Vendredi 14 Décembre 2018 à 20h30
Cinéma Mercury – 16 place Garibaldi – Nice
Film de Mani Haghighi, Iran, 2018, 1h47, vostf
Un mystérieux serial killer s’attaque aux cinéastes les plus adulés de Téhéran. Hasan Kasmai, un réalisateur iranien, est étrangement épargné. Censuré depuis des mois, lâché par son actrice fétiche, il est aussi la cible des réseaux sociaux. Vexé, au bord de la crise de nerfs, il veut comprendre à tout prix pourquoi le tueur ne s’en prend pas à lui.. et cherche, par tous les moyens, à attirer son attention.
Avertissement : des scènes, des propos ou des images peuvent heurter la sensibilité des spectateurs.
Notre critique
Par Martin de Kerimel
Celles et ceux d’entre vous qui fréquentent les séances de Cinéma sans Frontières depuis le plus longtemps s’en souviennent peut-être : fin 2010, notre association, émue d’une condamnation à une peine d’emprisonnement du cinéaste iranien Jafar Panahi, s’était élevée contre une décision jugée inique. Plus tôt cette année-là, le réalisateur devait rejoindre le Festival de Cannes comme membre du jury, mais il n’avait pas été autorisé à quitter son pays pour répondre à l’invitation. Les choses restent complexes en 2018 : retenu en compétition officielle, il n’a pas eu l’occasion de venir présenter son dernier film, Trois visages. Il est bon de rappeler que, même si rien n’est parfait en France, nous avons au moins la chance d’avoir accès au cinéma de tous les pays…
Cette introduction est en fait une modeste invitation à dépasser nos idées préconçues. Pourquoi ? Parce que les quelques longs-métrages qui nous parviennent de Téhéran n’ont pas tous été tournés de manière clandestine, au prix de risques très importants pour la carrière et la vie de leurs équipes. Ce n’est pas le cas de Pig, par exemple. Vous connaissez peut-être Mani Haghighi, son scénariste et réalisateur : nous avions programmé son film précédent, Valley of stars, pour lancer notre festival « Couleurs » de 2017. Quand on l’interroge sur d’éventuelles difficultés sur ce nouveau projet, il dit avoir dû batailler pour imposer son titre, mais ne parle pas de véritables problèmes.
Pourtant, il témoigne d’une certaine audace : son scénario tourne autour d’un cinéaste puni par le régime et s’appuie sur l’idée qu’un serial killer chercherait à assassiner tous ceux qui, en Iran, font œuvre de cinéma. Les auteurs ont-ils du souci à se faire ? Pas sûr, car le criminel semble cibler indifféremment les « faiseurs » de blockbusters et les artistes indépendants. Et sa logique n’en est peut-être pas une, dans la mesure où il paraît éviter de s’en prendre à Hasan Kasmai, qui, lui, craint que cette tolérance puisse nuire à sa réputation d’homme intègre. Vous l’aurez compris : le film s’apparente plutôt à une bouffonnerie. Vous fera-telle rire ? Réfléchir ? Les deux ? Réponse après la projection : nous sommes plutôt impatients de connaître votre avis. Comme d’habitude, notre débat vous permettra de l’exprimer… si vous le souhaitez.
Une autre clé pour comprendre Pig : Mani Haghighi l’a conçu alors qu’il enseignait dans un atelier de réalisation, à Prague. « J’ai lu une information sur un réalisateur iranien pratiquement inconnu qui venait de mourir, raconte-t-il. Tout le monde disait du bien de lui. Je songeais que, de son vivant, personne ne se souciait de son travail. En Iran, la mort permet à des artistes médiocres d’acquérir une reconnaissance ! Simultanément, un journaliste français m’a alors appelé pour me demander mon avis sur les réalisateurs frappés d’interdiction par la censure. Les premières scènes de Pig ont surgi à mes yeux ! Un réalisateur interdit est abandonné par le public et s’efforce d’échapper à cette disgrâce en mourant. Il m’a en fait semblé qu’on pouvait tirer quelque chose de drôle et de sombre à la fois de ce point de départ. » Vous jugerez…
Certains disent que, ces derniers temps, la France est de plus en plus une terre d’accueil favorable au cinéma de genre. Vrai ou pas, on se dit que ce drôle de film s’apparente aussi à cette vaste sous-classification du septième art : il peut être perçu comme une sorte de thriller « sous acide » ou un horror movie à tendance burlesque. Malmenés par les réseaux sociaux, ses étranges personnages apparaissent à leur place dans notre monde, mais, ponctuellement, en totale décalage avec la réalité. On dirait presque qu’ils perdent la tête, si nous n’avions pas peur d’être trop explicites. Constat d’évidence : cet OVNI est très libre dans son expression et risque de surprendre quiconque attend d’un film iranien qu’il soit policé et/ou sans véritable imagination…
« Je considère les plateaux de tournage comme des parcs d’attraction, des lieux conçus pour s’amuser le plus possible, souligne d’ailleurs Mani Haghighi. Lorsque j’enseigne la réalisation, j’expédie les aspects techniques aussi vite que je le peux. Je consacre l’essentiel du temps disponible à la nécessité d’avoir un esprit joueur et de l’humour pour faire de bons films. » Caprice de débutant ? Sûrement pas, car le cinéaste en est aujourd’hui à son huitième long-métrage ! Sa façon de détourner le regard d’un cinéma d’auteur plus classique ne lui vaudra sûrement pas que des amis, mais qu’importe ! Pour l’heure, sa facétieuse irrévérence paraît un bon remède contre l’obscurantisme.
Sur le web
Mani Haghighi est issu d’une famille qui occupe une place importante dans le cinéma iranien. Son grand-père, Ebrahim Golestan, est l’un des plus grands producteurs et réalisateurs de l’époque d’avant la Révolution. Il fait d’ailleurs ses débuts au cinéma sous sa direction à l’âge de 4 ans dans Les Mystères du trésor de la vallée fantôme. Son père, Nemat Haghighi, est quant à lui un chef opérateur très renommé.
Mani Haghighi (né en 1969 à Téhéran) a étudié la philosophie à l’Université McGill. Son premier long métrage, Abadan (2003), a été présenté en première mondiale au Tribeca Film Festival. Men at work (Berlinale, Forum 2006) a remporté le prix du meilleur scénario aux Asian Film Awards en 2007. Puis a suivi Canaan (2008), basé sur une nouvelle d’Alice Munro et Modest Reception (Berlinale, Forum 2012) qui a remporté le prix Free Spirit Award au Festival de Varsovie et de nombreux prix internationaux. Après A Dragon Arrives ! (Valley of Stars)(Berlinale, Compétition 2016), Mani Haghighi a réalisé 50 Kilos of Sour Cherries (2017), une comédie romantique qui figure parmi les dix films les plus populaires du cinéma iranien. Pig (Berlinale, Compétition 2018) est son septième long-métrage.
Mani Haghighi a eu l’idée de Pig alors qu’il apprenait la mort d’un réalisateur iranien pratiquement inconnu et dont tout le monde disait pourtant du bien : « Je songeais que de son vivant, personne ne se souciait de lui et de son travail, et combien en Iran en particulier la mort permet à des artistes médiocres d’acquérir une reconnaissance. Au même moment, un journaliste français m’a appelé pour me demander mon avis sur les réalisateurs frappés d’interdiction par la censure en Iran. En essayant de répondre, les premières scènes de Pig ont surgi à mes yeux : un réalisateur censuré est abandonné par le public, il décide de mourir pour échapper à cette disgrâce mais la mort se refuse à lui, il doit alors feindre son propre assassinat pour être aimé à nouveau. Il m’a semblé qu’on pouvait tirer quelque chose de drôle et sombre à la fois de ce point de départ, et sur cette base j’ai rédigé le scénario en quelques mois.«
Pig est un titre extrêmement provocant en Iran, au point que l’organisme de censure du pays a tenté à de nombreuses reprises de le faire changer. « J’ai répondu qu’un porc, un cochon, est simplement un animal, et qu’il n’y a rien de particulièrement négatif en lui. Certaines religions interdisent de manger du porc, mais manger de la chair humaine est aussi un péché, et ce ne serait pas une raison pour ne pas appeler un film « Humain ». Bien sûr, je pensais aussi en choisissant ce titre aux inscriptions laissées lors des meurtres de Charles Manson, et aux signes tailladés sur les visages à l’époque« , explique le réalisateur.
« Avec Pig, Mani Haghighi démontre avec brio l’originalité et la richesse du cinéma iranien. Alliant absurde et humour décapant, le réalisateur fait voler en éclat nombre de clichés que peut avoir l’occident sur l’Iran, et pointe du doigt un travers devenu universel… » (bullesdeculture.com)
« Thriller parodique et déjanté, le dernier film de Mani Haghighi détone dans le paysage cinématographique iranien. Les récents Cas de conscience de Vahid Jalivand et Un homme intègre de Mohammad Rasoulof s’inscrivaient dans une veine âpre et réaliste propre au cinéma iranien de ces dernières années et proposaient un regard désabusé sur l’état du pays. Sans rien concéder au régime des mollahs, Pig penche du côté de la comédie et fait pleurer de rire tout autant qu’il pétrifie. Avec ce film inclassable, d’une fantaisie sans limites, Mani Maghighi tourne le dos au naturalisme et risque de faire parler de lui pendant quelque temps. Et d’abord, choisir d’intituler son film Pig alors qu’on est un cinéaste iranien. Il fallait oser… A l’instar de ce titre provocateur, le film constitue un pied de nez à la censure et enchaîne les gags sur un ton mi-sérieux, mi-bouffon, pour le plus grand plaisir du spectateur. Le point de départ du film n’a pourtant rien de drôle a priori. Hassan Kasmaï, cinéaste à qui on a interdit de tourner, se morfond et se consacre à des publicités, en attendant des jours meilleurs. Pendant ce temps-là, un mystérieux meurtrier fait régner la terreur dans le milieu du cinéma à Téhéran. Trois réalisateurs célèbres sont décapités et la liste des victimes s’allonge semaine après semaine. Si les corps restent introuvables, on découvre leurs têtes aux quatre coins de la capitale, toutes marquées de la même signature : le mot « khook » – « cochon » en persan – s’y trouve inscrit au cutter. Hassan Kasmaï, étonné d’être encore épargné, en vient à jalouser ses confrères assassinés et se lance sur la piste du meurtrier, comme pour conjurer l’oubli dans lequel il est tombé.
La vis comica tient en grande partie à ce personnage principal, ours mal léché tout droit sorti d’un film de Woody Allen. Envieux, hypersensible, théâtral et manipulateur, Hasan Kasmaï est cependant un héros attachant chez qui la dépression n’empêche pas l’explosion d’une énergie débridée. Hassan a d’ailleurs de qui tenir. Sa mère, sorte de Ma Dalton à l’iranienne, a beau jouer les mères-poules, elle a aussi la gâchette facile.
Mais le comique de Pig résulte surtout d’une forme d’humour noir très efficace, notamment manifeste dans le montage et les raccords. Dans une des premières séquences du film, la caméra balaie un trottoir et le spectateur y découvre, en même temps que les passants, une tête ensanglantée, détachée de son corps. Dans le plan suivant, relié au précédent par l’usage de la même bande-son angoissante, la caméra filme en gros plan un visage au regard sombre dans lequel on croit déceler une lueur de folie. Ce visage, le spectateur l’associe immédiatement à celui du tueur en série. Fausse piste puisqu’il s’agit en fait du héros, fâché de voir sa muse et maîtresse, qu’il a révélée grâce à ses films, badiner sous ses yeux avec un réalisateur en vue. Mani Haghighi se plaît ici à nous mener en bateau et à jouer sur nos réflexes primaires de cinéphile. Le décalage entre la gravité de la situation et la réaction du cinéaste, digne d’un personnage de vaudeville, est à l’origine d’un comique dérangeant. L’humour est également présent en sourdine dans cette séquence puisque le vernissage auquel assiste le personnage présente des œuvres qui mettent toutes en scène des mutilations, des corps décapités ; on aperçoit même une toile cubiste où s’entrelacent des paires de ciseaux et des objets contondants, clin d’oeil de mauvais goût aux mystérieux homicides. De même, comme pour créer un effet de mise en abyme grotesque, on apprend à l’occasion du vernissage qu’un des films réalisés par Hassan Kasmaï s’intitule Rendez-vous à l’abattoir. La parodie et l’absurde culminent peut-être dans une séquence d’anthologie où Mani Haghighi, le réalisateur de Pig, met en scène son propre enterrement, poussant jusqu’au bout la logique de l’autodérision. Il en profite au passage pour égratigner une certaine forme de cinéma d’auteur, poseur et inintelligible, à travers la figure d’un réalisateur aux accents de poète, mystificateur de génie ou charlatan. Comédie noire, film à suspense, satire sociale, film sur le cinéma, critique féroce et cynique de la médiatisation et de l’usage déraisonné des réseaux sociaux, Pig tient un peu de tous ces genres sans jamais s’y enfermer. Ce film irrésistible laisse entrevoir l’étendue des talents de son réalisateur, dont on espère qu’il nous reviendra très vite. » (culturopoing.com)
« Dès ses premières secondes, Pig nous montre qu’il ne sera pas un film comme les autres. Un truc dans l’air, une ambiance, une couleur, un je-ne-sais-quoi qui nous laisse penser que quelque chose d’étrange est sur le point de se produire. Et ça ne rate pas. Passé un générique bien psychédélique, tordant tout autant que déroutant, le septième film de Mani Haghighi, ne faiblira jamais en intensité. Il s’évertuera toujours à garder son cap acide et caustique tout en n’oubliant jamais qu’il est avant tout une comédie noire permettant de dénoncer pas mal de choses. En l’occurrence, notre rapport à l’image, à la reconnaissance et à notre propre narcissisme… Mani Haghighi ne verse pas dans la demi-mesure : ce sont tous les aspects de la société iranienne qui se voient flingués les uns après les autres. Qu’il s’agisse de la mainmise du pouvoir sur l’industrie cinématographique, du poids des religions et des traditions sur le mode de vie, de la famille clanique et de la place de chacun dans la société, tout y passe avec énormément de talent.
Mais la plus grande force de Pig, c’est bel et bien de ne pas se limiter à ce strict cadre iranien. En effet, à travers son histoire, le réalisateur tire à boulets rouges sur les nouveaux modes de vie émergents, le rapport à la célébrité, les réseaux sociaux et l’individualisme morbide qu’ils installent dans nos esprits.
On se retrouve donc avec une oeuvre profondément subversive qui va jusqu’au bout de son propos, n’hésitant pas à virer dans le gore, la cruauté et la grosse comédie trash pour nous dire ce qu’il a à nous dire. Et cela fait un bien fou. Parce qu’il atteint une dimension libératrice, parce qu’il touche juste dans tout ce qu’il aborde, parce que les comédiens sont exceptionnels, parce que la mise en scène est au diapason et parce que l’énergie qui s’en dégage est irrésistible. Se permettant volontiers quelques écarts dans l’onirisme, Pig accède ainsi à une certaine beauté humaine. Une beauté noire, cruelle, violente certes, mais une beauté hypnotisante et juste qui nous prouve que, qu’importe notre position sur le globe, nous sommes tous, à l’heure actuelle, confrontés au même questionnement. Et il est assez ironique de voir que la proposition la plus énervée et la moins frileuse du moment, celle qui tape le plus juste, nous vient d’un pays comme l’Iran. » (ecranlarge.com)
Interrogé sur les interprètes principaux de son film, Mani Haghighi confie : « Hassan Majuni, qui joue le rôle principal, est un immense acteur et metteur en scène de théâtre, trop rarement appelé par le cinéma. J’ai écrit en pensant à lui. Je ne sais pas comment j’aurais fait s’il avait refusé. Le rôle féminin principal de Pig est interprété par Leila Hatami, révélée auprès du public français par Une Séparation. Le casting a été laborieux car de nombreuses actrices ont refusé le rôle, le trouvant trop petit ou dévalorisant. Désespéré, je me suis tourné vers mon amie d’enfance Leila Hatami. Quand je l’ai appelé, elle était à New-York, dans un taxi coincé dans un embouteillage. Je lui ai envoyé le scénario par mail, et elle l’a lu tout de suite sur son téléphone. Dès qu’elle a fini, elle m’a appelé pour dire qu’elle acceptait le rôle, sans plus de questions. On a réglé les détails sans intermédiaire et c’est ainsi que je me suis retrouvé avec la plus grande star du cinéma iranien.«
Interrogé également sur le rôle important que jouent les rêves, les visions surnaturelles et le comique dans son film, il ajoute: « les films iraniens ont été très influencés par le néo-réalisme italien de De Sica et deRossellini. Les réalisateurs iraniens les plus reconnus à l’étranger ne font pas usage du fantastique. C’est étrange parce que la tradition littéraire iranienne fourmille de rêves et de visions. Les textes mystiques d’Attar, la poésie de Saadi et de Hafez, et même les romans contemporains iraniens sont truffés d’éléments fantastiques, de fantômes et de génies. Donc oui, il y a une considérable tradition de fantasmagorie et d’hallucination dans la culture iranienne, mais pas dans son cinéma. » En ce qui concerne le comique, il poursuit: « la tradition iranienne privilégie les victimes, les héros meurent et les survivants sont marqués du signe de la culpabilité. De ce fait, l’ironie et particulièrement l’humour noir ont rarement droit de cité et sont généralement mal compris. Pourtant on trouve des trésors d’ironie dans les grandes oeuvres de la culture iranienne, mais la culture c
ontemporaine me paraît terriblement sèche et dépourvue d’humour. C’est plutôt inhabituel dans les sociétés soumises à des régimes autoritaires – je songe par exemple aux films tchèques de Milos Forman – alors qu’on sait combien l’humour peut être une arme puissante contre l’autocratie.«
Les trois réalisateurs assassinés dans le film (Ebrahim Hatamikia, Hamid Nematollah et Rakshan Bani Etemad) sont de vrais cinéastes iraniens. Ils ont des parcours très différents les uns des autres, une manière pour Mani Haghighi de montrer que le tueur n’a pas un point de vue politique particulier et qu’il hait le cinéma en général. Il précise : « J’ai demandé leur accord aux trois réalisateurs avant d’utiliser leur nom, Nematollah est même venu au studio pour qu’on fasse des photos de sa tête ensanglantée, nous avons beaucoup ri« .
Présentation du film et animation du débat avec le public : Martin De Kerimel.
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