Nouvelle Cuisine



Vendredi 07 avril 2006 à 20h45

Cinéma Mercury – 16 place Garibaldi – Nice

Film de Fruit Chan – Hong-Kong – 2005 – 1h31 – vostf – interdit aux moins de 16 ans

Ching Lee, une ancienne star approchant la quarantaine, est décidée à retrouver sa beauté d’antan pour reconquérir son infidèle mari. Elle s’adresse alors à Mei, une cuisinière charismatique qui a pour spécialité les jiaozi, raviolis à la vapeur typiques de la cuisine chinoise. Vendus à prix d’or, les jiaozi de Mei, à l’étrange éclat rosâtre, sont réputés pour leurs vertus rajeunissantes. Ching, prête à tout pour retrouver sa jeunesse, ne se soucie guère de connaître les ingrédients de la recette secrète de Mei. Quitte à en payer le prix fort plus tard…

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Nouvelle cuisine est adapté d’une nouvelle de Lilian Lee. La romancière n’est pas étrangère au monde du cinéma puisqu’elle est notamment l’auteur du roman qui inspira le film de Chen Kaige, Adieu ma concubine.

Nouvelle cuisine était à l’origine un des trois courts métrages réunis dans le film 3 extrêmes . Aux côtés d’autres pointures du cinéma asiatique comme Park Chan-wook ou Takashi Miike, Fruit Chan tourna ainsi une version courte alors qu’il trouvait le scénario inadapté à ce format. Il décida d’en faire un long-métrage, en accord avec le producteur Peter Chan: « Il fallait développer ce qui méritait d’être développait, explique le producteur. Et c’est comme ça que nous en sommes arrivés à faire Nouvelle Cuisine dans sa version d’une heure et demie« . Le personnage de Mei (Bai Ling) s’est vu ainsi nettement étoffé.

Nouvelle cuisine marque un tournant dans la carrière de son réalisateur Fruit Chan. Réputé pour ses films indépendants traitants de sujets politiques ou sociaux (et notamment de la rétrocession de Hong Kong), le réalisateur change de registre et s’attaque au drame fantastique. Pour cela il fait appel au Peter Chan et à sa société de production Applause Pictures, faisant de Nouvelle Cuisine son premier film de studio.

«  Le réalisateur, fer de lance du cinéma indépendant hongkongais (avec Wong Kar-wai) s’était plutôt fait connaître pour ses chroniques vives du maelström urbain (par exemple, le réussi Made in HK). Des films dans l’air du temps qui savaient mettre le doigt sur les dysfonctionnements de l’ex-colonie britannique, et ses mutations à l’approche de la rétrocession.
Nouvelle cuisine, sous ses dehors de film fantastique, perpétue les obsessions du cinéaste et se veut avant tout une analyse du mal-être contemporain. Derrière une surface lisse et policée, la haute société chinoise y dévoile ses névroses et ses perversions, addictions plus ou moins déclarées à diverses substances régénératrices. Ainsi Ching, ancienne star du petit écran, tendance soap, voit son mari lui échapper et les rides s’accumuler. Une misère affective dont elle compte bien se sortir avec, comme unique objectif perceptible, un idéal du type « jeune et jolie« . Tout un programme, dénonçant volontiers le jeunisme ambiant, visiblement aussi propagé en Chine qu’il peut l’être en Europe. Miriam Yeung, dans un défilé de tenue à faire pâlir d’envie la Maggie Cheung d’ In the mood for love, s’amuse ainsi à casser son image d’actrice comique avec ce rôle de femme déterminée et artificielle.
Pour sa première incursion dans le fantastique, Fruit Chan distille une angoisse viscérale qui n’a pas besoin d’images choc pour marquer le spectateur. Même s’il s’adonne parfois à quelques effets de style lourdement signifiants, le cinéaste livre une mise en scène alerte et ludique, jouant volontiers sur le hors-champ (la cuisine et ses bruits de hachoir) et le pouvoir de suggestion du cinéma. Le malaise est bien présent, diffus, et trouve sa parfaite expression dans la photographie froide de Christopher Doyle. Un certain sens de la subtilité qui permet de contrebalancer l’extravagance des personnages (dont une Bai Ling débordante de pouffiasserie). 
Cette version longue a le mérite de développer certains aspects laissés dans l’ombre dans le court métrage. Cela concerne notamment le personnage du mari (Tony Leung), qui gagne clairement en épaisseur et fait ici office de véritable prédateur aux pulsions libidineuses et aux secrets inavoués au moins aussi lourds que ceux de sa femme. De quoi compléter ce tableau d’une société corrompue et pourrie de l’intérieur. Délicieusement glauque.  » (avoir-alire.com)

Lors des 24e Hong Kong awards, Nouvelle cuisine fut distingué à trois reprises : Bai Ling remporta la prix de la Meilleure actrice, Christopher Doyle celui de la Meilleure photographie, enfin, Lilian Lee reçue le prix du Meilleur scénario.

Nouvelle cuisine a été selectionné en compétition au Festival de Gérardmer en 2006, ainsi qu’au Festival de Berlin au sein de la sélection « Panorama« .


Présentation du film et animation du débat avec le public : Philippe Serve.

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