En attendant le bonheur



Vendredi 16 janvier 2009 à 20h30

Cinéma Mercury – 16 place Garibaldi – Nice

Film de Abderrahmane Sissako – Mauritanie – 2003 – 1h35 – vostf

Nouadhibou est une petite ville de pêcheurs arrimée à une presqu’île de la côte mauritanienne. Abdallah, un jeune Malien âgé de dix-sept ans, y retrouve sa mère, en attendant son départ vers l’Europe. Dans ce lieu d’exil et de fragiles espoirs, le jeune homme, qui ne comprend pas la langue, tente de déchiffrer l’univers qui l’entoure : Nana, une sensuelle jeune femme qui cherche à le séduire ; Makan, qui, comme lui, rêve de l’Europe ; Maata, un ancien pêcheur reconverti en électricien et son apprenti disciple, Kahtra. C’est lui qui enseigne à Abdallah la langue locale pour que ce dernier puisse rompre le silence auquel il est condamné…

Sur le web

Ville de transit sur la côte mauritanienne où se déroule l’action de En attendant le bonheur, Nouadhibou n’est pas inconnue au réalisateur Abderrahmane Sissako, qui y a lui aussi transité à l’image du personnage principal de son film alors qu’il devait se rendre à Moscou pour y suivre des cours de cinéma.

 » En attendant le bonheur poursuit, sur un mode légèrement décalé, l’entreprise de cinéma initiée par le très beau La Vie sur Terre, le précédent film d’Abderrahmane Sissako : pénétrer, par le morcellement des lieux et la douceur d’une mise en scène caressante, la dimension secrète, invisible d’une ville. Sokolo, dans La Vie sur Terre, était une ville où l’on revient (le retour du cinéaste exilé auprès de son père). Nouadhibou, accrochée à une presqu’île de la côte mauritanienne, est quant à elle une ville d’où on part. On y attend le bonheur. C’est à la fois un lieu de vie (on y passe toute son existence), le bout d’une route (un Chinois y a trouvé asile), ou un point de transit (la dernière étape avant le voyage pour l’Europe). Parmi la multitude de personnage qui peuple le film, chacun voit Nouadhibou selon l’une de ces définitions possibles. Peupler le film : il s’agit bien de cela, où plutôt, il s’agit de l’habiter, au sens où les personnages modèlent le film, lui donnent forme selon qu’ils sont jeunes ou vieux, itinérants ou sédentaires, vivants ou morts… » (chronicart.com)

 » En attendant le bonheur se situe ailleurs, loin, très loin des récits linéaires et édifiants sur le tiers-monde. 
Dans cette œuvre drolatique, il est avant tout question d’ombre et de lumière, de dedans et de dehors…il y a dans ce film  la lumière solaire, bien sûr, mais surtout la fée électricité, fil rouge de ce conte sans histoire ou, du moins, sans démonstration didactique…Les problèmes liés à la simple installation d’une ligne électrique sont générateurs de maints détours documentaires ­ le film est à moitié improvisé ­, qu’il s’agisse d’aller acheter une ampoule dans le souk des artisans (une épopée à rebondissements) ou d’aller brancher un fil sur un toit (une entreprise périlleuse)…La grâce, le charme, le plaisir du film proviennent de son incongruité assumée, de sa narration discontinue, fragmentaire, éclatée, elliptique, de ses différents niveaux de réalité où l’on ne peut pas toujours démêler ce qui relève de la pure mise en scène et de la captation à vif. Ni d’ailleurs ce qui est onirique de ce qui est réaliste. Sans s’appesantir sur des équations quasi métaphysiques, genre “la lumière = la vie” ou “l’électricité = le courant des affects”, Sissako procède par petites touches chargées de sens, espacées les unes des autres par de longs passages contemplatifs et abstraits…Une des réussites d’Abderrahmane Sissako, c’est de savoir expérimenter sur le réel, le faire “fictionner” en toute liberté et tous azimuts, sans nous proposer une progression dramatique, ni parachever le conte par un dénouement quelconque. Ici, le départ n’est pas automatiquement synonyme d’une nouvelle vie, puisqu’il s’amorce avec des points de suspension. » (lesinrocks.com)

Travaillant avec une majorité d’acteurs non-professionnels, le réalisateur Abderrahmane Sissako a préféré privilégier le jeu par improvisation.

Présenté dans la section « Un certain regard » du 55e Festival de Cannes, En attendant le bonheur y a remporté le Prix de la critique internationale. Le film a également été primé au Festival du Film francophone de Namur 2002.


Présentation du film et animation du débat avec le public : Josiane Scoleri.

Merci de continuer à arriver suffisamment à l’avance pour être dans votre fauteuil à 20h30 précises.

N’oubliez pas la règle d’or de CSF aux débats :
La parole est à vous !

Entrée : 7,50 € (non adhérents), 5 € (adhérents CSF et toute personne bénéficiant d’une réduction au Mercury).

Adhésion : 20 €. Donne droit au tarif réduit à toutes les manifestations de CSF, ainsi qu’à toutes les séances du Mercury (hors CSF) et à l’accès (gratuit) au CinémAtelier.
Toutes les informations sur le fonctionnement de votre ciné-club ici


Partager sur :