El otro Cristóbal



Vendredi 11 octobre 2019 à 20h30

Cinéma Mercury – 16 place Garibaldi – Nice

Film de Armand Gatti – France – 2019 – 1h55

En présence de Michel Séonnet, compagnon de route de Armand Gatti dès les années 70.

Michel Séonnet a créé le site internet « Petits points cardinaux » qui est accessible en suivant le lien petitspointscardinaux.net

Anastasio, dictateur d’une île imaginaire dont il est chassé par un coup d’Etat de l’archange Gabriel, meurt et se retrouve coincé au purgatoire. Décidé à rétablir son pouvoir sur terre, il s’échappe vers le ciel et détrône Dieu, appelé Olofi. C’est alors qu’il engage une guerre contre le révolutionnaire Cristóbal, prisonnier politique qui a été libéré pour être le nouveau chef de l’île. Les coups d’étoiles depuis le ciel tombent comme des bombes sur le village de Tecuman. Anastasio ouvre ensuite les pompes d’arrosage pour provoquer un déluge. Les conséquences en sont si tragiques sur terre que Cristóbal et ses compagnons se lancent à l’assaut contre le ciel.

Notre article

par Josiane Scoleri

Avec El otro Cristobal, l’autre Christophe qui découvre une nouvelle fois l’Amérique, Gatti nous donne une fois de plus la preuve de son immense liberté. Invité par le gouvernement cubain en 1962 à réaliser un film qui représentera Cuba au festival de Cannes l’année suivante, Gatti réalise une œuvre aux antipodes des documentaires enchantés par la révolution cubaine. (Cuba, si de Chris Marker, Pueblo en armas de Joris Ivens, ou encore Salut les Cubains d’Agnès Varda). El otro Cristobal, en tant qu’œuvre de fiction va bien au-delà de la fiction. C’est plutôt un conte surréaliste, une allégorie poético-politique sur le pouvoir établi et le pouvoir de la révolte, un film expérimental à l’imagination débridée puisant avant tout aux sources de la culture afro-cubaine.

La grande force du film réside en grande partie dans cette capacité à se situer là on personne l’attend. Pas de héros positif dans la triste veine du réalisme socialiste, pas vraiment bouffe curé non plus, puisque Cristobal, le héros, tombe fou amoureux de la Vierge. Le film est puissamment politique par l’usage immodéré de l’ironie et de la dérision. El otro Cristobal fait partie de ces films où l’on sait dès le premier plan qu’on va voir une œuvre hors du commun. Sur fond de musique cubaine, des décorateurs poussent d’étranges structures, un squelette de baleine traverse le champ, le tout dans un cadre en plan incliné, ce qui ajoute encore au côté énigmatique des images. Nous apprenons alors que nous sommes au Paradis et pour couronner le tout, Olofi, fils du dieu créateur du monde dans la mythologie de la santeria, regarde un match de A.Gatti avec les décorateurs cubains base-ball sur un écran géant dans le ciel !

C’est parti et le film ne va à aucun moment se départir de cette veine baroque, souvent burlesque avec des allers-retours savamment orchestrés entre le Ciel et la Terre et même une petite halte au Purgatoire/Casino où les bonnes actions permettent de jouer à la roulette et quelquefois, de gagner (sic!) le Paradis. De l’Enfer , nous ne saurons rien, si ce n’est qu’il affiche complet et renvoie les candidats vers le Purgatoire! Sur Terre règne une de ces tragiques dictatures d’opérette dont l’Amérique latine semble avoir le secret, à la botte du grand voisin du Nord qui lui permet de faire de juteuses affaires. Ce qui nous vaut une scène extrêmement drôle où le délégué américain chante sur un air de swing une chanson ouvertement raciste (« Red skins, black skins, grey skins, for ever underdevelopped… ») et se proclame le bon père de tout ce petit monde, se sacrifiant comme le pélican de la fable de La Fontaine! Les chansons jouent d’ailleurs un rôle fondamental dans le film et participent entièrement du scénario. Les paroles semblent sorties tout droit de la plume d’Armand Gatti! Qui dit dictature, dit nécessairement prisonniers politiques. Et révolte de la population. Sur ce canevas très simple, Gatti va tisser tout un entrelacs de rebondissements, n’hésitant pas à avoir recours à des gags qui ne sont pas sans nous rappeler le temps du cinéma muet. Cristobal et son pote Julio forment un tandem à la Don Quichotte et Sancho, en beaucoup plus égalitaire cependant. L’évasion de la prison avec orgue de Barbarie qui ne quittera plus les deux compères est un exemple du genre. Sans parler de la folle course en Cadillac sillonnant l’île à toute berzingue et en marche arrière !

En fait, dans El otro Cristobal presque tout prête à rire, entre ridicule et merveilleux. Tout sauf la révolte du petit peuple de Tucunuman où les palanques dressées des pécheurs évoquent les forêts de lances dans la peinture de Paolo Uccello. La scène est magnifique, le plan se structure autour des multiples verticales qui traversent l’horizontale de l’eau, des bateaux et du ciel, dans une intensité dramatique rythmée par le choc des bâtons qui réussissent à mettre en fuite le représentant du pouvoir. La mise en scène est impeccable. Pendant ce temps, la vie au Paradis est tout aussi mouvementée. C’est là que Gatti s’en donne à corps joie avec la création de costumes et de décors époustouflants. Mais là encore, décors et costumes ont un sens par rapport au scénario, il ne s’agit pas d’un pur exercice de style. Ainsi le cheval et le taureau, animaux emblèmes du colonisateur espagnol, qui sont en fait des masques (comme dans la tradition africaine). Même Olofi s’y laisse prendre et se lance dans une corrida qui sera fatale au matador. Et comme visiblement personne ne sait arrêter le pistolet à fabriquer l’hiver, il neige au Paradis où Olofi est renversé par un coup d’État militaire. La baleine se congèle. C’est peu dire que l’invention est constante! 

El otro Cristobal est un film qui carbure à 200 idées à la minute. Des idées de mise en scène, des idées de scénario, des dialogues étincelants. Le film est à entrées multiples, Gatti ayant eu l’intelligence de ne pas se laisser enfermer dans un lieu ou un temps donnés. Il peut ainsi filer la métaphore du pouvoir sous tous ses aspects. Le nouveau Dieu/dictateur veut évidemment faire la guerre à l’humanité ou la faire disparaître sous l’eau. Et au milieu de tout ça, Cristobal et la Vierge filent le parfait amour. Idée magistrale de Gatti pour couper court à tous ceux qui se limiteraient à voir en Cristobal une sorte de Fidel, libérant le peuple de l’oppression. Les choses ne sont jamais manichéennes dans la pensée d’Armand Gatti. Comme il le disait lui-même « Le but de l’artiste, c’est de réincorporer l’être dans l’homme ». La poésie, par conséquent se doit d’être au rendez-vous et Cristobal se transforme, sous nos yeux quelque peu médusés, en amoureux transi. La mort de la Vierge (de tuberculose), nous donne droit à une magnifique chanson où elle devient nécessairement « La dame aux camélias » ! ( il fallait y penser, et la baleine pleure!), sans parler de la scène des funérailles sur l’eau, de toute beauté, avec notamment les masques funéraires qui permettront d’aller attaquer le ciel. Puisque c’est ainsi, les hommes se doivent de donner l’assaut au Paradis. La bataille dans El otro Cristobal sera digne du meilleur cirque, avec voltiges de trapèze à la clef, dans cette veine carnavalesque qui est la caractéristique première du film. Mais le carnaval, s’il est le lieu de toutes les transgressions et de tous les travertissements, n’en reste pas moins un espace de liberté où tout peut s’inverser, où le pouvoir peut vaciller. Le carnaval comme métaphore de la Révolution. On comprend que la critique cubaine n’ait pas du tout apprécié le film lorsqu’il est sorti ( brièvement) à Cuba.

Sur le web

El otro Cristóbal dépeint la révolution avec un sens du merveilleux et du carnaval difficilement descriptible. Double picaresque de Fidel Castro, Jean Bouise campe avec fantaisie le leader révolutionnaire qui prend la tête de la révolte contre le dictateur de l’île. La réalité politique est ici dynamitée par un furieux désir de poésie visuelle. «Toute nouvelle façon de voir qu’on apporte à l’homme, c’est une façon de le libérer. Le but de l’artiste, c’est de réincorporer l’être dans l’homme.» (Armand Gatti)

Dante Sauveur Gatti, dit Armand Gatti, né le 26 janvier 1924 à Monaco et mort le 6 avril 2017 à Saint-Mandé, est un journaliste, poète, écrivain, dramaturge, metteur en scène, scénariste et réalisateur libertaire français. Engagé dans la Résistance à partir de 1942, il est arrêté en 1943. Il parvient à s’échapper d’un camp de travail en Allemagne où il avait été envoyé et s’engage en 1944 dans l’armée de l’air, le Special Air Service (SAS). Il participe à la libération de la France comme parachutiste. Devenu reporter après la guerre, il rend compte des luttes ouvrières menées en France et des massacres de paysans indigènes par la dictature militaire au Guatemala. Armand Gatti obtient le Prix Albert-Londres en 1954. Par la suite, il tourne plusieurs films, dont l’un, L’Enclos, est primé en 1961 à Cannes, et se concentre sur l’écriture de pièces de théâtre. Il doit pourtant faire face à la censure qui frappe plusieurs de ses œuvres sur décision du gouvernement gaulliste, en raison de leurs caractères politiques.

«El otro Cristóbal est un film injustement méconnu, à la genèse complexe. Après une première expérience remarquée en tant que cinéaste (L’Enclos, 1960), Gatti est invité par Castro, sur une recommandation de Joris Ivens et d’Ernesto Guevara (rencontré en 1954 lors d’un reportage sur la guerre civile au Guatemala), afin de réaliser un film qui doit représenter Cuba au Festival de Cannes en 1963. Le tournage se déroule à partir de novembre 1962, en pleine crise des fusées, alors que l’île est depuis peu soumise à un blocus qui transforme le moindre problème technique ou matériel en difficulté insurmontable. Une fois le tournage terminé et après une série de tiraillements, la durée initiale de cinq heures est ramenée sur recommandation de l’ICAIC (Instituto Cubano de Arte y Industrias Cinematographicas) à un format d’une heure quarante, jugée plus «présentable». Lors de la compétition cannoise survient une brouille entre le producteur cubain (ICAIC) et le producteur français Adam Ulrych: ce dernier réclame la saisie de la copie par la justice et s’oppose à toute distribution en France pendant une trentaine d’années. Après une unique projection au Festival de Cannes, la diffusion de ce film restera confidentielle. Cristóbal est pourtant un film singulier qui mérite d’être redécouvert. Alliant ambition avant-gardiste et métissage culturel, il est l’un des rares exemples de collaboration entre techniciens cubains et français. En ce sens, il constitue un témoignage important sur l’internationalisme des artistes français au cours des années 60. De même que les films cubains de Chris Marker (Cuba si ! 1961, censuré jusqu’en 1963), et d’Agnès Varda (Salut les Cubains, 1962), Cristóbal semble témoigner d’une redéfinition de l’engagement artistique. (…) Parmi les films et les textes issus de ces voyages, Cristóbal occupe une place à part, en tant que soutien critique à la jeune révolution : il manifeste à la fois le souci d’intervention engagée de Gatti, mais aussi le désir de l’auteur de préserver son intégrité intellectuelle, morale et politique, ainsi que son imaginaire propre. Les films étrangers réalisés à Cuba sont généralement des documentaires militants (Joris Ivens et Roman Karmen) ou subjectifs (les « points de vue documentés », selon une expression de Jean Vigo revendiquée par Marker et Varda). Quant à Soy Cuba du cinéaste soviétique Mikhaïl Kalatozov, il relève de la fiction historique et se caractérise par la convocation d’événements historiquement attestés par le biais de personnages imaginaires. D’emblée, Gatti prend un chemin singulier : Cristóbal apparaît comme une allégorie politique dont le sens reste ouvert : que devient la réalité politique quand elle est vue à travers le prisme d’une fiction qui se développe sur le registre du merveilleux ?» (extraits du texte de Sylvain Dreyer El Otro Cristóbal, les hommes à la conquête du ciel paru en 2011 dans le n°2 des Cahiers Armand Gatti.)

Armand Gatti revient sur l’idée de départ de son film : « C’était un matelot qui découvre Cuba aujourd’hui comme Christophe Colomb avait fait un demi-siècle auparavant. J’avais longtemps pensé à un noir pour ce rôle, puis les choses ont changé, et j’ai fait du Noir un parallèle avec Cristóbal pour avoir un effet sous-jacent d’une espèce de Don Quichotte et Sancho Pança cubains« . Il rajoute : « El otro Cristóbal est un film politique traité non sur le plan de l’immanence mais de la transcendance. Il s’agit de montrer que le socialisme n’est pas une source de délectation morose, le socialisme apporte la joie d’exister, inspire l’invention, secrète la poésie, le sens de l’épopée« .

Le réalisateur évoque les raisons qui l’ont poussé à faire ce film sur Cuba :  » Ce film s’est fait dans des circonstances exceptionnelles, il s’est fait à la confiance. Habituellement, quel que soit le producteur ou le pays avec lequel on fait un film, on débat d’abord longuement sur les modalités, on fait ensuite un synopsis, on en discute, après quoi on décide si on tourne le film ou pas. A Cuba c’était différent. L’I.C.A.I.C. m’a proposé de faire un film et j’ai accepté. Et tout de suite, sans qu’il y ait le moindre scénario, la moindre idée, le film est devenu une chose concrète. C’est parti d’une confiance totale : confiance qui pour nous créait une énorme responsabilité. Il fallait essayer d’être à la hauteur de cette circonstance exceptionnelle présidant à la naissance d’un film. Pour nous, qui n’avons pas connu la révolution de 1917 et qui étions trop jeunes à la guerre d’Espagne, c’était une occasion rare d’être plongés dans une révolution où nous pouvions apporter notre petite participation« .

«La cinématographie cubaine est marquée du sceau de la révolution. Dès mars 1959, Castro ordonne la nationalisation des structures de production, la fondation de l’ICAIC (Institut cubain de l’art et des industries cinématographiques), de la revue Cine Cubano et de la Cinemateca. L’Institut définit l’orientation idéologique du cinéma cubain mais il récuse le réalisme socialiste. L’attention portée par la Révolution à la question du développement culturel séduit les intellectuels français. Sartre et Beauvoir rapportent de Cuba un témoignage enthousiaste, suivis par des militants et journalistes comme Régis Debray, Bernard Kouchner, Michèle Firk,K.S. Karol, Henri Alleg et Robert Merle. De même, quelques cinéastes occidentaux sont invités par l’ICAIC pour y tourner des films : Joris Ivens (Pueblo en armas et Carnet de viaje en 1961), Chris Marker (Cuba sí ! en 1961 puis La bataille des 10 millions en 1970), Agnès Varda (Salut les Cubains en 1962), Armand Gatti, et d’autres. En 1967, Leiris conduit à Cuba une cinquantaine d’écrivains et d’artistes dont Marguerite Duras, Pierre Guyotat Jorge Semprun et François Maspero, à l’occasion du XXIIIe Salon de Mai de la Jeune Peinture, au moment de la conférence de l’OLAS (Organisation latino-américaine de solidarité) qui rassemble la plupart des pays récemment décolonisés. Godard se rend à La Havane en mars 1968 pour tourner un film, projet qui ne verra jamais le jour. Enfin, Serge July et Alain Geismar visitent l’île en août 1968 . A la fin des années 60, les intellectuels se détournent du régime castriste suspecté de dérives autoritaires. La « lune de miel » avec la révolution cubaine, selon l’expression de Sartre, est terminée.» (Dreyer Sylvain, « Vers un engagement critique. El otro Cristobal, film franco-cubain d’Armand Gatti (1963)», dans revue ¿ Interrogations ?, N°9. L’engagement, décembre 2009).

Le réalisateur explique que pour faire le film «  il fallait alors constituer une équipe. Les problèmes techniques paraissaient assez effrayants, étant donnée la dimension que je voulais donner au film. Un auteur craint souvent de se voir trahi par des considérations techniques. D’autant que d’énormes difficultés matérielles se présentaient. Et peu à peu s’est imposée à nous la notion d’une sorte de « brigade ». Après la Révolution de 17, des brigades de savants, de constructeurs étaient partis en U.R.S.S. pour aider à l’édification du socialisme. Les brigades internationales étaient allées combattre en Espagne. Nous avons pensé à constituer sur un plan très modeste une brigade internationale de cinéma qui réaliserait ce film et apporterait dans le domaine de l’art l’expression d’une solidarité internationale sur les événements qui nous préoccupent. L’acteur auquel j’avais tout de suite pensé d’après le souvenir que j’en avais quand il interprétait Auguste Geai à Villeurbanne chez Planchon, c’est Jean Bouise. Je lui ai adressé un télégramme et Bouise a répondu d’accord sans demander la moindre explication. Il en fut de même pour l’assistant, le décorateur, la scripte, l’ingénieur du son : Michaud, Monloup, Maite Morand, Christian Hackfill sont partis dès que je leur ai demandé. Ainsi est née, à partir des volontaires qui en constituèrent le noyau, une brigade qui s’est renforcée avec les Cubains venus s’y intégrer. L’I.C.A.I.C. forma de son côté l’équipe image et nous avons démarré Cristóbal. » Il ajoute:  » Il y a eu des moments dramatiques. Parfois, nous avons travaillé 36 heures d’affilée. Un soir, à la 24ème heure, le caméraman, l’appareil attaché autour de la poitrine, devait suivre une action qui l’obligeait à panoramiquer à 360 degrés. La neige tombait et, faute de polystyrène, nous avions semé du plâtre. Après plusieurs répétitions, on tourne et Charvein est resté trois minutes sans respirer. A la fin du plan on a entendu un grand bruit : il était tombé évanoui. Tout le monde se précipite et l’ingénieur du son dégringole d’une hauteur de dix mètres à travers le décor de la sphère. Il n’a rien eu. Quant à Charvein, il était tombé sans lâcher sa caméra qu’il protégeait encore, évanoui. La fin du film a été exaltante. Les trente jours prévus pour terminer ont été ramenés à quinze. On travaillait 14, 16, 20 heures par jour et on a terminé un matin à neuf heures après une journée de 28 heures. (…) « 

El otro Cristóbal a été numérisé et restauré par Eclair, avec l’aide du CNC. La restauration 4k de El Otro Crisobal a été effectuée à partir d’éléments retrouvés à Cuba et en France. En l’absence des négatifs image et son, les éléments intermédiaires conservés par le laboratoire LTC et par l’ICAIC – Instituto Cubano del Arte e Industria Cinematograficos – ont permis la restauration complète de l’œuvre dans sa version d’origine cubaine. Dans un souci de conformité au montage et à l’étalonnage d’origine, une copie datant de 1963, année de sa présentation au festival de Cannes, a servi de référence.

«…La représentation désenchantée du ciel vient appuyer cet aspect théâtral et mélancolique de l’histoire. La plateforme céleste est sombre, désolée, composée de formes géométriques fabriquées avec des matériaux qui donnent une impression de débris et de déchets. Un lieu presque oublié où les êtres humains et les animaux ont déposé les vestiges de leur quotidien, leurs rêves désuets, leurs détritus, voire leurs carcasses. La terre apparaît donc comme un lieu bien plus désirable que le paradis, ce qui justifie le besoin de Cristóbal d’y revenir. El Otro Cristóbal prend des airs d’épopée au fur et à mesure que le récit se développe, et semble par moment franchir la limite de l’absurde, au point que cela devient d’une lenteur lassante. Cependant, les idées restent très avant-gardistes pour l’époque et d’une audace intéressante.Ainsi, Armand Gatti nous a offert une poésie en noir et blanc, rythmée par les nombreux chants qui la colorent.» (lesuricate.org)


Présentation du film et animation du débat avec le public : Josiane Scoleri et Michel Séonnet.

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Entrée : 7,50 € (non adhérents), 5 € (adhérents). Adhésion : 20 € (5 € pour les étudiants) . Donne droit au tarif réduit à toutes les manifestations de CSF, et à l’accès (gratuit) au CinémAtelier et à l’atelier Super 8.

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