Amarcord



Samedi 27 Mai 2006 à 21h – 4ième  Festival

Cinéma Mercury – 16 place Garibaldi – Nice

Film de Federico Fellini – Italie – 1973 – 2h – vostf

Corpole, petit village italien (fictif) au bord de l’Adriatique, dans les années 30. Les manine, flocons de peupliers, tombent comme la neige et annoncent la fin de l’hiver. Le village se prépare à une fête fasciste. Accompagnant Titta, adolescent déluré, et sa famille, Fellini multiplie les scènes de faux ou vrais souvenirs étalées sur une année de la vie de ce qui pourrait bien être Rimini, le lieu où naquit et grandit le cinéaste…

« Amarcord est une chronique de l’Italie campagnarde et fasciste. Une chronique tantôt hilarante, tantôt amère voire inquiétante. C’est aussi, sans aucun doute, le film le plus politique de Fellini, peut-être le seul. » (Philippe Serve)

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Avec Amarcord, Federico Fellini signe un long-métrage autobiographique dans lequel il revient sur ses jeunes années passées dans le village de Rimini. C’est logiquement que le réalisateur a choisi le titre Amarcord puisque celui-ci signifie « je me souviens » dans le patois de l’Emilie, province du nord de l’Italie dont il est originaire.

Fellini parle de sa ville natale Rimini, station balnéaire d’Emilie-Romagne, entièrement reconstruit en studio. L’idée du film lui était venue pendant sa cure à Manziana, en 1967, alors qu’il écrivait le livre, La mia Rimini. Chronique tendre mais sans complaisance de la petite bourgeoise catholique fasciste sans esprit.  » Le fascisme est en quelque sorte une ombre menaçante qui ne demeure pas immobile derrière notre dos, mais qui grandit souvent au-dessus de nous et nous précède. Le fascisme sommeille toujours en nous. Il y a toujours le danger de l’éducation, d’une éducation catholique qui en connaît qu’un but : conduire l’homme à une dépendance morale, réduire son intégrité, lui dérober tout sentiment de responsabilité pour le garder dans une immaturité qui n’en finit pas. Dans la mesure où je décris la vie dans un petit endroit, je représente la vie d’un pays et présente aux jeunes gens la société dont ils sont issus. Je leur montre ce qu’il y a eu de fanatisme, de provincial, d’infantilisme, de lourdeur, de soumission et d’humiliation dans le fascisme de cette société là. » (Federico Fellini, Amarcord, éditions Diogene, Zurich, 1974, p319).

Fellini ne souhaite pas que l’on comprenne son film comme autobiographique et se défend de s’être inspiré de sa jeunesse pour créer le personnage de Titta. Au contraire, il dit avoir voulu dépeindre le fascisme italien, mélange de province et d’adolescence. Dans le même temps, il parle du fascisme psychologique du film et refuse d’affirmer que ce fascisme est historique. Comment comprendre toutes ces affirmations en apparence contradictoires ? Et si, pour saisir Amarcord, il fallait conserver ensemble les deux termes de l’opposition ?

« J’ai l’impression que fascisme et adolescence continuent à être, dans une certaine, des étapes permanentes de notre vie en Italie : l’adolescence, celle de notre vie individuelle ; le fascisme, celle de notre vie nationale. Nous avons tendance à rester d’éternels enfants, à nous décharger de nos responsabilités sur les autres, à vivre avec la confortable sensation qu’il y a quelqu’un qui pense pour nous ; tantôt c’est la mamma, tantôt le père, tantôt le maire, ou le Duce, ou la madone, ou l’évêque, en somme toujours les autres. Entre temps, on n’a d’autre liberté que celle de cultiver des rêves ridicules, le rêve du cinéma américain, ou celui du harem oriental. Ces mythes, toujours semblables et monstrueusement inactuels, me paraissent aujourd’hui le plus grave instrument de conditionnement de l’Italien moyen. Et il semble que cela remonte bien avant le fascisme, que la responsabilité de cet arrêt au stade de l’enfance incombe à l’Eglise catholique. En vivant sous cette sorte de cloche, chacun tend à développer, non pas des caractéristiques individuelles, mais des traits pathologiques. C’est le sens précis de la scène de la visite du « federale ». » (Entretien de Federico Fellini par Valerio Riva au sujet d’Amarcord)

Depuis son premier long métrage Le Cheik blanc en 1952, Federico Fellini confie la musique de ses films à Nino Rota. Le compositeur travaille ainsi sur quinze films du réalisateur, signant entre autres les mélodies de La Strada, La Dolce Vita, Huit et demi, ou Amarcord. Leur collaboration est interrompue par la mort de Nino Rota en 1979.

Amarcord est la troisième et dernière collaboration du réalisateur Federico Fellini avec l’actrice turque Magali Noël, après La Douceur de vivre en 1960 et Satyricon en 1969.


Présentation du film et animation du débat avec le public : Philippe Serve.

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La parole est à vous !

Entrée : 7,50 € (non adhérents), 5 € (adhérents CSF et toute personne bénéficiant d’une réduction au Mercury).

Adhésion : 20 €. Donne droit au tarif réduit à toutes les manifestations de CSF, ainsi qu’à toutes les séances du Mercury (hors CSF) et à l’accès (gratuit) au CinémAtelier.
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