Samedi 03 Juin 2006 à 20h45 – 4ième Festival
Cinéma Mercury – 16 place Garibaldi – Nice
Film de Mikhaïl Kalatozov – Urss/Cuba – 1964 – 2h20 – vostf
A travers quatre histoires qui renforcent l’idéal communiste face à la mainmise du capitalisme, Soy Cuba dépeint la lente évolution de Cuba du régime de Batista jusqu’à la révolution castriste.
« Poème épique, tour de force technique, méditation sur la naissance d’une nation, oeuvre unique, inclassable, de toute beauté. Soy Cuba, film renié par ses commanditaires de l’Est, film interdit par ses opposant de l’Ouest, censuré, invisible, redécouvert par Martin Scorsese et Francis Ford Coppola, éblouis au milieu des années 90, film qui trouve enfin son public et sa place, unique. » (Vincent Jourdan)
Sur le web
En quatre vignettes, l’histoire du Cuba pré-Castriste vue sous le prisme du cinéma de propagande russe. Mais avec un poète derrière la caméra, Mikhail Kalatozov, qui fait de son film un chant d’amour à l’île cubaine, à son peuple et au cinéma. Quatre histoires édifiantes magnifiées par un cinéaste en état de grâce : la honte d’une jeune Cubaine quand son courtisan découvre qu’elle vend son corps aux touristes américains pour vivre ; la détresse d’un petit paysan qui apprend que son terrain a été vendu à une compagnie américaine, la United Fruit ; le destin d’un étudiant abattu par la police alors qu’il distribue des tracts pro-Castristes ; un paysan rejoint la guérilla pour sauver son île et sa famille…
Auréolé d’une Palme d’Or à Cannes en 1958 pour son film Quand passent les cigognes, Mikhail Kalatozov nourrit l’idée de réaliser un film sur Cuba dès 1961, après une rencontre du réalisateur avec le directeur de l’Institut Cubain de l’Art et de l’Industrie Cinématographique (l’ICAIC) . Soy Cuba sera ainsi l’un des trois premiers projets à être coproduit par l’alliance entre l’ICAIC et les studios Mosfilms d’Union Soviétique.
Confiant le scénario de Soy Cuba à deux jeunes poètes, Mikhail Kalatozov a déclaré avoir eu pour ambition de faire de ce film « une fresque exhaustive, quelque chose, si ce n’est pas trop ambitieux, comme les Rougon Macquart d’Emile Zola « .
» La mise en scène de Mikhail Kalatozov, d’une étonnante modernité, épouse au plus près la subjectivité du personnage. Zooms, grue télescopique : le film vibre et respire à chaque instant, entraînant perpétuellement le spectateur dans la confusion mentale et physique à laquelle se livre chacun des protagonistes. Le vide est palpable et l’éventuel basculement provoque un étrange sentiment d’excitation, comme s’il allait enfin nous dévoiler la vérité ; cette vérité après laquelle le cinéma semble si souvent courir, en vain. Dans un cabaret où les Cubaines viennent se prostituer, la danse frénétique de Maria devient son langage, la seule manière (par ailleurs magnifique) pour elle d’exprimer l’insoumission de son corps, l’exaltation de ses sentiments et son unité tout simplement. La cohérence et l’admirable fluidité du long métrage relèvent de l’engagement et de l’authenticité de Kalatozov, qui avait choisi de s’entourer d’une équipe cubaine non professionnelle dans un souci de parfaite retranscription de l’âme même du pays. » (critikat.com)
Les relations entre Fidel Castro et l’Union Soviétique s’étant considérablement dégradé en quelques années, la préparation du film n’a pas été sans heurts. « Des femmes faisaient la queue pour des boîtes de raisin bulgare explique l’un des scénaristes, et nous regardaient avec haine en criant : « Russes, rentrez chez vous ! ». On a donc décidé de faire un film, non pas sur le Cuba contemporain, mais sur le début de la Révolution« .
Avec une équipe technique composée principalement de Cubains et de Russes, le tournage de Soy Cuba qui débute en janvier 1963 à Baracoa, se déroule dans des conditions particulièrement éprouvantes. Au climat tropical s’ajoute le blocus américain qui ne facilite pas le remplacement d’un matériel technique inadapté et rapidement tombé en panne. Mikhail Kalatozov continue ainsi à tourner avec les moyens du bord, bricolant et rusant pour pouvoir terminer son film.
Tourné en espagnol, doublé en russe et sous-titré plus tard en anglais, Soy Cuba est interdit dans les cinémas américains pendant la guerre froide et mis sous clef pour cause de représentation inexacte de la société cubaine. Redécouvert 30 ans plus tard, en 1993, à l’occasion du Festival de San Francisco, où il reçoit deux récompenses, le film de Mikhail Kalatozov bénéficie par ailleurs du soutien de Martin Scorsese et Francis Ford Coppola qui unissent leurs efforts pour assurer au film une distribution américaine.
Présentation du film et animation du débat avec le public : Josiane Scoleri.
Merci de continuer à arriver suffisamment à l’avance pour être dans votre fauteuil à 20h30 précises.
N’oubliez pas la règle d’or de CSF aux débats :
La parole est à vous !
Entrée : 7,50 € (non adhérents), 5 € (adhérents CSF et toute personne bénéficiant d’une réduction au Mercury).
Adhésion : 20 €. Donne droit au tarif réduit à toutes les manifestations de CSF, ainsi qu’à toutes les séances du Mercury (hors CSF) et à l’accès (gratuit) au CinémAtelier.
Toutes les informations sur le fonctionnement de votre ciné-club ici