y perdre, s’y retrouver, grâce à ces bêtes surnaturelles, sortes de peluches géantes à la mode shintoïste. Bref, un film gentiment initiatique et on ne peut plus harmonieux, aux antipodes des obsessions violentes et désespérées du cinéma japonais pour adultes. Sur le plan plastique, le travail des studios Ghibli de Miyazaki est proprement impressionnant. Il s’appuie sur une observation précise et détaillée de la réalité, exprimée dans un style ligne claire, qui reste en même temps fidèle au graphisme typique des mangas. » (lesinrocks.com)


Présentation du film et animation du débat avec le public : Philippe Serve.

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