L’Enfant qui voulait être un ours



Dimanche 23 mars 2003 à 14h30

Cinéma Mercury – 16 place Garibaldi – Nice

Animation de Jannick Astrup – Danemark – 2002 – 1h18 – vostf

Poursuivi par une meute de loups, un couple d’ours blancs court à perdre haleine sur la banquise. Ils échappent de justesse à leurs poursuivants, mais l’ourse perd le petit qu’elle s’apprêtait à mettre au monde. Maman ours est inconsolable, alors le père s’introduit dans une maison et enlève un nourrisson. Il ramène ce petit à sa compagne, qui fait d’abord mine de l’ignorer, puis ne peut s’empêcher de le prendre contre elle pour le réchauffer. Le bébé a trouvé une nouvelle mère… Durant de longues années, celui-ci sera élevé comme un ourson, jusqu’à ce que son père naturel finisse par le retrouver. De retour parmi les hommes, l’enfant est malheureux. Il se prend à souhaiter l’impossible : devenir un ours.

Sur le web

Producteur de L’Enfant qui voulait être ours mais aussi de succès tels que Kirikou et la sorcière, Didier Brunner avoue choisir ses projets avec les yeux d’un père : « J’ai souvent accompagné mes enfants au cinéma et, avec eux, j’ai appris que mes désirs d’adultes étaient très proches des leurs. Cette expérience de père spectateur guide et inspire mes choix« .

Réalisateur de L’Enfant qui voulait être ours, Jannik Hastrup a choisi d’utiliser un style volontairement naïf, avec une animation au crayon et au pinceau.

Coproduction française, danoise et norvégienne réalisée par un Danois, L’Enfant qui voulait être ours a vu les différentes étapes de sa création réparties entre la France et le Danemark. Ainsi la post-production image, les effets spéciaux et la musique étaient élaborés dans l’Hexagone, alors que la création graphique et l’animation étaient confiées aux équipes danoises.

«Adaptation animée d’un conte inuit, ou l’odyssée d’un enfant inuit volé et élevé par des ours blancs. Loin des dessins animés Disney, le dernier film d’animation de Jannik Hastrup réussit le pari de la fraîcheur nordique dans la simplicité des premiers temps. Certes L’Enfant qui voulait être un ours est à conseiller aux petits et grands, pour l’humour et le charme des scènes, et la beauté du graphisme et du récit, mais nous sommes assez loin des dessins animés dernièrement estampillés  » Walt Disney « . Ici, comme dans Kirikou (du même producteur Didier Brunner), pas de musique hollywoodienne stridente, pas de cache puritain sur le sexe des enfants, pas de blessures sans que le sang ne coule, et pas de happy end familial entendu.

Le réalisateur du film, Jannik Hastrup, n’a jamais eu froid aux yeux, d’abord musicien de jazz puis dessinateur/animateur dans les années 60, il admet :  » J’aborde non seulement des sujets écologiques, mais aussi sociaux et politiques. Ma vision du monde n’est pas  » politiquement correcte « , je m’efforce de montrer celui-ci tel qu’il est. Même si je m’adresse à un jeune public, je n’ai pas envie de faire du Disney. « 

L’Enfant qui voulait être un ours est une petite production (franco-danoise) comparée aux mastodontes animés ces dernières années aux USA, et ne cherche ni les effets numériques spectaculaires et omnipotents, ni les effets symphoniques dans la bande son (Bruno Coulais place ici en petit Ulysse la voix du jeune Nicolas Lemoine). C’est surtout au pinceau, au crayon et à la harpe, que l’esprit du conte inuit, dont le film est l’adaptation, émerge ici.

 » A l’école, raconte Hastrup, je rêvais pas mal, je lisais beaucoup de contes et de légendes de la culture danoise et scandinave que je transformais directement en images dans ma tête. Le cinéma d’animation me permettait d’aller plus loin que la fiction, de repousser les limites de l’imagination.  » Pour Charles Chaplin, le dessin animé était l’art cinématographique suprême, le support selon lui mieux à même à libérer l’imaginaire et les possibles. Jannik Hastrup illustre en ce sens parfaitement ce point de vue. L’Enfant qui voulait être un ours est un film dont l’esthétique ronde et simple, rappelle l’enfance dans sa plus pure, et crue, expression.

Et lorsqu’on demande d’où est venue l’idée de faire ce film, Hastrup répond simplement :  » Avec Bent Haller, mon proche collaborateur à l’écriture des sujets, nous étions devant la feuille blanche… Celle-ci nous évoquait la neige.  » Et cela semble à vrai dire s’être gravé sur L’Enfant qui voulait être un ours ; les protagonistes y sont souvent perdus seuls dans l’immensité blanche, héros échoués sur la feuille blanche des créateurs, l’écran redevenant la banquise éblouissante et aurorale de la salle obscure.

Car au-delà de son évidente réussite narrative et émotionnelle, L’Enfant qui voulait être un ours est un retour aux sources des mythes, des existences douloureuses entre nature et civilisation, raison et sentiment. Mais, aussi, un retour aux sources mêmes du film d’animation rendant sa simplicité magique à un art des démesures, où la liberté de se laisser aller, de  » partir  » seul ou à deux, semble la seule règle. Peut-être d’ailleurs la vraie  » morale  » de ce conte animé quand la feuille blanche devient, pour reprendre Godard, le vrai miroir de l’homme.» (objectif-cinema.com)


Présentation du film et animation du débat avec le public : Philippe Serve.

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