Vento di Terra


 


Vendredi 10 février 2006 à 20h45

Cinéma Mercury – 16 place Garibaldi – Nice

Film de Vincenzo Marra – Italie – 2004 – 1h22 – vostf

Agé de 18 ans, Enzo vit avec sa famille à Secondigliano, une banlieue pauvre près de Naples. La mort soudaine de son père laisse le garçon avec la difficile tâche de prendre en charge sa mère et sa soeur. Enzo est alors confronté à un certain nombre d’évènements qui vont lui permettre de tester son intégrité…

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Le réalisateur italien a choisi sa ville de naissance Naples pour le tournage de Vento di terra. Il n’a pas pris le parti de montrer une banlieue pauvre, Secondigliano pour raconter l’histoire d’Enzo : « Je voulais sortir des stéréotypes, aller à l’encontre des lieux communs qui émanent le plus souvent des personnes qui n’ont jamais été à Naples, et encore moins dans un quartier comme celui-ci. »

« L’action se situe à la fin des années 1990 et met en scène un jeune homme de 18 ans, Enzo, qui fait son entrée dans la vie d’adulte. Un lent et long panoramique sur les barres qui hérissent le paysage ouvre le film, suivi d’une rapide mise en place. Raccord sur le visage du garçon et sur sa mère, qui ravaude des vêtements à domicile, raccord sur son activité d’apprenti dans un atelier, raccord sur son retour à la maison où le propriétaire de l’appartement menace la mère de recourir à des procédures légales si elle ne quitte pas les lieux.L’absence du père dans cette ouverture équivaut à une annonce. De retour au foyer le soir, exténué par son travail et accablé par la précarité qui menace sa famille (la soeur d’Enzo est au chômage depuis des mois), il demandera à son fils de le rejoindre à l’usine le lendemain, puis mourra quelques plans plus loin, dans la nuit qui engloutit les gens de sa condition, mais aussi dans la très belle et digne ellipse d’un échange de regards entre les enfants qui se savent orphelins.

Vincenzo Marra nous montre dans son film, l’injustice au quotidien, la démission du politique, la fabrication plus ou moins cynique du désespoir. Cette intelligence cinématographique des mécanismes sociaux fait de Vento di terra un film peu spectaculaire mais d’une violence telle qu’on le reçoit comme un coup de poing. Mis en scène avec justesse et sobriété, porté par un formidable acteur sur le visage duquel passent les ondes changeantes de la fierté et de la résignation, de la souffrance et de la révolte, Vento di terra, ne laisse aucune chance à ses protagonistes. La dépression de la mère chassée de chez elle, le sort minable de la soeur abusée par son oncle, l’errance absurde d’Enzo dans la force d’interposition au Kosovo, et jusqu’à cette manière qu’a le cinéaste d’aménager à la fin du film une possible rédemption de son héros (en un très beau plan qui fait apparaître, lors de sa démobilisation, une beauté rayonnante courant à sa rencontre) pour mieux le condamner ensuite : tout cela semble relever d’une fatalité contre laquelle l’esprit du spectateur se rebelle. On se prend alors à penser que Vincenzo Marra a emprunté cette fatalité à une réalité qu’il connaît bien, celle du sud de l’Italie en particulier — il a été révélé en 2001 avec Tornando a casa, film poignant sur la paupérisation d’un groupe de pêcheurs napolitains. C’est encore la situation des secondes zones de la planète où le droit de l’être humain à vivre dans la dignité est bafoué… » (lemonde.fr)

Comme dans son précédent long métrage Tornando a casa, les acteurs de Vento di Terra ne sont pas professionnels. Tout un travail en amont a été nécessaire à Vincenzo Marra pour arriver à créer une véritable relation avec ses acteurs : « N’étant pas cinéphiles, ils ont du se confronter à quelque chose qu’ils n’avaient jamais fait, ni jamais vu. On a donc commencé par les bases allant toujours plus en profondeur« .

Vento di Terra a recu de nombreuses récompenses : Semaine de la critique Cannes 2005, prix au Festival de Venise, Sélection officielle Orizzonti, prix FIPRESCI, sélectionné au Festival d’Angers, Buenos Aires, Rotterdam…


Présentation du film et animation du débat avec le public : Josiane Scoleri.

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