Vendredi 15 avril 2011 à 20h30
Films de Nigel Cole – Royaume-Uni – 2010 – 1h53 – vostf
Au printemps 68 en Angleterre, une ouvrière découvre que, dans son usine, les hommes sont mieux payés que les femmes. En se battant pour elle et ses copines, elle va tout simplement changer le monde.
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Le film a remporté trois prix au festival de Dinard: le Hitchcock d’Or, le prix du meilleur scénario ainsi que le prix du public.
Le film conte l’histoire véridique d’un soulèvement de 183 ouvrières des usines Ford survenu à Dagenham dans la banlieue est de Londres. Un jour de 1968, ces femmes décident de braver leurs patrons américains en annonçant trois semaines de grève. Elles demandent une mise à égalité des salaires entre hommes et femmes.
Barbara Castle, secrétaire à l’emploi et à la productivité lors de la grève, est la première femme politique à exercer un poste de premier plan. Surnommée « Battling Barbara » en raison de sa détermination, elle lutte pour le droit des femmes tout en refusant d’être étiquetée féministe. Elle incarne la femme politique moderne, sympathique et proche des gens, loin de l’image de Margaret Thatcher dans les années 80.
Les producteurs ont choisi Nigel Cole pour réaliser We Want Sex Equality car il « a grandi dans la région de Dagenham (Essex), à l’époque de la grève. Du coup il comprenait très bien qui étaient ces femmes et quelle était la psychologie des personnages. Nous savions aussi qu’il était la personne idéale pour diriger un film choral à la manière de Calendar Girls”, explique Stephen Woolley.
Le producteur Stephen Woolley a eu l’idée de We Want Sex Equality grâce à l’émission de radio The Reunion dont le but est de rassembler des personnes ayant participé à un évènement par le passé : « Cette histoire m’a fasciné, notamment parce que ces femmes étaient tellement innocentes et apolitiques au départ. Elles n’avaient pas de compte à régler. Elles voulaient simplement être traitées d’égal à égal. Pour elles, ce combat était avant tout une affaire de bon sens.
Les femmes, les femmes, toujours les femmes!
Pour la seconde fois, Nigel Cole signe un film féministe. Dans Calendar Girls, sorti en 2003, il avait mis en scène des femmes d’âge mûr du Yorkshire qui, lassées de passer leurs journées à faire des gâteaux en faveur des leucémiques, décidaient de poser nues pour récolter des fonds. Drôle d’œuvre de charité! Les femmes de We want sex equality ont elles aussi un franc parler, une allure affirmée et un caractère bien trempé. Le réalisateur dresse d’ailleurs un parallèle entre les deux films : « Les deux films font la part belle à des femmes ordinaires qui se retrouvent imbriquées dans quelque chose qui les dépasse et les fait évoluer. Elles apprennent à gérer des situations auxquelles elles n’ont pas l’habitude d’être confrontées. Le ton de ces longs métrages est très proche. Mais les femmes de Dagenham sont vraiment différentes de celles de Calendar Girls.«
Les bâtiments de Dagenham n’existant plus, le film a été tourné dans une ancienne usine Hoover au Pays de Galles qui employait 5000 salariés. Le réalisateur témoigne : « Tourner dans cette usine nous a beaucoup aidé parce que tout le monde pouvait ressentir ce que ça faisait de travailler dans un endroit pareil. Par ailleurs, on a essayé d’embaucher le plus de personnes du coin, n’hésitant pas à placer des annonces un peu partout, à la bibliothèque municipale par exemple, et résultat, près de cinquante femmes ont joué les grévistes.«
L’action de We Want Sex Equality se déroule pendant une année riche en agitations politiques et sociales, comme le remarque Stephen Woolley : « 1968 a été l’année des grandes manifestations parisiennes et on sentait le vent du changement souffler à travers le monde. Cet incident, d’abord mineur, à Dagenham s’est transformé en véritable évènement. Tout a commencé par une simple revendication interne sur la réévaluation de leur travail, mais les ouvrières ont vite décidé d’élargir le débat sur l’égalité salariale entre hommes et femmes. C’est ça qui a provoqué un scandale. Ce mouvement a soudainement déclenché des répercussions au niveau mondial. Les multinationales étaient réticentes à l’idée d’avoir à payer l’équivalent du salaire d’un homme à une femme.«
Présentation du film et animation du débat avec le public : Philippe Serve.
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