Vendredi 25 novembre 2011 à 20h30
Films de Matthew Porterfield – USA – 2010 – 1h27 – vostf
Cory meurt d’une overdose d’héroïne dans une maison abandonnée de Baltimore. La veille de ses funérailles, sa famille et ses amis se réunissent pour partager leurs souvenirs. Dans leurs récits apparaît en filigrane le portrait d’une ville rongée par la pauvreté, les conflits générationnels et le désir partagé par tous de vivre, malgré tout, le rêve américain.
Sur le web
Putty Hill a fait partie de la sélection officielle de nombreux festivals, dont le Festival International du Film de Berlin (où il fut projeté pour la toute première fois), le Festival International des films indépendants de Buenos Aires, ou encore les Festivals du Film de Vienne, d’Atlanta et Boston.
Putty Hill est un mélange entre une certaine forme de documentaire traditionnel et une narration axée sur le réalisme, qui laisse une grande place à l’improvisation des acteurs. D’ailleurs, il convient de préciser que la plupart des intervenants ne sont pas des acteurs professionnels mais des habitants de la banlieue de Baltimore, où s’est déroulé le tournage. Ce dernier s’est d’ailleurs étalé sur douze jours seulement, ce qui a permis au film de présenter cet aspect « sur le vif » propre aux documentaires, et aux acteurs de conserver une certaine spontanéité, renforçant ainsi le réalisme de l’ensemble.
Une des originalités de ce long-métrage est qu’il est bien difficile de faire la part des choses entre ce qui relève des personnages et ce qui est propre aux acteurs eux-mêmes. En lieu et place de scripte, ces derniers se sont en effet vu remettre une petite biographie de Cory (le personnage décédé) et devaient, devant la caméra, répondre avec la spontanéité propre à la forme de l’interview, mais en gardant à l’esprit ces quelques éléments biographiques. Les acteurs évoluaient donc constamment à la frontière entre jeu et improvisation.
A l’instar de Hamilton, précédent long-métrage du réalisateur, Putty Hill se déroule dans la banlieue de Baltimore, où Matthew Porterfield a passé son enfance. De par leur réalisme et la place qu’ils accordent au cadre de leur trame respective, ces deux films peuvent d’ailleurs être considérés comme de véritables portraits de la ville natale du cinéaste. Celui-ci affirme d’ailleurs que « les conditions difficiles font de l’art une nécessité dans cette ville, surtout le cinéma, car c’est collectif et que ça se rapporte à une espèce de réalisme populiste« .
Si les deux films du réalisateur, Hamilton et Putty Hill, ont en commun leur cadre – Baltimore – et la forme du docu-fiction, ils présentent néanmoins une différence notable concernant le montage. En effet, si le cinéaste s’en était lui-même chargé pour son premier long-métrage, il l’a cette fois-ci délégué à Marc Vives qui, habitué aux documentaires, signe ici son premier film. Un choix qui en dit long sur les intentions de Matthew Porterfield, donc.
Derrière son apparente simplicité cinématographique, la scène du karaoké s’est avérée être un véritable casse-tête juridique. En effet, il était prévu que soit interprétée la ballade « Wild Horses » des Rolling Stones, mais ces derniers n’ont même pas pris la peine de répondre aux demandes de la production, jugeant le budget du film bien trop insuffisant pour s’offrir les droits de cette chanson. Se tournant ensuite vers le classique « I Will Always Love You« , les producteurs ont eu plus de succès : ils reçurent le droit d’utiliser la chanson à condition de verser 5 000 dollars à la fondation Dolly Parton. D’où le choix final de se tourner vers des chansons appartenant au domaine public, et notamment « Amazing Grace« .
Présentation du film et animation du débat avec le public : Josiane Scoleri.
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