Les Triplettes de Belleville



Vendredi 12 septembre 2003 à 20h45

Cinéma Mercury – 16 place Garibaldi – Nice

Animation de Sylvain Chomet – France – 2003 – 1h20

L’idée de génie qu’eût madame Souza en offrant un vélo à son neveu alla bien au-delà de ses espérances. L’entraînement, une alimentation adaptée et le Tour de France n’était pas loin… La « mafia française » non plus qui, repérant le futur champion cycliste, l’enlève. Madame Souza, accompagnée de trois vieilles dames, les Triplettes, devenues ses complices, devra braver tous les dangers dans une course poursuite ébouriffante.

Sur le web

Avant de se distinguer dans l’animation, Sylvain Chomet a gravi les habituels échelons d’une formation artistique: un baccalauréat d’Arts Plastiques en 1982, un passage éclair par les cours Duperré en section stylisme et expression visuelle en 1984, un diplôme de l’atelier BD des Beaux-Arts d’Angoulême en 1987. A vingt-trois ans, il publie Le Secret des libellules aux éditions Futuropolis. Avec Nicolas de Crécy, rencontré sur les bancs d’Angoulême, il adapte Bug-Jargal de Victor Hugo, un fragment de jeunesse sur la révolte des esclaves de Saint-Domingue. S’ouvrant à de nouvelles disciplines, Sylvain Chomet part pour Londres prêter main forte au studio d’animation de Richard Purdum. Animateur free-lance dès 1988, il collabore à plusieurs campagnes publicitaires. En 1990, il revient s’installer à Montpellier, où il partage des locaux avec les dessinateurs Eric Larnoy, Hubert Chevillard, Corcal et Nicolas de Crécy. Il écrit pour Chevillard la série fantastique du Pont dans la vase et pour de Crécy, la trilogie caustique des Léon la came. Beau succès critique, le deuxième tome Laid, pauvre et malade recevra à Angoulême le prix Alph-Art du meilleur album 1998. Entre-temps, le scénariste réalise l’excellent court métrage d’animation La Vieille Dame et les pigeons sur un policier affamé déguisé en oiseau. Célébré dans tous les festivals, le court reçoit une nomination aux Césars et aux Oscars en 1998.

Le projet Les Triplettes de Belleville a été développé en cinq ans. Il devait être à l’origine le second segment d’un projet de trilogie du premier court de Sylvain Chomet, à savoir La Vieille Dame et les pigeons. Mais le réalisateur se rendit compte qu’il avait assez de matière pour réaliser un long métrage avec cette seule histoire.

Les dessins de Sylvain Chomet, aussi bien dans son premier court métrage La Vieille Dame et les pigeons que dans son premier long métrage Les Triplettes de Belleville, montrent des intérieurs modestes mais chaleureux dans la France populaire des années cinquante et soixante, ainsi que des paysages parisiens. Sylvain Chomet explique pourquoi : « Parce que je viens d’un milieu d’origine plutôt modeste, et non pas d’un milieu chic. Je me sentirais incapable de mettre en scène des histoires qui se déroulent dans des milieux aisés. Je puise réellement mon inspiration dans ce que j’ai vécu« .

Sylvain Chomet rend de nombreux hommages au travers des Triplettes de Belleville : Charles Trénet, Django Reinhardt, Jacques Tati, Fred Astaire, Josephine Baker, Max Fleischer…

« Egratignant Mickey au détour d’un faire-valoir comique, Les Triplettes de Belleville évoque immanquablement la patte artisanale des premiers Disney. Les tonalités ocre du Tour de France, les pavés bleutés en clair obscur n’ont rien à envier à l’ère Wolfgang Reitherman, maître d’œuvre de Merlin l’enchanteur, du Livre de la jungle ou des 101 Dalmatiens. L’animation impeccable et les ondulations de crayonnés cohabitent harmonieusement avec les rouleaux numériques d’un mémorable voyage en pédalo. Version corrosive des bonnes fées de La Belle au bois dormant, les triplettes louent un modeste deux-pièces dans une bicoque de prostituées, et dédient leur musée personnel à un impressionnant amoncellement de trésors. Chomet développe à travers ses héros obsessionnels un fétichisme de la collection et du souvenir: Champion et ses coupures de presse soigneusement triées, le salon des musiciennes célébrant le Tati de Jour de fête et des Vacances de Monsieur Hulot. Le meilleur des Triplettes… réside dans la méticulosité de ces recherches formelles et les rituels intrigants qui rythment une histoire à peine dialoguée. Les jeux de poulie aidant à l’entraînement de Champion et la démultiplication des figures symétriques participent à cette folie du détail. Les Triplettes de Belleville propose moins une enquête policière qu’un regard attendri sur la fin d’une époque – celle de Joséphine Baker, de Charles Trénet ou de Django Reinhardt, autant de mythes entrevus par le biais de la lucarne. Sensible aux métamorphoses architecturales, le cinéaste observe l’avancée des machines et s’amuse à marier David et Goliath. Le pédalo contre le paquebot, le petit coureur métallique contre le train express, le véhicule de fortune contre une armée de rolls. Moins féroce que la satire sociale de ses bandes dessinées, le long métrage recense les petits riens essentiels. Sans chercher la performance à tous crins, Sylvain Chomet explore son propre rêve (cauchemar?) hollywoodien avant de retrouver la place douillette du spectateur. » (filmdeculte.com)

Les principales références visuelles d’Evgeni Tomov, en charge des décors des Triplettes de Belleville, ont été des livres de photographies noir et blanc consacrés au Paris de l’immédiat après-guerre pour dessiner les séquences de l’enfance de Champion. Il a également eu recours à des documents sur les provinces pour dessiner les paysages du Tour de France, ainsi que de nombreuses photos du tour lui-même.

C’est Mathieu Chédid , alias M, qui interprète la chanson-phare du film. Le compositeur du film, Benoît Charest, détaille sa collaboration : « Il a travaillé à partir de ma composition. J’ai eu un peu de mal à le laisser s’en approprier au début, mais je suis ravi du résultat final, vraiment très heureux de ce qu’il en a fait« .

Les Triplettes de Belleville est présenté en sélection officielle, hors compétition, au 56e Festival de Cannes. Un film d’animation français n’avait pas été présenté en sélection officielle depuis trente ans et La Planète sauvage (1973).


Présentation du film et animation du débat avec le public : Philippe Serve.

Merci de continuer à arriver suffisamment à l’avance pour être dans votre fauteuil à 20h30 précises.

N’oubliez pas la règle d’or de CSF aux débats :
La parole est à vous !

Entrée : 7,50 € (non adhérents), 5 € (adhérents CSF et toute personne bénéficiant d’une réduction au Mercury).

Adhésion : 20 €. Donne droit au tarif réduit à toutes les manifestations de CSF, ainsi qu’à toutes les séances du Mercury (hors CSF) et à l’accès (gratuit) au CinémAtelier.
Toutes les informations sur le fonctionnement de votre ciné-club ici


 

 

Partager sur :