Vendredi 25 Février 2022 à 20h – 19ième Festival
Cinéma Mercury – 16 place Garibaldi – Nice
Sélection de courts métrages de Nicolas Engel – France
Projection de trois courts métrages chantés de Nicolas Engel en sa présence avec en plus un film surprise.
Nicolas Engel grandit à Hong Kong et à Londres, où naît son goût pour la comédie musicale.
Nicolas Engel réalise des films chantés. Son court métrage musical Les Voiliers du Luxembourg raconte en musique une histoire d’amour aux Jardins du Luxembourg. Dans La Copie de Coralie, il réunit la chanteuse Jeanne Cherhal et le comédien Serge Riaboukine sur une partition de Philippe Poirier (Kat Onoma). Le film est présenté en mai 2008 à Cannes à la Semaine de la Critique. Dans Les Pseudonymes, Yann Destal et Judith Chemla se donnent la réplique en chansons sur les quais du Havre.
Un programme réunissant ses courts métrages chantés est présenté à la Cinémathèque Française puis repris dans des festivals internationaux et édité en DVD par Chalet Pointu.
Récemment, Nicolas Engel a participé à la série musicale Histoires de pour Culture Box en réalisant l’épisode consacré à la chanteuse Elise Caron. Il a également signé l’adaptation française du spectacle musical Le Fantôme de l’Opéra pour le théâtre Mogador.
Les Voiliers du Luxembourg (Nicolas Engel, France, 2005, 24 min.)
De petites embarcations poussées par le vent, se croisent, s’évitent, se heurtent. Le bateau d’Édith et de son fils César rencontre celui d’un inconnu. Un homme qui va les détourner du sillon bien tracé de leur vie à deux.
La Copie de Coralie (Nicolas Engel, France, 2008, 22 min.)
Monsieur Conforme, gérant du magasin de reprographie « Copie Conforme », vit depuis trente ans dans le souvenir d’une femme disparue. Sa jeune assistante Virginie décide de prendre les choses en main et affiche un avis de recherche sur les murs de la ville…
« Un scooter rose trendy parcourant les rues d’une ville grise, un magasin de reprographie aux allures de bar-tabac, un gérant enfermé dans le souvenir d’une femme aimée, et une assistante qui a tout d’un ange gardien, tels sont les ingrédients de La Copie de Coralie, le deuxième film de Nicolas Engel.
La Copie de Coralie dresse le portrait d’un homme hanté par le souvenir d’une femme. Témoin du désarroi de son patron Monsieur Conforme (Serge Riaboukine), gérant du magasin « Copie Conforme », Virginie, son assistante (Jeanne Cherhal) décide de prendre les choses en mains, et placarde les murs de la ville de l’effigie de la belle disparue.
Dans une atmosphère teintée de nostalgie, la reproduction devient un moyen efficace et concret de faire ressurgir le passé. L’image du souvenir se voit dès lors dupliquée à l’infini, tout en n’étant qu’une pâle copie de l’originale. Celle-ci se sent par ailleurs obligée de porter une perruque pour être conforme à la copie. Dans le dédale des faux-semblants, Nicolas Engel pose une réflexion personnelle sur le souvenir et l’amour, si étroitement liés dans son travail.
La musique de Philippe Poirier (du groupe Kat Onoma) habite véritablement le film pour incarner un personnage à part entière. Le compositeur offre une partition qui colle à l’univers du court métrage, mêlant sons d’ambiance (tintamarre mécanique et récurrent des photocopieuses et du tiroir-caisse), phrasé légèrement vieillot glissant subtilement vers le chant, accords de guitare et notes électroniques. Avec La Copie de Coralie, Nicolas Engel s’écarte volontairement de la rigueur formelle de son premier film, Les Voiliers du Luxembourg (2005), pour se rapprocher d’une musique plus libre qui sied bien au film. L’enregistrement des mélodies, en son direct, permet d’ailleurs la souplesse et la légèreté nécessaires à cette narration épurée.
Avec ce deuxième opus, le cinéaste nous livre une comédie chantée à l’accent grave et nostalgique, aux intonations naturelles et légères. Poursuivant par là son exploration du film musical où l’on devine l’influence de Demy et de son monde enchanteur. » (formatcourt.com)
La Copie de Coralie a remporté le Rail d’or du meilleur court métrage à la semaine de la critique (Cannes 2008). Les Pseudonymes (Nicolas Engel, France, 2011, 30 min.)
Samuel travaille dans une librairie. Frustré que personne ne veuille éditer ses écrits, il les imprime sous un pseudonyme et les glisse dans les rayons de son magasin.
Les Pseudonymes a remporté l’Ours d’or du meilleur moyen métrage (Ebensee 2012).
« Interrogé sur son intérêt pour le cinéma et plus particulièrement pour le cinéma chanté, Nicolas Engel se souvient : «J’ai toujours aimé le cinéma, je n’ai pas le souvenir d’un déclic. Mes parents ne sont pas dans ce milieu-là, je me rappelle seulement avoir été marqué, très jeune, par certains moments de cinéma. Il y eut l’empreinte de Vertigo d’Hitchcock. Enfant, je l’ai vu chez mes grands-parents, et j’ai eu très peur. Ils m’ont obligé à aller me coucher cinq minutes avant la fin, au moment où James Stewart emmène de force Kim Novak en haut du clocher. Cette image m’est longtemps restée en tête. Blanche Neige de Walt Disney a provoqué le même effet : mon père m’a fait sortir de la salle, juste après que la reine se soit transformée en sorcière. En revoyant le film, il y a quelques années, je me suis rendu compte à quel point cette comédie musicale était incroyablement bien écrite… Depuis l’enfance, j’ai toujours apprécié les moments où les personnages se mettaient à chanter dans les films. Assez rapidement, mon père a remarqué que j’aimais écrire des histoires en chanson, et que j’interprétais tout le temps des pièces de théâtre avec ma soeur. Il a commencé à nous filmer en train de jouer et de chanter, mais c’est moi qui lui disais : “tu mets ta caméra là, et tu fais ça”. J’avais une idée claire de ce que je voulais, mais je n’étais pas conscient que j’étais en train de faire de la réalisation».
Le réalisateur raconte comment il est arrivé à faire son premier film : «J’ai travaillé dans une agence, comme monteur. J’y faisais des bandes-annonces pour le cinéma et la télévision. J’avais très peu de temps libre, mais en parallèle, j’écrivais Les Voiliers du Luxembourg avec Pierre Gascouin, le compositeur du film. Les films que j’avais faits jusque là, avec une caméra DV au poing, ne ressemblaient à rien, et je n’avais aucune idée de la manière dont un projet cinéma se montait. Du coup, le film s’est fait dans une inconscience totale : on ne s’est pas posé de questions, et on ne s’est pas demandé si notre projet était réalisable… En réalisant Les Voiliers du Luxembourg, ce qui m’a plu, c’est de travailler un genre, et de voir tout ce que je peux expérimenter dessus. Pour moi, le fait de chanter, et de poser ses mots sur une musique accompagnant une intrigue, peut renforcer l’émotion et la justesse contenues dans le film… Le projet Les Voiliers du Luxembourg est né de l’image des petits bateaux du bassin du Luxembourg qui se croisent d’une manière très musicale, et des musiques hyper jazz que Pierre avait imaginées pour coller à ces mouvements. Le point de départ du deuxième film, La Copie de Coralie, a été d’introduire des personnages dans un magasin de reprographie, avant tout parce que le son de photocopieuses m’intéressait pour construire les dialogues et une intrigue. Sur ce film-là, on ne partait donc pas de la musique, mais du son, tout comme dans Un premier amour, le film que j’ai tourné avec un téléphone portable. Pour moi, le son de ces deux films est proche, et intervient dans la narration : il sert à évoquer le souvenir».
Interrogé sur son intérêt pour le court métrage, il explique : «Initialement, j’ai toujours eu un désir de cinéma, mais aucune formation valable pour me prétendre réalisateur. Du coup, le court métrage m’a vraiment permis de tout apprendre, puisque je ne savais rien de la manière dont se déroulait un tournage. Sur « Les Voiliers du Luxembourg», j’ai mis quelques jours à comprendre que c’était moi, le chef du navire, et que je risquais de perdre une partie de l’équipe en route. Ce que j’aime dans le court métrage ? Sa faculté de proposer des petits moments d’évasion, en posant un regard différent sur le réel». (Propos recueillis par Katia Bayer pour formatcourt.com)
Présentation du film et animation du débat avec le public : Nicolas Engel, Laurent Trémeau d’Héliotrope, Vincent Jourdan de Regard Indépendant et Josiane Scoleri.
Merci de continuer à arriver suffisamment à l’avance pour être dans votre fauteuil à 20h précises.
Entrée : Tarif unique 8 €. Adhésion : 20 € (5 € pour les étudiants) . Donne droit au tarif réduit à toutes les manifestations de CSF, et à l’accès (gratuit) au CinémAtelier et à l’atelier Super 8. Toutes les informations sur le fonctionnement de votre ciné-club ici