Le Monde de Nemo



Dimanche 15 février 2004 à 14h30

Cinéma Mercury – 16 place Garibaldi – Nice

Animation de Andrew Stanton et Lee Unkrich – USA – 2003 – 1h41 – vostf

Dans les eaux tropicales de la Grande Barrière de corail, un poisson-clown du nom de Marin mène une existence paisible avec son fils unique, Nemo. Redoutant l’océan et ses risques imprévisibles, il fait de son mieux pour protéger son fils. Comme tous les petits poissons de son âge, celui-ci rêve pourtant d’explorer les mystérieux récifs. Lorsque Nemo disparaît, Marin devient malgré lui le héros d’une quête unique et palpitante. Le pauvre papa ignore que son rejeton à écailles a été emmené jusque dans l’aquarium d’un dentiste. Marin ne s’engagera pas seul dans l’aventure : la jolie Dory, un poisson-chirurgien bleu à la mémoire défaillante et au grand coeur, va se révéler d’une aide précieuse. Les deux poissons vont affronter d’innombrables dangers, mais l’optimisme de Dory va pousser Marin à surmonter toutes ses peurs.

Sur le web

Natif du Massachusets, Andrew Stanton se forme à CalArts (California Institute of the Arts), dont il sort licencié en animation de personnages. Ses courts-métrages, Somewhere in the Arctic, lauréat du Nissan Focus Award et A Story lui ouvrent aisément les portes de Pixar en qualité de directeur de l’animation et réalisateur de films publicitaires. Entré dans le désormais fameux studio de Luxo Jr en 1990, il est alors la neuvième personne à rejoindre l’équipe de pionniers de l’animation par ordinateur formée par John Lasseter : il en devient même le deuxième animateur. Scénariste sur chacun des longs métrages du studio jusqu’au (Le) Monde de Nemo, il remporte ainsi l’Oscar du Meilleur Script pour Toy Story sorti en 1995. Il co-réalise également 1001 Pattes (a bug’s life) en 1998 aux cotés de John Lasseter. Producteur exécutif de Monstres & Cie en 2001, Andrew Stanton prend des gallons supplémentaires, en 2003, en devenant auteur, co-scénariste et réalisateur du (Le) Monde de Nemo. Après avoir touché au monde des jouets pour Toy Story et Toy Story 2, à l’infiniment petit pour 1001 Pattes et à l’imaginaire des rêves enfantins pour Monstres & Cie, les studios Pixar se sont tournés, avec Le Monde de Nemo vers l’univers sous-marin, où de l’aveu même de John Lasseter, producteur délégué du film, « jamais l’art de l’animation par ordinateur n’avait été aussi adapté pour raconter ce genre d’histoire« .

Fasciné par l’univers sous-marin et sa richesse visuelle, Andrew Stanton a cherché longtemps comment l’exploiter artistiquement jusqu’à ce que des retrouvailles avec son jeune fils, après de longues séances de travail, servent d’élément déclencheur pour l’écriture du scénario. Pour convaincre John Lasseter que Le Monde de Nemo pouvait être le nouveau projet des studios Pixar, Stanton lui prépara une salle pleine à craquer d’éléments de développement visuel et en fit une présentation complète de plus d’une heure, au terme de laquelle Lasseter lui répondit simplement qu’il avait été convaincu dès que le mot « poisson » avait été prononcé. Dans Le Monde de Nemo, le réalisateur Andrew Stanton s’est amusé à truffer son film de références aux Monty Python ainsi qu’aux Studios Aardman, dont il est un fervent admirateur. Il a ainsi donné à un krill (un crustacé) une réplique fameuse tout droit extraite de Monty Python, sacré Graal et aux mouettes une allure qui les apparentent aux pingouins de Wallace et Gromit.

« Rempart contre la décrépitude et la morosité, la famille proche ou lointaine occupe une fonction décisive. Chez Stanton et Unkrich, elle est au sein de toutes les querelles: famille monoparentale (Marin et Nemo), famille nombreuse (la migration des tortues), famille d’adoption (les esseulés de l’aquarium), association de carnivores anonymes… Le récit d’apprentissage installe une confiance mutuelle entre les différents protagonistes. La communauté de Sidney pouponne le nouveau captif, après avoir jaugé sa bravoure. Dory et Marin traversent une chaîne de méduses vénéneuses au péril de leurs écailles. La leçon de courage du Monde de Nemo réconcilie les échelles, accole l’infiniment grand à l’infiniment petit. Elle diffère peu des précédentes flâneries de Pixar. Les aventuriers font l’expérience de l’altérité en explorant des terres inconnues. Pour chacun, l’heure est au dépassement de soi et de sa condition (de jouet, de fourmi, de monstre ou de poisson). Le huis clos psychotique d’un côté, l’immensité prometteuse de l’autre: Le Monde de Nemo badine avec les genres, puise dans l’héritage disneyen (Bambi, Pinocchio, La Petite Sirène) avec un sens du rythme et de l’à-propos d’une virtuosité confondante. Œuvre de la plénitude, réinventant le mythe des poissons-clowns, Le Monde de Nemo restera comme l’une des plus vibrantes déclarations d’amour d’un père pour son enfant. » (filmdeculte.com)

« Et pour un voyage intérieur, quel élément plus houleux, plus vivant que l’océan ? La patte Pixar trouve dans le grand bleu un territoire sans frontières d’une richesse prodigieuse, où s’exprime passionnément l’imagination proverbiale du studio. C’est également un espace démesurément étranger, aux volumes inédits : plus vraiment de haut ni de bas, ni de pesanteur, ni d’unité d’échelle. Les personnages sont tour à tour immenses et minuscules, de l’hippocampe à la baleine. Dans ce terrifiant pays des merveilles, pas d’anthropomorphisme rouillé: le bestiaire fait du film un véritable train fantôme. L’eau engourdit les mouvements, retient la lumière, baigne certaines scènes d’un parfum cauchemardesque (l’arrivée de Nemo dans l’aquarium, ou encore la séquence des méduses).Nemo reste une des plus grandes réussites d’Emeryville. Andrew Stanton a su faire de son histoire de traque un bouleversant apologue sur la rupture familiale. Plus dur, plus adulte (le véritable héros, c’est Marin) que les autres titres du studio, il n’a peut-être d’égal que Toy Story 3 dans l’ampleur des questions qu’il soulève, tout en comptant parmi ses plus ambitieux succès esthétiques. En marge de l’évident argument économique, c’est un retour sur un des grands films d’animation de ce début de siècle qui nous est proposé. » (critikat.com)

Le travail sur le film a débuté dès 1997 et la production de celui-ci a commencé en janvier 2000 avec une équipe qui comprenait 180 personnes !

Si Pixar avait jusqu’à présent donné naissance à des jouets, des insectes et des monstres, créer des poissons s’est révélé plus difficile encore. Dans leur démarche de création, les réalisateurs se sont tour à tour inspirés de visites d’aquariums et de conférences données par un ichtyologiste, spécialiste dans l’étude des poissons. N’hésitant pas à effectuer des plongées à Monterey et Hawaï, les cinéastes ont également installé leur propre aquarium chez Pixar, tout en allant chercher l’inspiration dans quelques scènes sous-marines extraites de grands classiques de chez Disney comme Merlin l’enchanteur, La Petite Sirène et … Bambi, qui par l’attention portée aux mouvements et à l’expressivité des animaux est finalement devenue la référence principale pour créer Le Monde de Nemo. Comme à l’accoutumée, les studios Pixar ont privilégié pour Le Monde de Nemo l’humour et la fantaisie, qui sont notamment perceptibles dans les doublages des personnages. En version originale, ceux-ci ont été réalisés par les comédiens Albert Brooks, Willem Dafoe et Geoffrey Rush entre autres. En France, c’est Franck Dubosc qui prête sa voix à Marin, le père de Nemo, tandis que Kevin Sommier donne la sienne au jeune et intrépide petit poisson. Samy Naceri assure quant à lui le doublage de Crush, une tortue verte plutôt cool.

John Lasseter a contacté Danny Elfman en premier pour composer la musique du Monde de Nemo. Celui-ci déclina l’offre ; Lasseter se tourna donc vers Hans Zimmer qui refusa à son tour. Finalement, l’écriture de la musique fut confiée à Thomas Newman. La Bande Originale du film Le Monde de Nemo est l’oeuvre de Thomas Newman, qui succède à Randy Newman pour l’illustration musicale d’un film Pixar. Le compositeur qui a débuté aux côtés de John Williams s’était notamment distingué pour ses partitions des films de Sam Mendes, American beauty et Les Sentiers de la perdition. La chanson du générique, Beyond the Sea, interprétée pour l’occasion par Robbie Williams est la variation anglo-saxonne de La Mer de Charles Trénet.

Sorti sur les écrans américains le 1er juin 2003, Le Monde de Nemo a engrangé plus de 70 millions de dollars de recettes dès son premier week-end d’exploitation et fait tomber quelques semaines plus tard, un record vieux de presque dix ans et détenu par Le Roi lion, devenant avec plus de 330 millions de dollars le plus grand succès de tous les temps pour un film d’animation. Nominé pour quatre oscars (Meilleur Film d’Animation, Meilleure Musique, Meilleur Scénario Original et Meilleur Montage Sonore), Le Monde de Nemo remporte pour la première fois dans la vie de son label l’Oscar du Meilleur Film d’Animation.


Présentation du film et animation du débat avec le public : Philippe Serve.

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