Pandora



Mercredi 14 Février 2018 à 20h30 – 16ième  Festival

Cinéma Mercury – 16 place Garibaldi – Nice

Film de  Albert Lewin – Royaume-Uni – 1951 – 2h04 – vostf

A Esperanza, un village de la côte espagnole, Pandora, une jeune Américaine, est indifférente aux riches prétendants qui la courtisent. Après avoir finalement accepté d’épouser un coureur automobile, elle rencontre le propriétaire d’un yacht, Hendrick Van der Zee, qui n’est autre que le Hollandais Volant de la légende, condamné à errer sur les mers et à ne redevenir humain que six mois tous les sept ans. Or, sa malédiction ne sera levée que s’il rencontre une femme qui, par amour, acceptera de mourir pour lui…

Notre critique

Par Laura Schiazza

« On amène Pandora devant les dieux et les hommes toujours rassemblés avant la grande séparation. Ils sont tous suffoqués, estomaqués. Elle est merveilleuse. […] On ne peut la voir sans être séduit, l’aimer, la désirer. Alors Zeus déclare cet être qui vient d’être créé artificiellement, la première femme, l’ancêtre de toutes les femmes. Elle est appelée Pandora dans le texte car elle est le cadeau (doron) que tous (pan) les dieux vont faire aux humains ». Ces propos de Jean-Pierre Vernant (Pandora, la première femme), professeur au collège de France mettent en lumière deux aspects du mythe, à la fois l’artificialité de cet être mais aussi le désir de tous les hommes à son encontre.

Passionné de poésie et de littérature, Albert Lewin, va donc puiser dans ce mythe pour créer son personnage de Pandora. Ainsi, à Esperanza, sur une petite côte espagnole, une jeune chanteuse américaine, Pandora (Ava Gardner) fait tourner la tête de tous ses riches prétendants. Après avoir accepté d’épouser un fortuné coureur automobile, elle rencontre Hendrick Vander Zee, qui n’est autre que le propriétaire du Hollandais volant maudit et condamné à errer sur les mers sauf six mois tous les sept ans, à moins qu’une femme n’accepte de mourir pour lui…A la croisée entre mythes et réalité on pourrait ici s’interroger sur la façon dont Albert Lewin dépasse ses supports pour les sublimer et les ancrer dans une réalité universelle à savoir le triomphe de l’amour au-delà du destin.

Une réécriture de deux mythes intemporels

Pandora représente tout d’abord, « un être qui ne supporte pas la médiocrité ou la continence », ajoute encore une fois J.P. Vernant. En effet, fidèle à la légende, la jeune chanteuse est un être présenté comme une beauté froide, élégante, pour qui les hommes se perdent. Elle n’est au départ, qu’une chimère, un symbole. Elle est la boîte de Pandore et les personnages masculins fous d’amour viennent se perdre pour elle. Ainsi, Reggie (Marius Goring), désespéré s’abandonne au suicide et Stephen (Nigel Patrick), se soumettra à l’épreuve de la boîte : jeter sa voiture fétiche du haut d’une falaise. Pandora ne peut aimer au début puisqu’elle n’est qu’un objet que les hommes veulent posséder, à l’image du toréador Montalvo (Mario Cabré) allant jusqu’à tuer pour la posséder. Dans le mythe Pandora représente symboliquement un « ventre », du grec gaster, à la fois avec un appétit dévorant et en même temps appelant au désir. Ce double aspect est bien illustré dans le film. En effet tous ses prétendants commettent ici, le pêché d’hybris (orgueil), en voulant aller au-delà de la malédiction des dieux, qui eux-mêmes se vengent du vol du feu par Prométhée. Ils subissent donc tous les foudres divines. Par conséquent, pour incarner ce personnage mythique, Albert Lewin a choisi la ‘‘plus belle femme du monde’’ soit Ava Gardner, archétype de la femme fatale, célèbre pour son interprétation de Kitty Collins dans Les Tueurs, de Robert Siodmack en 1946. Le choix des tenues extravagantes de Pandora permet de la sublimer et lui donner une dimension mythique.

Tous les hommes succombent au charme de Pandora sans qu’elle ne ressente d’amour pour eux, jusqu’au moment où une nouvelle légende vient s’entrelacer avec le mythe grec. Fin lettré, Albert Lewin est fasciné par le mythe du hollandais volant et notamment la réécriture de Wagner, dans Le Vaisseau fantôme, chef d’oeuvre du romantisme allemand datant de 1843. Dans l’opéra fantastique, on suit la course irrationnelle du hollandais entre ciel et enfer à la recherche de la rédemption, incarnée par l’amour absolu d’une femme. Lewin en tire le personnage de Henrick Vander Zee, propriétaire d’un Yatch qui ne peut accoster sur mer que six mois tous les sept ans suite au crime passionnel de son épouse. La rencontre entre Pandora et Henrick prend une dimension mythique grâce à l’atmosphère créée par la nuit, la brume ainsi que l’apparition presque nue de la femme telle une déesse. De plus, à l’arrivée de la jeune femme, Henrick est en train de peindre une représentation de Pandora avec sa boîte. Celle-ci se comporte également avec cruauté avec le peintre en exigeant de détruire le visage de cette peinture. Mais Henrick ne se réagit pas comme tous ses prétendants et s’adapte au comportement de Pandora, la battant sur son propre terrain. On ne peut être que charmés par cette rencontre entre la sensualité grecque et la mélancolie hollandaise. Cette dernière est sublimée par le choix du décor gothique anglo-saxon.

Une réécriture de deux mythes dans un décor fantasmé

Le choix du cadre est hautement symbolique. Le petit port d’Esperanza ancre la narration à la fois dans l’appel à la passion méditerranéenne et en même temps dans une Europe des années 1930 chère aux modernistes de la lost generation comme Fitzgerald ou Hemingway. Il s’agit d’une vision fantasmée qui est renforcée par les multiples compositions baroques du directeur de photographie Jack Cardiff inspirées des peintures de Magritte et De Chirico. Par conséquent, se confrontent la décadence moderne et les visions mythologiques. Certains plans sont de véritables compositions picturales : Pandora au premier plan, sa robe jaune comme un voile sur une statue grecque, et au second plan le hollandais de dos, la mer en arrière-plan comme un appel vers l’infini évoquant le destin du personnage. Ce plan donne un visage à la « décadence moderne » qui constitue l’arrière-plan du film entier, L’impossible communication entre hommes, la fatalité incarnée par la statue.

Dépasser les mythes pour les inscrire dans la temporalité et l’humanité

In fine, Albert Lewin dépasse la réécriture des mythes pour poser la question universelle de ce que l’on est capable de sacrifier par amour. Le triomphe de l’amour passe donc par le dépassement du mythe, c’est en voulant préserver Pandora qu’il parvient à se différencier des autres prétendants, tels Montalvo dans son arène ou Stephen au volant de son bolide. C’est en ce sens que l’on peut parler de chef d’oeuvre pour ce film. Mais il prolonge tout de même le problème posé par le mythe de la boîte de Pandore que l’on peut résumer ainsi : « Nous les hommes qui sommes-nous ? Et pourquoi ne peut-on pas être des hommes s’il n’y a pas des femmes avec nous ? »

Sur le web

Le Hollandais Volant est l’un des plus célèbres spectres de l’histoire maritime. Sa légende remonte au 17e siècle et parle d’un marin condamné à errer éternellement sur les mers sur son navire fantôme entouré d’un étrange halo rougeâtre, à moins qu’une femme n’accepte de mourir par amour pour lui. Plusieurs versions sont avancées concernant l’origine de cette malédiction : pour certains, le marin aurait passé un pacte avec le Diable et payerait ainsi le prix de sa richesse et de la rapidité de son bateau ; pour d’autres, c’est en prenant la mer un vendredi saint que Le Hollandais Volant s’attira les foudres de Dieu ; enfin, la version la plus courante raconte le destin d’un marin qui, trop fier pour vouloir renoncer à affronter une terrible tempête, y survécut et s’attira la colère du Seigneur. Mythe ou réalité, Le Hollandais Volant aurait été aperçu à de nombreuses reprises à travers les siècles, condamnant à la mort le premier marin qui l’aperçoit…Pandora est adapté de la légende du Hollandais volant, célébrée par l’opéra de Richard Wagner Le Vaisseau fantôme, composé en 1843. Le réalisateur et scénariste Albert Lewin donne ici sa propre vision de ce personnage mythique. Mais Pandora s’inspire également du «mythe grec de Pandore» qui est la première femme créée par Zeus pour se venger des hommes et de Prométhée, voleur de feu. Parée de toutes les qualités, elle fut envoyée sur terre avec une jarre renfermant tous les maux de l’humanité, que, petite curieuse, elle s’empressa d’ouvrir… La somptueuse Pandora (Ava dans toute sa splendeur) fait aussi le malheur des hommes. Pour elle, ils meurent ou sacrifient ce qu’ils ont de plus cher. Ce n’est pas une garce, mais une déesse de marbre, étrangère au simple amour terrestre.» (telerama.fr)

«Pandora demeure encore aujourd’hui un objet insaisissable de l’âge d’or hollywoodien et aura constitué un des mariages les plus réussis entre sophistication intellectuelle, esthétique flamboyante et souffle romanesque. C’est également l’œuvre qui fit passer Ava Gardner de la star à l’icône avec un rôle mythique qui allait bouleverser sa vie et sa carrière. Quittant pour la première fois les Etats-Unis à l’occasion de cette production, Ava Gardner allait découvrir ses pays d’adoption avec l’Espagne et l’Angleterre où était tourné le film. La timidité et le secret de son caractère allaient trouver un cadre idéal avec la réserve anglaise, tandis que sa spontanéité et son tempérament volcanique pourraient enfin s’épanouir dans la ferveur latine espagnole. Elle qui ne s’était jamais vraiment sentie chez elle à Hollywood pourrait enfin être elle-même. C’est exactement de cela que parle Pandora, d’un éveil émotionnel où l’intime ne se révèle que par le prisme du mythe. Albert Lewin en appelle aux figures de légende pour dépeindre la fascination croissante de sa caméra pour Ava Gardner. Réalisateur au parcours atypique, Albert Lewin aura toujours été une figure à part dans le paysage de l’âge d’or hollywoodien. Passionné de poésie et de littérature – il publia un roman en fin de carrière, The Unaltered Cat, ainsi que des poésies dans sa jeunesse, qu’il jugeait médiocres – il effectue de brillantes études à Harvard puis, suite à une rencontre avec l’un de ses fondateurs Samuel Goldwyn, intègre la MGM au détour des années 1920. Il y gravira lentement tous les échelons, apprenant les ficelles du métier en occupant tour à tour les postes de lecteur de scénario, script doctor puis scénariste à part entière avant la consécration lorsque Irving Thalberg, haut responsable du studio, en fera son bras droit. Cependant, son image d’intellectuel le suivra tout au long de ce parcours, au point qu’un collaborateur lui dira à ses débuts qu’il n’a aucun avenir dans le cinéma, car trop cultivé. Lewin n’est certes pas le seul intellectuel à Hollywood mais, contrairement par un exemple à un Mankiewicz tout aussi érudit, ce bagage ne sert pas une vision du monde désabusée et cynique. Au contraire, chez lui les références servent souvent un contenu flamboyant et torturé que l’on retrouvera tout au long de sa courte filmographie témoignant de cette sensibilité : The Moon and Sixpence (1942), évocation de la vie du peintre Gauguin, Le Portrait de Dorian Gray (1945), adapté d’Oscar Wilde, ou encore The Private Affairs of Bel Ami (1947), d’après Guy de Maupassant. Témoin de ce mélange détonant entre sophistication et romanesque qui le caractérise, l’apparition dans les trois films de peintures en Technicolor – les films étant en noir et blanc – qui provoquent un choc esthétique et dramatique. Une tradition perpétué dans Pandora où certains décors sont d’ailleurs conçus par Man Ray.
Cet élan du réflexif à l’âme, Albert Lewin semble enfin capable d’en donner la pleine mesure avec Pandora qu’il écrit et produit lui-même suite au refus de la MGM de participer au film. Scénario original, Pandora poursuit donc dans cette voie ambitieuse puisqu’il mélange rien moins que le mythe grec de la boîte de Pandore et celui nordique du Hollandais volant dans une version inspirée de la relecture qu’en fit Wagner pour son opéra Le Vaisseau fantôme, le tout se déroulant dans l’Europe des années 1930, berceau de la « Génération perdue » des F. Scott Fitzgerald et Ernest Hemingway. Cette nuée de références confère donc au récit un arrière-plan sophistiqué – souligné par les dialogues pleins d’emphase – qui pourrait faire craindre une tonalité pompeuse. C’est pourtant une manière pour Lewin de façonner son propre mythe et d’en apporter une dimension postmoderne dans une logique surréaliste. Le drame en marche ne semble sur le papier que rejouer le mythe – James Mason guère surpris de voir Pandora surgir la première fois sur son navire puisqu’il est en train de la peindre – mais instaure le doute et l’incertitude à travers le traitement de Lewin. Il nous fait craindre et espérer à la fois que la légende se répète puisque s’y confondent la mort et l’amour fou, le premier étant l’aboutissement logique du second. Le leitmotiv du film est ce que l’on est prêt à sacrifier par amour, et c’est le cheminement que devra effectuer Pandora (Ava Gardner) qui au départ n’est qu’une chimère, un symbole. La boîte de Pandore, c’est elle, et tous les personnages masculins fous d’amour pour elle viendront s’y perdre sans espoir de retour. Reggie (Marius Goring) désespéré s’abandonnera au suicide, Stephen (Nigel Patrick) lui sacrifiera sa rutilante voiture de course. Indifférente et cruelle au début de l’histoire, Pandora ne peut aimer car elle n’est qu’une obsession, un objet à posséder pour tous ces hommes qui la convoitent – le regard chargé de désir de Nigel Patrick avant de balancer sa voiture dans le ravin ou encore les attitudes machiste du toréador  Montalvo l’expriment parfaitement.

Sa beauté est au départ capturée dans une élégance froide, témoin de la distance du personnage sur ce qui l’entoure avec ce mouvement de caméra qui nous révèle son profil pareil à une statue grecque lors de sa première apparition. Cette indifférence est en fait une attente qui s’ignore pour un amour réel, et lui fait accepter presque par dépit la demande en mariage de Stephen. Albert Lewin saisit par la suite l’éveil sentimental d’une Pandora s’embellissant au fur et à mesure que le film avance et des tumultes de son cœur pour Le Hollandais volant. Paradoxalement, elle va ainsi s’inscrire dans le mythe en s’humanisant, en montrant ses failles. Désormais ses traits angéliques ne surgiront plus que par de saisissants gros plans, que la photo de Jack Cardiff voile d’un halo l’élevant au rang de déesse, son expression étant cependant bien celle d’une femme amoureuse. De même, plus le film avance, plus ses tenues se font extravagantes et d’évocation antique, le bouillonnement intérieur se traduisant par le port. Le trouble de Pandora s’illustre donc par l’emphase de la première fois et offre un parfait complément à la réserve de celui qui a trop vécu, trop vu et souffert, Van Der Zee. Ce dernier est formidablement campé par un ténébreux James Mason, dans la lignée des héros de Lewin, élégant, torturé et désabusé. L’alchimie entre les deux comédiens fonctionne idéalement entre la passion ardente de l’une et la mélancolie de l’autre, avec à la clé le plus poignant dilemme qui soit : le Hollandais ne peut se résoudre à demander à Pandora de mourir pour le sauver de sa malédiction révélée dans un saisissant flash-back. Chaque scène entre eux, chaque regard brûlant en appellent à cet assouvissement du désir dans un appel mystique qu’ils ne peuvent fuir. James Mason exprime à la fois la verve, l’éloquence de la légende par des répliques désabusées tandis que la raideur de sa présence et son regard contrit dévoilent le conflit de sa fuite / attirance pour Pandora. Accepter son amour c’est se libérer, mais le tourment qui lui fit tuer sa première incarnation est désormais celui qui le pousse à l’épargner même s’il doit errer en mer pour l’éternité. Lewin parvient à traduire ces contradictions lors de la séquence nocturne sur la plage, où tous les partis pris précédemment esquissés peuvent pleinement se dévoiler. Pandora avoue sans fard ses sentiments à Van Der Zee, ce dernier l’accepte avant de se raviser en comprenant ce qui est en jeu. Juste auparavant, un plan magnifique aura résumé le fossé qui les sépare avec Pandora agrippée à une statue antique tandis que Van Der Zee indécis lui tourne dos face à la mer – la signification de Van Der Zee, « de la mer » en néerlandais, étant d’autant plus juste à ce moment-là.

Le cadre côtier du petit port espagnol d’Esperanza donne une tonalité inédite à une forme de récit plus aisément associée au fantastique gothique anglo-saxon, en apportant une ambiance sensuelle de désir toute latine et méditerranéenne. La minutie de l’esthète Albert Lewin n’aura jamais été plus forte que sur Pandora. Outre son attrait obsessionnel pour Ava Gardner (de nombreux gros plans seront retravaillés en studio à Londres), le réalisateur aidé par la photographie prodigieuse de Jack Cardiff isole les personnages dans des superbes compositions de plans, des visions baroques et majestueuses inspirées des peintures de Magritte et de De Chirico – à qui un hommage est rendu avec la peinture réalisée pour le film – le tout alternant avec des cadrages expressionnistes magnifiant le réel et le rapprochant toujours plus de la légende, telle cette cloche qui semble dominer la plage des cieux. La décadence moderne et les visions mythologiques se confrontent sans cesse à travers les situations – les deux amants entourés de statues antiques en marge d’une soirée jet set – mais aussi des personnages. L’amour finalement vain des hommes s’exprimant par les démonstrations viriles – Stephen au volant de son bolide, Montalvo dans son arène de toréador – ne peut rivaliser avec celui sous forme de renoncement, de mise en retrait du Hollandais volant.
La mort tant attendue et l’apaisement de son âme ne valent pas le sacrifice de Pandora. Comme dans les précédentes œuvres de Lewin, l’accomplissement thématique et narratif passera pas la vision d’un tableau. Au début du film, Van Der Zee avait effacé le visage de Pandora de sa peinture, la rendant à son abstraction de boite de Pandore. Lorsque le tableau réapparaît à la fin, le visage y retrouve sa place quand Pandora décide de le rejoindre. Elle n’est plus cette figure détachée et de perdition, mais un être charnel et passionné prêt à mourir pour lui. La légende ne s’exprimera vraiment que par les actions extraordinaires de ses protagonistes qui s’y inscrivent par leur humanité. Ils peuvent désormais se figer dans l’éternité après cette vision d’un sablier qui se fissure, l’effet spécial grossier du navire battu par les flots nourrissant ce côté symbolique. La narration en flash-back de Harold Warrender aura amené une hauteur plus réfléchie au récit mais elle-même se pare de stupeur et d’admiration lors de la conclusion, là aussi dépassée par cette vibrante expression d’un amour inconditionnel. Échec commercial à sa sortie, incompris et qualifié de prétentieux, Pandora aura néanmoins gagné avec le temps son statut de chef-d’œuvre pour demeurer aujourd’hui l’un des plus beaux et original représentants du genre romanesque.» (dvdclassik.com)

Loin d’être un succès public lors de sa sortie, Pandora a depuis gagné ses galons de « grand film« . Célébré par la critique, il est aujourd’hui considéré comme un classique du septième art. Et pour beaucoup, Ava Gardner, sublimée par la photo de Jack Cardiff, n’a jamais été aussi belle à l’écran…

Réputé pour demander à ses comédiens un nombre impressionnant de prises pour chaque scène, Albert Lewin fit honneur à sa réputation sur le tournage de Pandora, demandant lors de certaines séquences près de 100 prises !

Selon Ava Gardner, Albert Lewin a quitté de son propre chef la puissante MGM pour pouvoir diriger ce film non-commercial que les producteurs auraient refusé de financer. Toujours selon les propres dires de l’actrice, le réalisateur aurait demandé comme prime de départ le… prêt d’Ava Gardner, alors attachée au studio !

Réalisé en 1951, Pandora est le premier film en couleur de la comédienne Ava Gardner. Pandora marque la seconde collaboration entre Ava Gardner et James Mason, après Ville haute, ville basse en 1949. Ils se donneront la réplique à deux autres reprises : dans Mayerling en 1968, et dans le téléfilm historique en plusieurs parties A.D. en 1985.

Les relations entre Ava Gardner et l’Espagnol Mario Cabré, qui interprète son amant le torero Juan Montalvo dans Pandora, furent des plus difficiles. La comédienne, qui explique que le comédien a confondu son rôle avec la véritable vie et le décrit comme « beau, macho et tapageur« , dut affronter son amour et ses réactions souvent exubérantes. La cause de cet enfer : elle se laissa aller et fit trop la fête avec lui un soir, et se réveilla dans sa chambre… Ainsi, l’imaginant comme « sienne » après cette soirée, Mario Cabré fanfaronna sur les plateaux, clamant qu’il avait remplacé Frank Sinatra dans le coeur de l’actrice. Une situation amusante au départ, qui devint rapidement insupportable et difficile à gérer, l’Espagnol menaçant de tuer Frank Sinatra s’il venait à mettre le pied en Espagne, où se tournait le film. La situation resta des plus tendues jusqu’à la fin du tournage, après quoi Ava Gardner ne le revit plus jamais.

Pandora a été principalement tourné en Espagne, dans la petite ville de Tossa del Mar sur la Costa Brava. Certains extérieurs ont été filmés à Londres.


Présentation du film et animation du débat avec le public : Laura Schiazza.

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