Zama



Vendredi 08 Juin 2018 à 20h30

Cinéma Mercury – 16 place Garibaldi – Nice

Film de Lucrecia Martel – Argentine – 2017 – 1h55 – vostf


En partenariat avec le Festival Ouvert sur les Caraïbes et l’Amérique Latine (FOCAL) qui a lieu du 5 au 8 juin 2018 au Cinéma Mercury.

Fin du siècle. Le corregidor Don Diego de Zama, isolé dans le Gran Chaco, espère une lettre du vice roi du Río de la Plata signifiant sa mutation pour Buenos Aires. Souffrant de l’éloignement de sa famille, de l’ennui de son travail de fonctionnaire et du manque de reconnaissance de sa hiérarchie, il perd patience et se lance dans une entreprise désespérée.

«Je souhaite aller vers le passé avec la même irrévérence que lorsque nous allons vers l’avenir. Ne pas essayer de documenter les ustensiles et les faits pertinents, car Zama n’a aucune prétention historiciste. Mais plutôt essayer de plonger dans un monde qui est encore vaste aujourd’hui, avec des animaux, des plantes, des hommes et des femmes à peine compréhensibles. Un monde qui a été ravagé avant même d’avoir été rencontré, et qui, par conséquent, reste délirant. Le passé de notre continent est flou et confus. Nous l’avons fait de cette manière, alors nous ne pensons pas à la propriété de la terre, au butin sur lequel l’abîme latino-américain est fondé, cet abîme où s’entremêle la genèse de notre propre identité. Dès que nous commençons à regarder dans le passé, nous avons honte. Zama plonge profondément dans le temps des hommes mortels, dans cette courte existence qui nous est accordée, au cours de laquelle nous sommes impatients d’aimer, bien que piétinant justement ce qui pourrait être aimé, remettant à plus tard le sens de la vie comme si le jour qui compte le plus était celui à venir, plutôt qu’aujourd’hui. Et pourtant, le même monde qui semble déterminé à nous détruire devient notre propre salut: quand on nous demande si nous voulons vivre plus, nous disons toujours oui.» (Notes de la réalisatrice Lucrecia Martel)

Notre critique

Par Bruno Precioso

A 51 ans, Lucrecia Martel a tracé en quelques films une route personnelle et libre qui en fait l’un des visages importants du Nouveau cinéma Argentin aux côtés de Walter Salles, Damián Szifrón ou Lisandro Alonso. Evoluant au-delà de son pays natal dans l’espace ouvert du cinéma latino-américain, ses films ont été primés dans une dizaine de festivals sud-américains en plus de l’accueil que leur ont réservé les grandes manifestations européennes. Son dernier-né, Zama, devient une forme de synthèse de la collaboration latino-américaine – mais il est vrai que le sujet y incite : les fonds proviennent de 12 pays dont 5 d’Amérique latine, le casting réunit des acteurs de différents pays ibéro-américains, du Mexicain Daniel Giménez Cacho à l’Espagnole Lola Dueñas en passant par le Brésilien Matheus Nachtergaele et l’Argentin Juan Minujín. Lucrecia Martel fait appel pour les seconds rôles à des comédiens plus habitués du théâtre que du cinéma (Rafael Spregelburd, Daniel Veronese…) et à des amérindiens Guaranis. La stature internationale de la réalisatrice tient jusqu’ici à trois films seulement. Jury du festival de Cannes en 2006 (alors qu’elle n’a encore réalisé qu’un seul long-métrage) puis à Sundance en 2008, l’Argentine peut certes compter sur le soutien de Pedro Almódovar qui consacra son 1er film en 2001 comme son film préféré, et figure d’ailleurs comme co-producteur de Zama – comme il l’avait été en 2008 de son film précédent.

« Sala de espera. Quelle belle langue, qui confond l’attente avec l’espoir. » (A. Gide, Journal)

Etudiante arrivant de sa province du nord à Buenos Aires pour apprendre le cinéma à l’AVEX (Avellaneda Experimental) puis à l’ENERC (Ecole Nationale d’Expérimentation et de Réalisation Cinématographique), Lucrecia Martel conduit sa formation dans une époque riche et agitée. Elle entreprend en effet ses études à la chute de la dictature (1976-1984) avec le retour de la démocratie en Argentine, qui est non seulement le début d’une période de bouleversements politiques et d’ouverture vers les voisins sud-américains (avec les débuts de la construction du MERCOSUR) mais aussi l’accélération d’une décennie de turbulences économiques qui compliqueront rapidement la vie quotidienne des Argentins. Mais les crises ont semble-t-il parfois du bon puisque Lucrecia Martel garde un souvenir souriant de ces temps où faute de crédits dans son école, elle se trouve contrainte de se former seule, lisant beaucoup et enchaînant les films avec appétit : « Je suis devenue un esprit libre parce que je n’avais pas d’autre choix. ». Elle débute en réalisation à la fin des années 1980 et tourne, entre 1988 et 2000, une poignée de courts-métrages qui lui valent une reconnaissance du milieu du cinéma (Rey muerto est récompensé à La Havane en 1995) et lui procurent un réseau solide sur lequel elle s’appuiera à partir de son 1er long, La Ciénaga, primé à Berlin en 2001 ; Guido Berenblum par exemple a travaillé le son de tous ses films. Son 2ème long-métrage (La niña santa, 2003) est sélectionné à Cannes, comme le sera son 3ème et dernier film La mujer sin cabeza (2008)…Ce sont ensuite presque 10 ans jusqu’à Zama, où l’on relève entre 2008 et 2010 des collaborations pour la télévision, 3 courts métrages… et puis plus rien. Une soudaine baisse d’activité qui s’explique par le rythme propre de la réalisatrice mais aussi par l’abandon forcé après 18 mois d’écriture d’un projet qui lui tenait à coeur, l’adaptation d’un classique de la bande dessinée argentine de science-fiction, l’Éternaute. Face à sa déception, Lucrecia Martel achète un bateau, part en croisière improvisée avec des amies 8 mois sur le Paraná, lit sans s’arrêter… et s’éprend d’un classique argentin de 1956 : Zama, d’Antonio di Benedetto. Après 4 ans d’écriture et la revente de son bateau pour aider à réunir les 3,5 millions de dollars nécessaires au tournage, elle peut commencer en 2015 son nouveau long-métrage.

Cette nouvelle page est donc d’abord une affaire de littérature. En choisissant d’adapter le roman, la réalisatrice rompt avec son univers familier : jusqu’ici elle tournait dans sa région natale de Salta, autour de d’étranges miniatures contemporaines auscultant jusqu’à l’introspection l’intimité de la classe moyenne argentine… changement de décor : quelque part aux confins nord de la Vice-Royauté du Río de la Plata, une terre à cheval entre les Etats actuels de l’Argentine, du Paraguay, de la Bolivie et du sud-ouest brésilien, à la fin du XVIIIème siècle. Le Gran Chaco est alors un territoire indigène sur lequel le contrôle des Vice-Rois espagnols et de leurs corregidores (administrateurs royaux) s’exerce avec une certaine distance ; coincé entre les immenses fleuves Paraná et Paraguay, largement couvert de forêts tropicales plus ou moins denses et de savanes, le Chaco reste longtemps un front pionnier frappé par une certaine torpeur, quoique les tensions de frontières soient devenues lourdes à la fin du XVIIIème siècle notamment face aux Brésiliens et aux Anglais qui convoitent les territoires atlantiques de la couronne espagnole. Un extérieur qui ne cesse de peser sur ce territoire aux contours mal définies, où le fleuve seul conserve le contact avec ‘‘le monde’’ ; un lieu clos ouvert à tous vents qui ne peut qu’attendre que l’extérieur lui donne vie.

L’amour s’en va
Comme cette eau courante
L’amour s’en va
Comme la vie est lente
Et comme l’espérance est violente 

G. Apollinaire, Le pont Mirabeau

Le méticuleux travail de composition de cet univers de marches d’un empire finissant avant l’heure parle bien au-delà de ce XVIII ème siècle dont les révolutions tardent à survenir, mais bruissent de tous côtés. C’est aussi le sens de l’édifice sensoriel onirique et expressionniste qu’érige Guido Berenblum, à travers lequel les échelles de temps et d’espace deviennent poreuses.

A un journaliste qui lui demande si en tant que femmes (à peine 4,3% de réalisatrices), elle se sent entravée dans sa capacité à créer, Lucrecia Martel répond en lui demandant s’il a une idée des difficultés des hommes sombres de peau ou d’origine indienne dans l’Argentine d’aujourd’hui. Une précision qui éclaire assez ce qu’elle a choisi d’interroger dans son adaptation du premier volume de la Trilogie de l’attente écrite par di Benedetto à qui ses positions politiques ont coûté un an et demi de prison et de torture, puis 10 ans d’exil. A remonter certains fleuves sans savoir vraiment ce qu’on cherche se découvrent parfois des sources que l’on n’attendait pas…

Sur le web

Figure du Nouveau cinéma argentin, Lucrecia Martel est née en 1966 à Salta dans le nord-ouest de l’Argentine. Elle a d’abord étudié à la Avellaneda Experimental (AVEX) et à l’Ecole Nationale d’expérimentation et de réalisation cinématographique (ENERC) à Buenos Aires. Elle a réalisé de nombreux courts métrages entre 1988 et 1994 dont Rey Muerto, l’un des onze segments composant le long métrage Historias breves (1995). En 2001, son premier long métrage, La Cienaga, portrait estival d’une famille qui s’enlise dans ses problèmes, a recu de nombreux prix internationaux – dont le Prix Alfred Bauer à la Berlinale. Puis La nina santa (2004), qui relate l’indécision entre désir et foi d’une adolescente, a été sélectionné en compétition au Festival de Cannes, de même qu’en 2008 La mujer sin cabeza, film troublant sur le désarroi d’une femme. Lucrecia Martel a été membre du jury pour la compétition officielle cannoise en 2006, entre autres jurys (Berlin, Venise, Sundance et Rotterdam), et a donné des master classes à travers le monde. Des rétrospectives de son travail ont été présentées dans des festivals de cinéma et des institutions prestigieuses telles que Harvard, Berkeley et le London Tate Museum.

Continuant à explorer son intérêt pour les âmes perdues, trouvé ailleurs dans ses trois films précédents, le nouveau long métrage de Lucrecia Martel, Zama, est une adaptation du roman d’Antonio Di Benedetto, paru en 1956 dont le héros, Don Diego de Zama, un officier espagnol du XVIIe siècle affecté à Asunción, attend sa mutation à Buenos Aires.La réalisatrice explique que le lien de Zama avec ses trois films précédents, c’est «l’extérieur. C’est quelque chose qui m’excite et me force constamment à me poser des questions sur tout. Quand vous allez au désert – et c’est pourquoi les anachorètes et les mystiques sont allés au désert – vous faites face à cette terrible rencontre avec l’univers, surtout la nuit, où les ténèbres nous permettent de mieux voir. Et nous sommes dehors, sans toutes les inventions dont nous avons caché l’énorme absurdité de l’existence, et pour cette raison même, c’est quelque chose de merveilleux. Dans mes films, j’essaie de créer du plein air».

Interrogé sur cette adaptation, la réalisatrice s’exprime: «Faire un film basé sur un roman est nécessairement un processus de trahison. C’est un type d’amour qui doit être trahi ou bien ça ne marche pas. Le problème était de travailler avec les éléments symboliques et réalistes du roman, qui ont des natures très différentes les unes des autres. Donc, j’ai pris les vrais éléments du livre, les événements réels, et travaillé autour d’eux…Si je prenais les vrais éléments et travaillais avec eux, j’aurais donné un sens de réalité absolue au reste du film. Je ne voulais pas faire ça…Ce qui m’a attiré dans le roman, c’est le piège dans lequel les gens tombent quand ils pensent qu’ils sont quelqu’un et toutes les choses qui arrivent quand ils avancent vers lui. Le sens thématique lié à moi. Nous avons eu ces luxueuses semaines au milieu d’une région très appauvrie et ce genre d’idées venait de là, de ce désir de jouer avec la prétention de la société argentine qui prétend être la haute société tout en vivant dans la boue, en étant pauvre».

Concernant le tournage elle ajoute: «Le cadrage est une opportunité pour briser le formidable pouvoir de l’image par rapport à son référent. Ceci est très improbable dans la dimension sonore, car le son est ambigu vis-à-vis de son référent. Vous avez juste besoin d’une seconde d’une image de lion, des dixièmes de secondes, pour la reconnaître. Mais avec un seul son nous avons besoin de plus de temps et même alors nous ne serons pas complètement sûrs si c’est un lion ou un guépard ou un gros chat en colère. Alors, quand je crée, j’essaie de créer un peu d’ambiguïté, parce que je crois qu’avec notre culture fortement visuelle, nous croyons que nous dominons le monde entier, que nous le comprenons, que nous savons de quoi il s’agit. Mais je ne suis pas si sûr de ça. Pour moi, il vaut mieux aller lentement, hésiter, tâtonner».

…«Il y a chez Martel une atmosphère profondément curieuse qui donne le sentiment de ne jamais avoir vu ce Zama ailleurs. Les détails improbables, le décalage de ton, la violence hors champ, les ellipses, le climat de torpeur, l’étonnant travail sur les bruitages et la musique, tout participe à une perte de repères qui nous fait partager l’état d’hébétude du protagoniste. Dans un bordel comme lors de rencontres officielles menées sous le haut patronage de lamas. Il y a de l’humour dans ce pathétique échec, il y a surtout une dimension poétique et mystérieuse dans cette terra incognita dont les habitants se retrouvent envahis. Si comme on l’a dit la violence n’est jamais montrée, il y a dans Zama quelque chose de brutal et qui boite : il y a ceux qui ne voient pas, ceux qui ne parlent pas, ceux dont l’oreille a été croquée, ceux qui ne peuvent plus toucher ; la mise en scène est très sensorielle alors pourtant qu’il semble toujours manquer d’un sens pour saisir pleinement le réel. On marche, on attend ou on dérive dans cette aventure surréaliste qui parvient à questionner le colonialisme et le rapport de classes de la plus étonnante des façons »… (filmdeculte.com)

...«La réalisatrice construit son film comme une dystopie et prend de la distance par rapport aux faits historiques. Son regard se pose tantôt sur les femmes tantôt sur la condition des esclaves si mal considérés. Elle dénonce aussi un système colonial qui se désagrège en ce milieu du XVIIIe siècle. L’atmosphère y est lourde et les compromissions se trament dans cet entre-soi de nobles et de marchands. La mise en scène totalement maîtrisée et des décors somptueux donnent au film à la fois une grandeur et une rigueur incroyables. On est alors émerveillés par les couleurs chatoyantes qui créent à chaque plan comme une succession de tableaux qui forment une symphonie. Et si le temps semble suspendu pendant une grande moitié du film, l’action se met alors à s’accélérer lorsque Zama décide de poursuivre le brigand Vicuña Porto pour l’arrêter. La mise en scène devient plus sèche et rythmée. Cette course poursuite va nous révéler un Zama nouveau, différent de celui que nous connaissions. Confronté à une expérience hors du commun, violente, initiatique, le héros se dépasse alors dans une aventure extraordinaire quasi fantastique qui bascule dans la folie. Voilà un film audacieux qui ne laissera pas le spectateur indifférent  et qui a enchanté le public de la dernière Mostra de Venise». (carnetdart.com)

«La qualité principale de Zama réside principalement dans une mise en scène incarnée. Comme la toile des mangeurs de patates de Van Gogh, qui exprime quasiment l’odeur des pommes de terre, Zama exhale le parfum du foin dans la cour, la sueur du corps de son héros malade, ou celle de la peinture fraîche sur les corps des prostituées. La vraisemblance de la mise en scène est renforcée par plusieurs moments où des figurants passent ou restent devant la caméra, au tout premier plan, faisant vivre le champ et le hors champ par leurs mouvements et donnant l’impression que la caméra n’est pas là, qu’elle fait presque partie du décor. Cette technique permet de faire oublier la machinerie du tournage et de s’identifier à cet univers mystérieux comme s’il nous happait. Le spectateur doit souvent faire l’effort d’aller chercher Diego de Zama au deuxième ou au troisième plan. Lucrecia Martel  compose ses cadres en utilisant une profondeur de champ très grande, de manière naturaliste. Les références littéraires sont nombreuses. La cour du gouverneur finit par ressembler de plus en plus au château du Désert des Tartares de Dino Buzzati. La relation que Diego de Zama entretient avec Ventura Prieto ressemble à celle de Don Quichotte et Sancho Panza. La mise en scène se plaît à nous plonger dans une atmosphère shakespearienne, dans les intrigues d’une cour sans roi. Les trois filles du gouverneur ressemblent aux trois sorcières de Macbeth, apparaissant dans la chambre de Diego de Zama, sans rien dire, le regardant simplement. Zama est une proposition cinématographique qui laisse de la place à l’intelligence du spectateur. Les sous-intrigues avec les personnages secondaires sont biens construites, toujours dans la suggestion. Le gouverneur choisit de partir avec Ventura Prieto à Lerma alors que c’est Diego de Zama qui souhaitait y aller depuis le début pour rejoindre sa femme et ses fils. Les ongles peints en rouge du gouverneur racontent-ils la coutume de l’époque ou l’expression de son goût pour le maquillage féminin ? Ce qui crée de la tension et porte du désir n’est jamais souligné. C’est toujours au spectateur de le saisir. Lucrecia Martel se focalise sur la composition des cadres, l’incarnation du jeu des acteurs, la distance de la caméra, la finesse de la mise en scène. Elle exploite à merveille tous les moyens du cinéma pour nous plonger dans l’enchantement, le mystère et la surprise.» (Filippo Demarchi, rédacteur e-media, janvier 2018)

Le design sonore a été confié à Guido Berenblum, déjà collaborateur de Lucrecia Martel sur ses trois premiers longs métrages, qui a créé un univers sensoriel onirique et expressionniste à partir de bruits de la nature, du fleuve, et notamment d’insectes (cigales) et oiseaux (tels les ibijaux et arapongas), bruits amplifiés jusqu’à parfois couvrir les dialogues. Pour la première fois, Lucrecia Martel a également décidé d’inclure un thème musical récurrent dans son film, composé dans les années 1950 par Los Indios Tabajaras. Ce duo de guitaristes du Nord du Brésil, composé par les frères Altenor et Natalicio (Nato) Lima, a connu un immense succès en Amérique latine mais aussi en Amérique du Nord et en Grande-Bretagne. C’est leur tube Maria Elena (1957) que l’on entend dans Zama.

L’acteur hispano-mexicain Daniel Giménez Cacho qui interprête Diego de Zama, est né à Madrid en 1961 et a grandi à Mexico. Il a tourné avec les plus grands tels que Guillermo Del Toro (Cronos, 1993), Jorge Fons (El callejón de los milagros, 1995), Arturo Ripstein (Carmin profond, 1996) Pedro Almodóvar – La mala educación, 2004, où il joue le père Manolo – et dans Y tu mama tambien (2001) d’Alfonso Cuarón (le narrateur). Blancanieves de Carlo Berger lui a valu le Prix Goya du meilleur acteur en 2013, tandis qu’il a recu quatre fois dans sa carrière le Premio Ariel (Mexique). Dans La cordillera de Santiago Mitre (Un certain regard à Cannes 2017), il tient le rôle du président mexicain. Daniel Giménez Cacho a aussi joué, à la fin des années 80, dans La hora marcada, une série télévisée expérimentale de science-fiction et terreur écrite et réalisée par Alfonso Cuarón et Guillermo Del Toro.

L’actrice Lola Duenas qui interprête Luciana Pinares de Luenga, est née en 1971 à Barcelone. Elle a d’abord été connue pour ses rôles dans des séries TV (Policias, En el corazón de la calle) avant d’être acclamée pour son travail au cinéma dans Mar adentro d’Alejandro Amenabar en 2004 et dans Volver de Pedro Almodóvar en 2005 – pour lequel elle recu le Prix d’interprétation féminine au Festival de Cannes avec les cinq autres actrices du film. Almodóvar l’a choisie pour trois films: Hable con ella (2002), Los abrazos rotos (2009) et Los amantes pasajeros (2013), qui lui ont valu plusieurs récompenses et un prestige international. Pour son rôle de Laura dans Yo, tambien (2009) d’Álvaro Pastor et Antonio Naharro, elle a recu le Prix d’interprétation féminine à San Sebastian et le Goya de la meilleure actrice. Lola Duenas a joué ces dernères années dans plusieurs films francais, notamment Suzanne de Katell Quillévéré (2013) et Les Ogres de Léa Fehner (2015).

L’acteur brésilien Matheus Nachtergaele qui interprête Vicuna Porto, souvent primé, est né en 1969 à São Paulo. Il a une vaste expérience du cinéma, du théâtre et de la télévision. Dans sa filmographie, on trouve Four days in september de Bruno Barreto (1997), Central do Brasil de Walter Salles (1998), Minuit de Walter Salles et Daniela Thomas (Meilleur acteur Grand Prix du cinéma brésilien 1998), City of God de Fernando Meirelles (2002, quatre nominations aux Oscars) et les trois longs métrages de Claudio Assis: Mango Yellow (2002), Bog Of Beasts (2006) et Rat Fever (2011). Matheus Nachtergaele a écrit et réalisé en 2008 un long métrage, La Fête de la fille morte (A festa de menina morta). Présenté à Cannes dans la section Un certain regard, le film a reçu de nombreux prix dans d’autres festivals internationaux.

L’acteur Juan Minujin qui interprête Ventura Prieto, est né en 1975 à Buenos Aires. Il est acteur de théâtre et de cinéma ainsi que réalisateur. Il a joué son premier rôle principal devant les caméras dans Un ano sin amor de Anahi Berneri (2007). Ont suivi plus de vingt films indépendants dont El abrazo partido de Daniel Burman (2004), 2+2 de Diego Kaplan (2012) et Cordero de Dios de Lucía Cedrón (2008), autant de rôles qui ont valu à Juan Minujín nombre de récompenses et de nominations. L’acteur a également tourné pour la télévision argentine dans la très populaire production de HBO El marginal de Luis Ortega (dès 2016), dont il joue le rôle principal. En 2011, il a écrit et réalisé son premier long métrage, Vaquero (Cow-boy) dans lequel il joue le rôle principal. Le film a été récompensé dans plusieurs festivals majeurs dont celui de Toronto.

Zama a reçu le prix de la meilleure réalisation au festival de La Habana et a fait notamment partie de la sélection officielle de la Mostra de Venise. Il a remporté 11 prix dont prix de la mise en scène, prix du jury, Prix du Sud (meilleur Film , meilleure réalisatrice, meilleur scénario adapté, meilleure photo , meilleurs acteurs). Il a été nommé à 12 condors d’argent (dont le meilleur film, meilleure réalisatrice, meilleur scénario, meilleure photo et réalisatrice) et au Prix Goya 2018: Prix du meilleur film latino américain.

Zama a été élu 4e meilleur film de 2017 par la revue Sight and Sound du British Film Institute.


Présentation du film et animation du débat avec le public : Bruno Precioso.

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